l’Egypte fait face à deux guerres
4 juillet 2020
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Comme nous l’avons anticipé il y a deux semaines :
L'Égypte a commencé à positionner du matériel militaire lourd à sa frontière occidentale. Elle ne veut pas que les Frères musulmans voisins contrôlent la Libye. Le tampon du LNA, dirigé par Haftar, est une priorité pour sa propre sécurité. L'Égypte ainsi que la France, la Grèce, Chypre et les Émirats arabes unis ont également rejeté les aspirations turques en Méditerranée orientale. Si la Russie retirait son soutien et abandonnait complètement Haftar, l'Égypte verrait la nécessité d'intervenir en Libye. Une guerre turco-égyptienne pour des motifs libyens deviendrait alors probable.
Samedi, le dictateur égyptien Abdel Fattah el-Sissi a inspecté les troupes à la frontière occidentale de l’Égypte. Les officiers supérieurs de l’armée égyptienne étaient également là. Le nombre de troupes déployées montre qu’ils ne rigolent pas.
Sissi a menacé d’une intervention directe de l’Égypte :
Dans une allocution télévisée, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré que Syrte était une "ligne rouge" pour l'Égypte, citant la nécessité de protéger sa frontière poreuse comme motif "d'intervention directe" en Libye. "Si le peuple libyen nous a demandé d'intervenir, c'est un signal au monde que l'Égypte et la Libye partagent ... des intérêts communs, la sécurité et la stabilité", a déclaré samedi Sissi.
L’Égypte bénéficie du soutien de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Mais les combats en Libye provoqueraient une guerre contre la Turquie qui a des troupes ainsi que 14 000 djihadistes mercenaires de Syrie engagés avec le GNA. Une guerre entre les deux plus grandes armées de la Méditerranée orientale pourrait facilement dégénérer.
Le mois prochain, l’Éthiopie commencera à remplir son nouveau grand barrage sur le Nil Bleu.
Les travaux ont commencé en 2010 et le projet de 4,8 milliards de dollars fera de l’Éthiopie un exportateur d’électricité. L’Égypte craint que le remplissage du barrage et sa gestion ultérieure ne laissent pas couler suffisamment d’eau dans le Nil pour les besoins de l’Égypte et la nourriture de ses 100 millions d’habitants.
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