Assassinats des opposants en Tunisie : Boubakeur el-Hakim suspect n° 1
9 janvier 2015
Assassinats des opposants en Tunisie : Boubakeur el-Hakim suspect n° 1
Le Point.fr – Publié le – Modifié le
Condamné à sept ans de prison en France pour avoir mis en place une filière djihadiste vers l’Irak, l’homme avait été remis en liberté en janvier 2011.
Le suspect n° 1 dans les assassinats des opposants tunisiens Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd est « très probablement » le même homme, Boubakeur el-Hakim, né en France et condamné en mai 2008 pour avoir mis en place une filière djihadiste vers l’Irak, a-t-on appris lundi de source proche du dossier. Boubakeur El Hakim, 30 ans, né à Paris, avait été condamné à sept ans de prison ferme, assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Remis en liberté en janvier 2011, il ne fait depuis lors l’objet d’aucune enquête en France, selon la même source.
Considéré comme l’un des organisateurs d’une filière djihadiste vers l’Irak où il s’était rendu pour combattre, il s’était illustré en appelant, dans plusieurs reportages réalisés en Irak par des médias français, ses « frères » du 19e arrondissement de Paris à le rejoindre. Le tribunal correctionnel avait estimé qu’il avait eu « un rôle de combattant » et « d’incitateur pour les jeunes Parisiens d’origine étrangère » de ce quartier, de « facilitateur » pour leur passage en Irak et de « superviseur ». Six autres personnes, liées à cette filière, avaient été condamnées en 2008 par le tribunal correctionnel de Paris, dont le principal organisateur de la filière, Farid Benyettou, condamné à 6 ans ferme et qui avait réclamé « le droit d’avoir des convictions », fussent-elles « extrémistes ».
Déjà recherché pour trafic d’armes
Les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi rechercher activement un islamiste radical du nom de Boubaker Hakim (qui peut également être transcrit de l’arabe en Boubakeur el-Hakim, ndlr), suspect numéro un dans l’assassinat des députés d’opposition Mohamed Brahmi jeudi et Chokri Belaïd début février, tous deux tués selon elles avec la même arme. Le gouvernement tunisien a publié une liste de 14 personnes – des extrémistes radicaux, certains appartenant à Ansar Ashariaa, principale organisation salafiste en Tunisie -, impliquées dans les deux meurtres.
Quatre ont été arrêtées, huit sont en fuite, dont Boubakeur Hakim, présenté comme le principal suspect, et deux sont en liberté conditionnelle, selon le ministre de l’Intérieur. Boubakeur el-Hakim est « un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international », a indiqué le ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. Il était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d’armes, a-t-il précisé, ajoutant qu’il avait échappé récemment à la police et que de nombreuses armes avaient été retrouvées à son domicile.