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26 avril 2024

Appel de Dakar en soutien à l’action de l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice


SOUTIEN DES ORGANISATIONS DÉMOCRATIQUES ET PROGRESSISTES D’AFRIQUE A LA PLAINTE DÉPOSÉE CONTRE ISRAËL PAR L’AFRIQUE DU SUD AUPRÈS DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE (CIJ) POUR VIOLATION FLAGRANTE ET CONTINUE DE LA CONVENTION ONUSIENNE POUR LA PRÉVENTION ET LA RÉPRESSION DU CRIME DE GÉNOCIDE !

Dans leur « Déclaration de condamnation des crimes de l’Etat sioniste et terroriste d’Israël contre le peuple palestinien », en date du 4 novembre 2023, les organisations membres de l’Alliance Nationale pour la cause palestinienne (ANCP) et de la Coalition Sénégalaise pour la Cause Palestinienne (CSCP), autres parties prenantes et personnalités, après avoir rappelé la longue série de massacres de Deir Yassin à Jénine en passant par Sabra et Chatila, exigeaient « l’arrêt immédiat et inconditionnel, sans aucune restriction ni condition, du terrible massacre en cours contre le peuple palestinien ».
Tenant les Etats-Unis d’Amérique et autres pays occidentaux complices pour co-responsables de cette tragédie, nous engagions la communauté internationale, y compris les organisations internationales et mondiales à condamner sans équivoque la colonisation, l’apartheid, le terrorisme d’Etat et le génocide comme autant de crimes contre l’humanité, en cours en Palestine en général et à Gaza en particulier.
A présent que cette nouvelle étape du conflit israélo-palestinien est entrée dans son quatrième mois et que le nombre de victimes civiles palestiniennes atteint près de 25.000 morts, dont une majorité de femmes, d’enfants et de personnes âgées, les peuples africains, à travers le continent comme dans la diaspora d’Orient et d’Occident, se sont associés aux autres peuples du monde entier, pour exprimer leur colère et indignation unanimes et condamner les opérations à caractère génocidaire obstinément poursuivies par le gouvernement sioniste à Gaza, en Cisjordanie et sur toute la Palestine occupée.
Face à la passivité coupable sinon complice des grandes puissances et d’abord du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pourtant responsable au premier chef de la création de l’Etat d’Israël via la résolution 181 de l’Assemblée Générale des Nations-Unies de novembre 1947 portant partage de la Palestine, c’est le gouvernement d’Afrique du Sud qui vient de sauver l’honneur à la fois des Etats africains et de l’ensemble de la communauté internationale. En effet, en prenant l’initiative historique de porter plainte contre Israël auprès de la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour violation flagrante et continue de la Convention onusienne pour la prévention et la répression du crime de génocide, la requête sud-africaine, solidement argumentée en droit et en fait, invite la Cour à prendre d’urgence des mesures conservatoires visant notamment à exiger de l’Etat d’apartheid sioniste qu’il « mette immédiatement fin à son agression, autorise l’alimentation à Gaza, arrête et inverse les déplacements forcés et systématiques, afin de protéger les droits des Palestiniens contre des dommages supplémentaires, graves et irréparables. »
L’ironie tragique de cette histoire a fait que ce sont les dirigeants d’un peuple, lui-même victime du génocide nazi en Europe au cours du 20ème siècle, qui s’acharnent aujourd’hui à mener une guerre prolongée d’extermination d’un autre peuple, en ce début de troisième millénaire angoissant à tous égards.
A contrario, il est plutôt rassurant pour l’avenir de l’humanité que ce soit la nouvelle Afrique du Sud démocratique, officiellement non raciale et non sexiste depuis l’abolition de l’Apartheid afrikaner en 1994, qui soit le premier Etat au monde à oser déposer sa requête salutaire auprès de la CIJ, avant d’être soutenue par une douzaine d’autres Etats dont la Namibie, le Brésil, le Venezuela, entre autres. Des pays qui, il est vrai, ont connu l’esclavage, la colonisation, l’apartheid et le génocide au cours des siècles passés !

C’est pourquoi il est d’une importance et même d’une urgence vitales que l’Afrique dans son ensemble, seul continent martyr a avoir ouvert et clos le 20ème siècle sur un double génocide : au départ, dix millions de morts au Congo, sous la férule de son « propriétaire » le roi des Belges Léopold 2, et un à deux millions de Hereros et Namas au Sud-Ouest Africain allemand, actuelle Namibie ; à l’arrivée, un million de morts Tutsi en 90 jours au Rwanda en 1994, et 5 à 6 millions de morts en République Démocratique du Congo, dont un nombre indéterminé de réfugiés Hutu, entre 1994 et 1997 avec la chute de Joseph Mobutu.
De même, du point de vue symbolique, il est essentiel que l’Etat du Sénégal, inamovible président du « Comité des Nations-Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien » depuis sa création en 1975, demeure fidèle à cette responsabilité morale et historique envers la Palestine et son peuple héroïque et martyr, en s’associant sans délai à la requête sud-africaine, puis en rompant immédiatement toute relation diplomatique avec l’Etat israélien, sioniste, raciste, théocratique, expansionniste et désormais génocidaire.
Enfin, l’ensemble des organisations et mouvements progressistes et démocratiques africains sont appelés à se mobiliser et à s’unir pour apporter un soutien actif, massif et accru à la campagne mondiale de la résistance populaire palestinienne en faveur du Boycott, du Désinvestissement et de Sanctions (BDS) systématiques contre toutes les entreprises qui financent ou soutiennent le régime d’apartheid sioniste, expansionniste et génocidaire d’Israël. Il s’y ajoute, autre fait significatif et encourageant, que plusieurs avocats de différentes nationalités ont aussi, début décembre, porté plainte contre Israël devant la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre, de génocide, d’extermination, crimes contre l’humanité.
Le président Nelson Mandela disait fort justement : « Nous savons tous très bien que notre liberté sera incomplète tant que la Palestine ne sera pas libre. » Il pensait sans doute à l’Afrique en général et à l’apartheid sud-africain en particulier. En ce début de 21ème siècle particulièrement menaçant pour la survie de l’humanité autant que pour la pérennité de l’écosystème planétaire, cette vérité vaut pour tous les peuples du monde.
Fait à Dakar le 12 janvier 2024
PS : Ce projet de déclaration, après amendement et validation par les organisations membres locales, sera proposé à la signature de diverses organisations africaines sœurs avant sa transmission aux autorités de la résistance palestinienne et sa diffusion dans les médias.
Signataires
Organisations : Dynamique Unitaire Panafricaine/France (DUP) – Union des Populations du Cameroun (UPC/Manidem) – Collectif Afrique/France (CA) – Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) – Alger Républicain (Algérie) – PAIGC (Guinée Bissau) –
Organisation de Défense des Droits de l’Homme et des Peuples/Bénin (ODHP) –

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