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22 novembre 2024

MESSAGE DU PRÉSIDENT DU VENEZUELA, HUGO CHAVEZ FRIAS DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES


MESSAGE DU PRÉSIDENT DU VENEZUELA, HUGO CHÁVEZ FRÍAS DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES.

Septembre 2011

J’adresse ces mots à l’Assemblée générale des nations unies, ce grand forum où sont représentés tous les peuples de la terre. Je viens pour exprimer les vérités de la République Bolivarienne du Venezuela et réaffirmer aussi notre engagement inébranlable pour la justice, l’égalité et la paix. La paix, que nous ne cherchons pas dans les cimetières, comme Kant disait avec ironie, mais une paix basée dans le respect le plus zélé du droit international.

Malheureusement Les Nations Unies à travers toute l’histoire, au lieu de multiplier les efforts de paix entre nations finissent parfois par leur action et d’autres fois par omission, par avaliser les injustices les plus impitoyables. Il faut toujours rappeler qu’ un des plus importants points de la charte des nations unies, s’inscrit dans la préoccupation « de sauver les générations futures du fléau de la guerre »…. Ce sont finalement des mots vides de sens. Depuis 1945, les guerres n’ont fait que se multiplier inexorablement. On le voit avec la Libye détruite et ensanglantée par la volonté des puissants de ce monde.

Je veux faire un appel à la réflexion aux gouvernements du monde. Depuis le 11 septembre 2001, a commencé une nouvelle guerre impérialiste et historiquement sans précédent, une guerre permanente, perpétuelle. Et c’est notre devoir de regarder en face, la terrifiante réalité du monde dans lequel nous vivons. Il est nécessaire de formuler un ensemble de préoccupations de tous les dangers et menaces qui nous hantent.

Pourquoi Les États Unis sont-ils le seul pays à implanter sur la planète entière des bases militaires? De qui se protègent- ils avec un si grand budget destiné à augmenter encore leur puissance militaire ?

Pourquoi les États Unies sont-ils  en train de déclencher de si nombreuses guerres?

Pourquoi violent-ils la souveraineté d’autres nations, qui ont les mêmes droits que n’importe quel autre pays, à leur destinée?

Comment faire, pour faire respecter le droit international contre ces aspirations insensées au contrôle militaire mondial des sources d’énergie, qui ne servent qu’à maintenir et garantir le modèle prédateur et consumériste. Pourquoi Les Nations- Unies ne font rien pour arrêter Washington?

Si nous répondons sincèrement à ces questions, nous comprendrons que, même si personne n’a donné son accord, l’Empire s’est attribué le rôle de juge dans le monde. Donc, à cause de ça, les guerres impérialistes nous menacent tous. Washington sait que le monde multipolaire est déjà une réalité irréversible. Sa stratégie consiste à travailler pour arrêter à tout prix la consolidation d’un groupe des pays émergents en négociant d’importants intérêts avec ses partenaires et partisans, pour donner la direction que l’Empire multipolaire veut.

Mais ce n’est pas tout, il s’agit d’une reconfiguration du monde basée sur l’hégémonie militaire yankee.

Cette fois-ci l’humanité est face à une menace réelle de guerre permanente sur toutes les scènes. La Libye en est un ‘exemple. Cette fois- ci l’Empire est prêt à créer les conditions politiques pour aller à la guerre. Et dans cette vision impériale du monde, on invertit le célèbre axiome de Clausewitz :  » La politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens ».

Que cache cette nouvelle Armageddon? Le pouvoir absolu d’une seule direction financière et militaire, qui travaille pour détruire le monde dans un seul but, l’expoliation et l’accumulation des richesses, en laissant dans son parcours des pays faibles et dépendants. Le mode d’existence du capital financier c’est la guerre, la guerre qui ruine des populations entières et qui enrichit jusqu’au l’impensable quelques-uns.

Á court terme il y à une énorme menace pour la paix mondiale, à cause du déclenchement d’une nouvelle série de guerres coloniales qui ont débuté en Libye. Avec le sinistre objectif de donner un second souffle au système capitaliste mondial, aujourd’hui en crise structurelle, sans ce soucier de sa consommation vorace et destructive. le cas de la Libye doit nous alerter sur la mise en œuvre d’une nouvelle forme de colonialisme Impérial. L’intervention militaire soutenue par des instances antidémocratiques et par l’organisation des Nations unies a été justifiée sur la base préfabriqué du média-mensonge.

Le Venezuela appelle à la création d’une grande alliance contre la guerre et la recherche de la paix.
Une alliance qui aurait pour but suprême d’éviter la guerre par tous les moyens. Il faudrait vaincre les guerriers au niveau politique et plus encore, vaincre les dirigeants militaires et les sponsors financiers qui les soutiennent. Il faudrait construire l’équilibre planétaire, rêve de notre libertaire Simon Bolivar. L’équilibre, qui selon ses propres mots ne peut pas naître de la guerre, sinon de la paix.

Il est nécessaire de rappeler que le Venezuela, dans son ensemble avec d’autres pays membres de l’alternative Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) ont fait une campagne très active pour chercher une solution pacifique et négociée au conflit Libyen. L’union Africaine à aussi cherché les mêmes solutions, mais finalement c’est la logique de guerre qui l’a emporté, guerre décrétée par le Conseil de sécurité de L’ONU et mise en œuvre par L’OTAN, le bras armée de l’empire américain.

