La Cour pénale internationale rejetée par la Russie et le monde multipolaire
21 novembre 2016
La Russie vient de signifier son retrait de la Cour pénale internationale (CPI) au vu de son inefficacité et de sa partialité dans le choix de ses enquêtes. La lecture du « Rapport sur les activités menées en 2016 en matière d’examen préliminaire » prouve, en effet, qu’il s’agit d’une justice aux ordres.
Le cas de l’Ukraine est particulièrement révélateur. Ce pays n’est pas signataire du Statut de Rome, donc ne reconnaît pas la CPI. Mais celle-ci motive son intervention par les plaintes déposées par le gouvernement actuel et ce, bien qu’il soit issu d’un coup d’État.
Les enquêtes ne portent que sur les snipers du Maïdan, le Donbass et la Crimée. Pas d’enquêtes sur l’incendie d’Odessa où 50 personnes ont été brûlées vives, sur la coupure en eau et en électricité de la Crimée que l’on pourrait qualifier, à bien y regarder, de crime contre l’humanité.
Le cas de la coupure d’électricité en hiver par l’Ukraine mérite notre attention.
Cela a porté gravement atteinte aux habitants de Crimée car cela veut dire plus de distribution d’eau, les pompes étant inopérantes, et plus de chauffage, les chaudières ne pouvant fonctionner. Cette coupure est revendiquée par des activistes tatars. Les dirigeants de ces activistes, non seulement ne sont pas poursuivis mais sont entendus sur des allégations de maltraitance des Tatars de Crimée.
Rappelons que les Tatars de Crimée vivent, eux aussi, en Crimée et ont subi les conséquences des coupures d’électricité et d’eau.Parmi les rares condamnations, le cas Milošević est exemplaire. C’est un homme qui a subi onze ans de détention préventive, est mort dans des conditions suspectes en prison et qui vient d’être blanchi cette année par la même cour qui l’avait condamné.
Sachant que des États majeurs comme la Chine, l’Inde et la Russie ne sont pas ou plus signataires de ce Statut de Rome qui fonda la CPI, la légitimité de cette instance n’est donc qu’occidentale, bien qu’aspirant à une territorialité mondiale. Des États africains comme l’Afrique du Sud, la Guinée et le Burundi ont quitté cette institution, lassés de voir l’Afrique accueillir tous les bureaux extérieurs de la CPI. Le bureau de New York assurant un rôle de liaison, pour ne pas dire de direction et non d’enquête.
La CPI, l’ONU, le FMI et autres institutions de coercition remplissent leurs missions. Ces institutions ont été créées par les USA, pour les USA, et elles les soutiennent dans leur tentative de domination mondiale.
Les peuples n’en peuvent plus du détournement des valeurs d’humanisme, de justice, de droit à disposer d’eux-mêmes, et voient en la multipolarité une condition préalable d’existence et d’indépendance. Un monde libre est d’abord un monde multipolaire.
Les États-Unis sont une grande nation. Paraphrasant Churchill, nous pouvons dire que si les autres nations sont prêtes à apprendre de ce grand et respectable peuple, elles n’entendent pas, pour autant, se faire donner la leçon tous les jours.
Après quatorze ans de fonctionnement, force est de constater que la CPI n’est qu’un organe de plus de répression et d’oppression des peuples souverains.