L’Iran veut « son canal de Suez » reliant la mer Caspienne au golfe Persique
27 mars 2016
Publié par Gilles Munier sur 27 Mars 2016,
Revue de presse : Sputnik (26/3/16)*
L’une des initiatives les plus ambitieuses, que Téhéran envisage de lancer, prévoit un canal artificiel reliant la mer Caspienne au golfe Persique. Le projet est particulièrement intéressant pour la Russie à cause de la vague de froid actuelle avec la Turquie, mais les pays européens et post-soviétiques en bénéficieraient également.
L’initiative elle-même n’a rien de nouveau. L’idée était apparue à la fin du 19e siècle et des ingénieurs russes avaient conçu des plans pour un canal navigable qui offrirait, à la Russie ainsi qu’à d’autres pays, le plus court chemin vers l’océan Indien contournant les détroits turcs et le canal de Suez en Egypte.
Le projet a été approuvé par l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad. En 2012, l’ex-ministre iranien de l’Energie Majid Namjoo avait estimé que le coût du projet s’élevait à environ sept milliards de dollars.
En février 2015, le président de la commission des Affaires étrangères et de la sécurité nationale du parlement iranien Alaeddin Boroujerdi a affirmé que Khatam-al Anbiya, une société d’ingénierie appartenant aux corps des Gardiens de la révolution islamique, s’intéressait de près au projet qui serait achevé au cours des années 2020.
Cependant, tout le monde n’a pas accueilli l’idée à bras ouverts. L’Occident et la Turquie ont directement ou indirectement tenté de bloquer l’esquisse de voie navigable. En fait, les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre les sociétés impliquées dans le projet.
D’autres défis à la construction du canal comprendraient, outre les sécheresses dans le centre de l’Iran, un terrain difficile, l’ampleur du projet, ainsi que le niveau de financement requis, qui entre autres devra couvrir les efforts de dessalement. De plus, le canal artificiel sera construit dans une zone sujette aux tremblements de terre.