Les chefs d’Etat du Burkina Faso, de Mauritanie, de France, du Mali, du Tchad et du Niger au sommet consacré au lancement du « G5 Sahel » à Bamako le 2 juillet. Crédits : Baba Ahmed / AP
Reuters : Des islamistes armés opérant au Mali ont diffusé dans la nuit du samedi à dimanche (2 juillet 2017) une vidéo montrant six otages, dont la Française Sophie Pétronin enlevée en décembre dernier à Gao.
Reuters : La diffusion de cet enregistrement survient à quelques heures de la participation d’Emmanuel Macron au sommet du G5 Sahel ce dimanche à Bamako, la capitale malienne.
Note de do : Ils se foutent encore de notre gueule !
Comme par hasard, c’est pile au moment où Macron, justement en déplacement dans la région, a besoin d’une justification pour sa guerre de l’uranium au Mali qu’apparait cette vidéo ! Il a quand même du bol, le Macron ! ou alors… c’est que les services secrets français ne sont pas pour rien dans cette histoire !
Six otages au Sahel, dont la Française Sophie Pétronin, apparaissent sur une vidéo
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN19N0BS-OFRTP?sp=true
Dimanche 2 juillet 2017 12h33
LE CAIRE/PARIS (Reuters) – Des islamistes armés opérant au Mali ont diffusé dans la nuit de samedi à dimanche une vidéo montrant six otages, dont la Française Sophie Pétronin enlevée en décembre dernier à Gao.
Cette vidéo d’un quart d’heure émane du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jabhat Nosrat al Islam wa al Muslimeen, JNIM), alliance formée en mars dernier par plusieurs mouvements islamistes armés du Mali, dont Ansar Dine, Al Mourabitoune et l’Emirat du Sahara, une émanation d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La Française Sophie Pétronin a été enlevée le 24 décembre à Gao, dans le nord du pays, où elle travaillait depuis une dizaine d’années.
On ignore dans quelles conditions ces images, diffusées via l’application de messagerie Telegram, ont été tournées et montées.
Aucune réaction n’a pu être obtenue dans l’immédiat auprès du ministère français des Affaires étrangères.
La diffusion de cet enregistrement survient à quelques heures de la participation d’Emmanuel Macron au sommet du G5 Sahel ce dimanche à Bamako, la capitale malienne.
Le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso doivent y inaugurer une force régionale attendue de longue date dans une région où les attaques djihadistes persistent malgré la présence des forces internationales.
Parmi les cinq autres otages apparaissant sur cette vidéo figurent deux autres femmes, la Suissesse Béatrice Stockly, une missionnaire enlevée en janvier 2016 par des hommes armés à son domicile de Tombouctou (elle avait déjà été enlevée quatre ans plus tôt et relâchée quelques jours plus tard), et une religieuse catholique colombienne, Soeur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en février dernier dans le sud du Mali.
Avec Sophie Pétronin, elles sont accusées de prosélytisme religieux.
Le Sud-Africain Steven McGow a été enlevé lui fin 2011 à Tombouctou. Il avait été kidnappé en compagnie d’un Suédois Johan Gustafsson, dont la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, a annoncé lundi la libération sans fournir de détail.
Les deux autres otages ont été enlevés au Burkina Faso, voisin du Mali.
Le premier, le Roumain Iulian Gerghut, a été emmené par des islamistes armés se réclamant du groupe Al Mourabitoune en avril 2015 alors qu’il était en mission dans une mine de manganèse du nord du pays.
L’Australien Kenneth Elliot, octogénaire, a été enlevé en janvier 2016 avec sa femme Jocelyn, libérée trois semaines plus tard. Le couple dirigeant une clinique dans une localité proche de la frontière malienne.
(Mohamed el Sherif ; Henri-Pierre André pour le service français ; Eric Faye pour le service français)
Le G5 Sahel, une force antiterroriste balbutiante
http://www.lemonde.fr/afrique/artic…
Par Christophe Châtelot (Bamako, envoyé spécial)
LE MONDE Le 01.07.2017 à 19h32 • Mis à jour le 02.07.2017 à 06h48
Le président français Emmanuel Macron et le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, rencontrent les troupes de Barkhane, à Gao, dans le nord du Mali, le 19 mai 2017. Crédits : CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP
Regroupant cinq pays du Sahel, cette force conjointe de 5 000 hommes doit être officiellement lancée dimanche à Bamako, en présence d’Emmanuel Macron.
Vingt ans après l’apparition sur la scène djihadiste d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), cinq pays du Sahel tentent d’unir leurs forces pour lutter conjointement contre les groupes terroristes qui sautent par-dessus leurs frontières pour les frapper au cœur. Dimanche 2 juillet, à Bamako, les chefs d’Etat de la Mauritanie, du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Tchad, pays les plus touchés de la région par ce phénomène et réunis au sein du « G5 Sahel », lanceront officiellement une force conjointe de 5 000 hommes, la FC-G5S, en présence du président français, Emmanuel Macron, à Bamako.
