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27 avril 2024

Bonne nouvelle pour la région: les Etats-Unis perdent rapidement le contrôle du Proche-Orient


C’est une très bonne nouvelle pour le Proche-Orient. Les Etats-Unis ont annoncé, hier 24 janvier, qu’ils négociaient avec l’Irak le retrait des troupes américaines. D’autre part, Washington n’a que faiblement démenti un retrait de Syrie. Le retrait américain de la région devrait être accéléré par les difficultés rencontrées face au mouvement Ansarallah (Yemen Libre); hier 24 janvier, au terme d’un affrontement de deux heures, la flotte américaine a été incapable d’imposer le franchissement du détroit de Bab El-Mandeb par deux navires commerciaux. On ne peut que souhaiter un retrait américain de la région aux pays meurtris par vingt ans de guerres néoconservatrices.

La présence américaine au Proche-Orient est fondamentalement remise en cause par le conflit complexe en cours. Non seulement, les difficultés rencontrées par Israël mettent en porte-à-faux les Etats-Unis. Mais trois nouvelles – mauvaises pour Washington et bonnes pour la région – ont marqué la journée du 24 janvier.

Les Américains se retireront d’Irak
CNN l’a confirmé pour ceux qui en douteraient encore:

Les États-Unis et l’Irak devraient bientôt entamer des discussions sur l’avenir de la présence militaire américaine dans le pays, selon des sources familières avec le dossier, alors que le gouvernement irakien réclame publiquement le retrait des troupes américaines.

Selon le Pentagone, les États-Unis et l’Irak ont convenu l’été dernier de former une commission militaire supérieure qui servira de cadre aux pourparlers. Les discussions entre les responsables américains et irakiens, qui s’apparentent à un groupe de travail, porteront sur la prochaine phase de la coalition anti-ISIS dirigée par les États-Unis, le groupe terroriste n’étant plus que l’ombre de lui-même. Des responsables militaires et des diplomates américains participeront aux discussions, ont indiqué des responsables.

Les discussions sur l’avenir de la présence militaire américaine sont devenues plus urgentes en raison de l’instabilité régionale et des appels publics croissants du gouvernement irakien pour que les États-Unis retirent leurs troupes du pays. Ces appels ont été lancés en réponse au lancement par les États-Unis de frappes aériennes à l’intérieur de l’Irak visant des militants soutenus par l’Iran qui ont attaqué le personnel américain dans ce pays.

Le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, a confirmé jeudi que la commission militaire serait lancée “dans les prochains jours”.

CNN, 25 janvier 2024
Cela inspire ce commentaire sarcastique à notre ami Simplicius::

Les responsables américains sont à la recherche de tout vecteur susceptible de les soulager un tant soit peu.

Récemment, j’ai rapporté que de nouvelles frappes menées par des groupes soutenus par l’Iran avaient à nouveau causé des dommages importants à la deuxième plus grande base des États-Unis, et blessé de nombreux soldats. Il s’agissait de la dernière d’une série de frappes menées au cours des derniers mois.

Blog de Simplcius, 25.1.2024
Effectivement,voici la carte des frappes sur les bases américaines en Iraqet en Syrie depuis le début duconflit:

Les Américains envisageraient de se retirer de Syrie aussi
Plus sensationnelle est la nouvelle d’un possible retrait des troupes américaines de Syrie. Foreign Policy y consacre un article se finissant sur une note catastrophée:

Depuis l’attaque brutale du Hamas contre Israël le 7 octobre et la campagne militaire israélienne qui s’en est suivie dans la bande de Gaza, les tensions et les hostilités au Moyen-Orient ont atteint des sommets. Face à une crise régionale aussi complexe, il n’est pas surprenant que l’administration Biden reconsidère ses priorités militaires dans la région.

Il faut cependant s’inquiéter du fait que cela pourrait impliquer un retrait total des troupes américaines de Syrie. Bien qu’aucune décision définitive de départ n’ait été prise, quatre sources au sein des départements de la défense et des affaires étrangères ont déclaré que la Maison Blanche n’avait plus l’intention de soutenir une mission qu’elle jugeait inutile. Des discussions internes actives sont en cours pour déterminer comment et quand un retrait pourrait avoir lieu.

