Antoine Audo se dit convaincu qu’une solution politique ne peut être imposée de l’extérieur
Devant la presse, Antoine Audo a dénoncé la «propagande occidentale» contre Bachar el-Assad qu’il n’exonère toutefois pas de toute responsabilité. Mais selon lui, les «groupes armés n’ont pas l’appui du peuple» et 80% des chrétiens soutiennent le chef de l’Etat. «La Syrie doit continuer avec ou sans Bachar el-Assad».
Chrétiens ciblés
L’évêque se demande aussi pourquoi les groupes armés ont besoin de cibler les sites chrétiens «pour tenter de déstabiliser» la population à Homs et dans les autres villes. «Depuis cinq ans, ils n’ont pas réussi».
Les trois cathédrales d’Alep ont été presque entièrement détruites et des centaines de personnes ont été enlevées puis relâchées dans des villages chaldéens, les dernières il y a trois semaines. A Alep, la trêve a permis «un certain soulagement» et d’apporter de l’eau et de l’électricité qui manquait depuis environ six mois. Il est trop tôt en revanche pour dire si les chrétiens reviennent dans les églises.
Au total, les chrétiens de Syrie sont passés de 1,5 million à quelque 500’000 en cinq ans de conflit. A Alep, ils étaient 160’000 et ne sont plus que 40’000. Ils se trouvent dans les zones contrôlées par le gouvernement.
Pinheiro présent
Venu à Genève pour une campagne de paix lancée par Caritas, Mgr Audo devait rencontrer mercredi après-midi le président de la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie Paulo Sergio Pinheiro. Il affirme que le conflit syrien est dû à la perte de vitesse du monde arabe face à la sécularisation qui veut être imposée.
Mais également un Etat militaire qui n’arrive pas à faciliter le développement économique. Par ailleurs, «on a pas le courage de regarder en face le problème» des luttes ethniques et religieuses dans la région.
Face à ces difficultés, il se dit déçu d’entendre en Occident, notamment à Genève, le pessimisme sur la possibilité d’une solution. L’intolérance et la violence ne reflètent pas la réalité de la société syrienne, affirme-t-il encore.
16.03.2016
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