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21 décembre 2024

Situation des libertés en Algérie, le parlement européen vote une résolution de soutien au hirak


Publié par Gilles Munier sur 28 Novembre 2019, 21:50pm

Catégories : #Algérie, #Hirak

Par Samir Ghezlaoui (revue de presse: El Watan – 28/11/19)*

Le parlement européen a adopté, Jeudi 28 Novembre 2019, une résolution sur la situation des libertés en Algérie, particulièrement depuis le début de la révolution citoyenne du Vendredi 22 Février 2019. Le texte, voté à une large majorité en séance plénière, « condamne vivement l’arrestation arbitraire et illégale, la détention, les intimidations et les attaques contre les journalistes, les syndicalistes, les avocats, les étudiants et les défenseurs des droits de l’homme et de la société civile ainsi que contre tous les manifestants pacifiques qui participent aux manifestations pacifiques du hirak ».

Dans ce sillage, considérant que le hirak constitue le plus grand mouvement de protestation en Algérie, l’assemblée européenne a exhorté les autorités algériennes, qui seraient incarnées, depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, par Abdelkader Bensalah, occupant la charge et faisant fonction de chef de l’état, et le commandement militaire, dirigé par le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, exerçant ouvertement le pouvoir dans le pays, de « trouver une solution à la crise sur la base d’un processus politique pacifique et ouvert ».

Pour ce faire, toujours selon ladite résolution introduite dans le cadre des débats au sein du parlement européen sur des cas de violation des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit à travers le monde, il faudrait « la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes inculpées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression », militants politiques, journalistes et défenseurs des droits de l’homme.

Soulignant l’importance fondamentale d’une justice indépendante pour le fonctionnement d’une démocratie, les rédacteurs dénoncent des détentions arbitraires, rappelant que les « activités sont autorisées par le droit algérien et conformes aux instruments internationaux en matière de droits de l’homme que l’Algérie a ratifiés ». Sur ce même sujet, tout en « saluant la reconnaissance constitutionnelle du tamazight comme langue officielle en 2016 et encourageant son application concrète », les députés européens « demandent la libération immédiate et inconditionnelle des quarante deux manifestants arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh ».

Ils ont, ensuite, appelé le gouvernement algérien à respecter ses engagements en matière du respect et la garantie du droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique et à la liberté des médias, et ils l’ont invité à « mettre fin à toute forme d’intimidation, y compris le harcèlement judiciaire et législatif, l’incrimination ainsi que les arrestations et les détentions arbitraires contre les manifestants pacifiques, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes critiques et les blogueurs, ainsi qu’à prendre les mesures voulues pour garantir leur protection physique et psychologique, leur sécurité et leur liberté de mener leurs activités légitimes et pacifiques ».

En outre, le texte de la résolution a rejeté toute forme de recours excessif à la force contre les manifestants et les opposants. C’est pourquoi il lance un appel aux autorités algériennes pour « procéder à une enquête indépendante sur tous les cas de recours excessif à la force par les membres des forces de sécurité et à traduire en justice leurs auteurs et il invite le service européen pour l’action extérieure, la commission européenne et les états membres à soutenir les groupes de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les manifestants, notamment par l’organisation de visites en prison, le suivi des procès et des déclarations publiques ».

Par ailleurs, les élus européens exigent l’arrêt des violations de la liberté de culte des minorités religieuses. Cette question aurait été intégrée dans le texte après le forcing de la droite conservatrice européenne, partant notamment du constat de la fermeture de « plusieurs églises, dont la plupart appartiennent à l’église protestante d’Algérie ».

Nous reviendrons sur les tenants et les aboutissants de cette résolution dans un prochain article, à paraître dans notre édition du Samedi 30 Novembre 2019, accompagné d’une interview exclusive de Raphaël Glucksmann, l’un des députés européens qui ont travaillé activement pour l’adoption du texte.

*Source : El Watan

La réaction de Soufiane Djilali (Jil Jadid) :

Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a réagi, ce jeudi soir sur son compte Tweeter, au vote par le Parlement européen d’une résolution en soutien au Hirak en Algérie.

« Le Hirak algérien a été utilisé par des députés de l’UE pour flatter leur propre électorat et non pas pour notre bien . Oui à la solidarité des peuples mais pas à n’importe quel prix. Si l’Europe veut aider l’Algérie, elle devra faire en sorte que l’argent volé lui soit restitué », a écrit M. Djilali sur son compte Twitter.

Interrogé par le site TSA (Tout Sur l’Algérie), il a déclaré :: «Quand Gilbert Collard (Eurodéputé Rassemblement national, Ndlr) ou Raphael Glucksman deviennent des défenseurs de l’Algérie, j’ai des questions à me poser ».

Le président de Jil Djadid, qui a décidé de boycotter la présidentielle du 12 décembre, demande aux Algériens à ne pas tomber « dans le jeu politicien qui concerne les partis politiques en Europe ».

« Maintenant si l’Union européenne et l’Europe veut une relation équilibrée avec l’Algérie, ils pourront se déclarer disponibles pour travailler avec un pouvoir légitime pour que l’argent volé et investi en Europe revienne à l’Algérie. À ce moment-là j’applaudirai des deux mains… ».

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