Flora Anwar, une chrétienne vivant à Mossoul (en Irak), a été capturée par les troupes de l’EI alors qu’elle, son mari et ses deux enfants tentaient de fuir la ville. « J’ai été conduite dans une pièce avec des ravisseurs vêtus de noir de la tête aux pieds« , raconte-t-elle les larmes aux yeux à nos confrères du Courrier international. « Il y avait deux femmes, l’une d’elles était ivre et n’avait pas l’accent arabe. Elles travaillaient pour l’EI, elles portaient la même tenue de combat que les hommes. Elles nous ont fouillés et nous ont tout pris. Quand ils ont fini par nous relâcher, je leur ai alors demandé l’argent qu’ils m’avaient confisqué mais c’était peine perdue. Si on insistait, on se faisait rouer de coups. Les femmes étaient d’ailleurs aussi brutales que les hommes, voire même plus impitoyables« .
Il y a quelques jours, le prestigieux journal italien Corriere della Sera racontait l’histoire à peine croyable de Khadijah Dare, une Londonienne de 22 ans dont la principale ambition était de devenir « la première femme à tuer un prisonnier américain ou britannique« . Cette jeune femme au profil très particulier a décidé de rejoindre l’EI en 2012 emmenant avec elle son enfant. Sur twitter, elle avait d’ailleurs posté une photo de son fils en train de tenir une kalachnikov. C’est sur ce même réseau social qu’elle s’était réjouie de la mort de James Foley, le journaliste américain décapité par ses « collègues ».
Des femmes faites prisonnières
« Toutes les heures, ils venaient et emmenaient une femme avec eux, je ne sais pas où ni ce qu’ils leur faisaient » continue Flora, tremblante.
Zikrat Nimat, une autre chrétienne rescapée confirme que l’EI est très loin d’avoir de la pitié pour les femmes. « Trois femmes qui vivaient à côté de chez moi ont été enlevées, je n’ai plus entendu parler d’elles« . Et elle poursuit en relatant un témoignage encore plus terrible: « Une chrétienne, plus âgée que moi, a raconté durant notre évasion que les terroristes avaient kidnappé deux de ses filles et les avaient violées. Elles ont tenté de se défendre et ont été tuées sous les yeux de leur mère« .
Le journal français Libération a lui aussi recueilli des témoignages qui font froid dans le dos, par l’entremise de Sébastien de Courtois, un écrivain spécialiste de l’Orient qui s’est rendu au Kurdistan. A peine arrivé sur place, il a été confronté à la dure réalité lorsque des habitants ont commencé à lui raconter que l’EI « vendait les belles femmes entre 15 et 20 dollars, comme des animaux« . Le porte-parole du ministère irakien des Droits de l’homme confirme l’information selon laquelle 700 femmes yézidies ont été vendues à Mossoul pour 150 dollars, comme le souligne RFI.
Mais souvent, les représentantes de la gent féminine sont tout simplement tuées: « les femmes sont éventrées, les enfants décapités, le sang coule comme une rivière » raconte une jeune yézidie témoin d’un spectacle atroce qu’elle n’oubliera jamais.
Des libertés bafouées
Dans les zones contrôlées par l’Etat islamique, les femmes se doivent d’être invisibles. « Il est interdit aux femmes de montrer leurs yeux » explique un communiqué de l’EI distribué aux habitants. Les femmes ne peuvent pas non plus « porter des abayas (ndlr : cape noire couvrant tout le corps) pouvant laisser entrevoir des vêtements colorés« . Elles ne peuvent pas plus se promener avec des chaussures à talons hauts. « Quiconque osera braver ces interdictions sera puni« , prévient l’EI.
(1) La photo d’illustration de l’article est une photo prétexte.
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