La logique de guerre à utilisé comme fer de lance la communication transnationale: Rappelez-vous que la Libye a été piégée par le Conseil de sécurité, sur la base de l’intense propagande du média-mensonge, qui affirmait que les avions libyens avaient bombardé des civils innocents, pour ne pas mentionner la grotesque mise en scène du « green square » à Tripoli. Cette campagne délibérée de mensonges a été utilisée comme justification pour pouvoir prendre des mesures hâtives et irresponsables d’actions de la part du Conseil de sécurité de L’ONU.

Il est intéressant de se demander ce qu’est devenue la zone d’exclusion aérienne établie par la résolution 1973 du Conseil de sécurité ? L’Otan a à son actif, plus de 20.000 missions aériennes contre la Libye, la plupart pour bombarder le peuple libyen, négation même de la zone d’exclusion.

Après avoir détruit l’armée de l’air libyenne, ils ont continué des bombardements « humanitaires ». Ceci montre que les bombardements de l’OTAN impose les intérêts occidentaux en Afrique du Nord, en convertissant la Libye en un protectorat colonial.

C’est une parodie de dire que L’ONU a imposé un embargo sur les armes à la Libye, lorsque L’OTAN elle-même introduit des milliers d’armes lourdes pour soutenir l’insurrection armée contre le gouvernement légitime de ce pays. L’embargo n’existait que pour empêcher le gouvernement libyen de défendre sa souveraineté, validant une fois de plus le cruel mode de fonctionnement international, selon lequel la loi du plus fort s’impose au plus faible. (…)

Nous demandons un arrêt immédiat des bombardements du territoire libyen. Nous continuerons à exiger le respect du droit international pour cette nation. Nous ne resterons pas silencieux sur les mauvaises intentions de détruire les bases de la fondations de ce pays ami.

Pourquoi accorder un siège à l’ONU pour la Libye, ou plutôt pour le soi-disant « Conseil national de transition », tout en bloquant l’entrée de la Palestine, en ignorant non seulement ses aspirations sinon la volonté de la majorité des pays qui conforment l’assemblée générale. Le Venezuela ratifie avec toute sa force et son autorité morale, sa solidarité inconditionnelle avec le peuple palestinien y compris bien sûr, l’admission immédiate d’un État palestinien au sein de l’Organisation des Nations Unies.

C’est le même format impérialiste qui s’est répété dans le cas de la Syrie, sauf que certains membres permanents du Conseil de Sécurité montrent aujourd’hui la force qui leur a manqué dans le cas de la Libye. Sinon tout serait fini, et le Conseil de Sécurité aurait donné déjà son aval à L’OTAN, pour envoyer des bombes et des missiles contre la Syrie. Il est intolérable que des puissants de ce monde a s’arrogent le droit de commander des gouvernements légitimes et de demander aux mêmes gouvernements de partir. Ce fut la cas de la Libye et de la même façon ils veulent agir contre la Syrie, telle sont les asymétries dans l’arène internationale et le plus grave, c’est que sont des attaques contre des nations indépendantes.

Nous ne sommes pas censés donner un avis sur la situation intérieure en Syrie, d’abord par la complexité inhérente à toute réalité nationale et la deuxième raison est que, seul le peuple syrien peut résoudre ses problèmes et décider de son sort, sur la base du droit à l’autodétermination, un droit inaliénable de chaque peuple.
Mais cela ne nous empêche pas de penser que l’appel de Bachar Al Assad à la possibilité d’un dialogue national est un pari cent fois meilleur que d’imposer des sanctions et de crier comme des hyènes pour une intervention militaire. Depuis la Venezuela Bolivarienne on appuie sans ambiguïté les énormes efforts déployés par le Président Bachar Al Assad, pour préserver l’unité et stabilité de son pays face à l’agression Impérialiste et vorace. (…)

Monsieur le Président de l’Assemblée générale, représentants distingués des peuples du monde.

Nous réitérons, il est impossible d’ignorer la crise de L’ONU. Face à cette même Assemblée générale tenue en 2005, nous avons dit que le modèle des Nations unies était épuisé, à cette époque nous avons proposé également le besoin d’une refondation, depuis lors rien n’a été fait. La volonté politique des puissant s’était toujours imposée, et c’est clair que L’ONU fonctionne au service de ces intérêts. Nous savons que les Nations Unies ne vont pas s’améliorer, ou réaliser un changement de l’intérieur. Si le secrétaire général, en complicité avec le procureur de la Cour pénale internationale participent ensemble à un acte de guerre, comme c’était le cas de la Libye, il ne faudra rien attendre de la forme actuelle de cette organisation.

Il n’y pas de temps pour des réformes, de toute façon L’ONU n’accepte pas des réformes. La maladie qui porte de l’intérieur est mortel. Il est intolérable que le Conseil de Sécurité de l’ONU, continue à faire la sourde oreille en ignorant la volonté de l’Assemblée Générale. Le Conseil de Sécurité est devenu une sorte de club des privilégies, que peut faire l’Assemblé Générale quand il viole le droit international? (…)

Je vais conclure en rappelant le grand chanteur du peuple vénézuélien, Ali Primera, qui dans une de ses chansons dit « Quelle est la lutte des hommes/ pour arriver à la paix/quelle paix?/si vous voulez laisser le monde tel qu’il est? ». Aujourd’hui plus que jamais, le pire crime contre la paix est de laisser le monde tel qu’il est puisque le présent et l’avenir seraient déterminés par la guerre perpétuelle. Comme le dit Ali Primera : « que soit plus humaine l’humanité ».

Hugo Chávez Frías .
Président de la République Bolivarienne du Venezuela.

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