Nonobstant l’effet catastrophique qu’un retrait aurait sur l’influence des États-Unis et de leurs alliés sur la crise non résolue et extrêmement volatile en Syrie, ce serait également un cadeau pour l’État islamique. Bien qu’il soit considérablement affaibli, le groupe est en fait prêt à resurgir en Syrie, s’il en a la possibilité.

Foreign Policy,24 janvier 2024
En réalité, ce ne sont pas les Etats-Unis mais c’est la Russie qui a brisé Daech. Etl ‘Etat islamique ne survit plus que comme un éventuel bras armé des Etats-Unis oud’Israël,comme l’ont montré les récents attentats de Kerman en Iran. Toute la région sera soulagée du départ américain.

La flotte américaine humiliée par Ansarallah
Pour comprendre ce qui pousse les Américains au retrait,il faut prendre la mesure de ce qui s’est passé hier à l’entrée de la Mer Rouge:

Les forces armées yéménites ont annoncé le 24 janvier en fin de journée que des affrontements intenses avaient eu lieu avec plusieurs navires de guerre américains qui escortaient deux navires commerciaux tentant de traverser le détroit de Bab al-Mandab.

“Un affrontement a eu lieu aujourd’hui entre un certain nombre de destroyers et de navires de guerre américains dans le golfe d’Aden et à Bab al-Mandab, alors qu’ils protégeaient deux navires commerciaux américains”, a déclaré le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, dans un communiqué vidéo.

“Malgré les tentatives des navires de guerre pour les intercepter, nos missiles balistiques ont atteint leurs cibles avec succès”, a ajouté le porte-parole, précisant qu’un navire de guerre américain a été “directement touché” et que les navires commerciaux ont été “contraints de battre en retraite”.

Selon le responsable yéménite, la bataille a duré environ deux heures.

Abdullah bin Amer, chef adjoint du département de l’orientation morale au ministère yéménite de la défense à Sanaa, a déclaré que les navires de guerre américains avaient tenté de contrer l’attaque “de manière confuse et intense”, en lançant des missiles qui seraient “tombés dans la mer [et] sur le continent yéménite dans des zones vides”.

Dans les premières heures de jeudi, le géant danois du transport maritime Maersk a confirmé que des explosions à proximité avaient contraint deux navires exploités par sa filiale américaine – Maersk Line Limited (MLL) – à faire demi-tour alors qu’ils tentaient de traverser le détroit de Bab al-Mandab avec une escorte de la marine américaine.

“Alors qu’ils étaient en route, les deux navires ont signalé avoir vu des explosions à proximité, et l’accompagnement de la marine américaine a également intercepté plusieurs projectiles”, a déclaré Maersk dans un communiqué, ajoutant qu’elle suspendait les transits en mer Rouge des navires de sa filiale américaine.

Les deux navires transportaient des “fournitures militaires américaines”.

MLL transporte des marchandises pour le département de la défense, le département d’État, l’USAID et d’autres agences gouvernementales américaines.

La bataille de mercredi est la dernière escalade en date entre le Yémen et les États-Unis, alors que le gouvernement de Sanaa, dirigé par Ansarallah, s’est engagé à appliquer un blocus naval contre les navires israéliens, américains et britanniques jusqu’à ce que le génocide des Palestiniens à Gaza cesse.

Ces tirs croisés ont eu lieu moins d’un jour après que les avions de guerre américains ont mené leur dernière campagne de raids aériens sur le Yémen. Des avions de guerre, des navires et des sous-marins américains et britanniques ont lancé des dizaines d’attaques au Yémen en représailles aux actions pro-palestiniennes du pays.

Plus tôt dans la journée de mercredi, les autorités yéménites ont ordonné aux ressortissants américains et britanniques de quitter le pays dans un délai d’un mois. Source: the Craddle et Le courrier des stratèges.

The Cradle, 25.01.2024

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