Une étape qualifiée de « décisive » par l’Elysée pour cette initiative encore embryonnaire, soutenue à bout de bras par la France, très engagée militairement dans cette région. Depuis l’élection de M. Macron, Paris est à la manœuvre pour tenter de donner corps à cette force qui viendrait épauler les casques bleus de la Minusma et l’opération française Barkhane consacrée à la lutte antiterroriste au Sahel. Le G5 Sahel, créé en novembre 2015, ne parvenait pas à dépasser le cadre d’une structure consultative jusqu’à présent.
Barkhane, une opération coûteuse
Paris insiste sur la complémentarité des différentes forces et contredit ceux qui lui prêtent l’intention d’y trouver là une voie de sortie pour une coûteuse opération Barkhane (800 millions d’euros par an) qui donne des signes d’ensablement au Mali. Un retrait prématuré serait un signe d’échec au regard de l’instabilité actuelle de cette zone qu’elle est censée sécuriser, aux côtés de la mission des Nations unies, la Minusma, et des armées nationales.
Ainsi, c’est la France qui a porté la résolution 2 359 votée le 21 juin à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, négociant pied à pied avec les États-Unis. Le résultat est inférieur aux espérances, notamment sur la question du financement et d’un mandat onusien pour la FC-G5S, deux points refusés par Washington. Mais ce texte – par lequel l’ONU « accueille avec satisfaction le déploiement de la FC-G5S (…) en vue de rétablir la paix et la sécurité dans la région du Sahel » – légitime a minima les futures opérations militaires des pays sahéliens.
Sur le fond, personne ne conteste la nécessité ni l’urgence de lutter contre les groupes djihadistes au Sahel qui se sont alliés en mars au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jamaat Nusrat Al-Islam wal-Muslimin) dirigé par Iyad Ag-Ghali, l’ennemi public numéro un de la France dans la région et dans la mouvance d’Al-Qaida. Cela passe nécessairement par une meilleure implication des pays placés en première ligne. A ce sujet, M. Macron s’est également entretenu, jeudi, au téléphone avec le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, puissance régionale incontournable.
5 000 hommes dans un premier temps
Mais le G5 Sahel a-t-il les moyens de ses ambitions ? A priori, la réponse est non. Certes, la guerre contre Boko Haram menée conjointement par le Cameroun, le Nigeria et le Niger depuis 2015 nourrit leur expérience commune. Mais elle a aussi montré ses limites. La secte islamiste nigériane est contenue, mais elle est loin d’avoir rendu les armes.
Les objectifs initiaux de la FC-G5S tiennent d’ailleurs compte de cette réalité. C’est vrai pour les effectifs. Le G5 Sahel s’engage à réunir 5 000 hommes, soit 1 000 hommes par pays et projette de les doubler à terme. Cela semble raisonnable. Mais pour citer un exemple comme le Tchad, ses soldats, les plus aguerris, sont déjà engagés contre Boko Haram, surveillent quelque 1 200 km de frontières explosives avec la Libye et participent à la Minusma, à laquelle les pays du G5 Sahel fournissent d’ailleurs plus de 40 % du contingent. Dans un entretien au Monde, le président tchadien, Idriss Déby, avertissait, fin juin, que son pays « ne peut pas avoir des forces dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre ».
A la question des effectifs, s’ajoute celle « du niveau de formation et d’équipements, très disparate d’un pays à l’autre, sans parler de l’interopérabilité des différentes armées », rappelle-t-on dans l’entourage du président nigérien, Mahamadou Issoufou. La France en est consciente. L’Elysée insiste d’ailleurs pour que ce FC-G5S ne se constitue pas « au détriment des fondamentaux », en clair, de la formation et de la remise à niveau des armées nationales ; celle du Mali notamment est sortie laminée de la crise de 2013. La France promet donc « un soutien extrêmement important et des efforts additionnels significatifs ». A préciser.
« Le G5 Sahel, c’est un bataillon par pays avec un niveau d’équipement encore faible. C’est une priorité pour Barkhane de l’accompagner dans la durée, jusqu’à ce que la situation soit pacifiée », déclarait au Monde le ministre des affaires étrangères et ancien ministre des armées, Jean-Yves Le Drian. Pas question pour autant « d’augmenter les effectifs de Barkhane mais plutôt de planifier davantage d’opérations conjointes régulières avec le FC-G5S », explique-t-on à l’Elysée.
Zone des trois frontières
Des opérations d’appui – en parallèle aux actions militaires 100 % françaises – qui devraient, dans un premier temps, se limiter à la zone où se croisent les trois frontières Mali-Niger-Burkina Faso. C’est là que se concentre, ces derniers mois, l’essentiel de l’activité des djihadistes qui ont attaqué plusieurs casernes et provoqué de lourdes pertes.
Mais toute cette architecture dépend des financements qui, pour le moment, font défaut. Les pays du G5 Sahel sont parmi les plus pauvres du monde. Paris promet des « équipements » et de l’encadrement sur le terrain. Déboutée par les États-Unis lors du débat sur la résolution 2359, la France annonce vouloir profiter de sa présidence du Conseil de sécurité, en octobre, pour remettre le dossier sur la table à New York.
En attendant, elle tente de convaincre d’autres pays européens (Allemagne, Belgique, Pays-Bas notamment) de mettre la main à la poche. L’Union européenne, elle, a promis 50 millions d’euros, soit 10 % seulement de la somme nécessaire pour commencer, selon certaines estimations.