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18 décembre 2024

Soulèvement de la Terre : le gouvernement préfère dissoudre le mouvement au lieu de dissoudre le soulèvement du climat


Soulèvements de la Terre : le gouvernement prononce la dissolution du mouvement

La dissolution des Soulèvements de la Terre vient tout juste d’être prononcée ce matin en conseil des ministres. «Le recours à la violence n’est pas légitime dans un État de droit et c’est bien cela qui est sanctionné», a justifié le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

«C’est la première fois qu’un mouvement écologique est dissout dans l’Histoire, on passe un cap dans la criminalisation du mouvement», commente auprès de Vert Julien Talpin, sociologue au CNRS et coordinateur de l’Observatoire des libertés associatives. Ce mercredi, le gouvernement a acté la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, dans son viseur après une série de mobilisations menées contre divers projets d’infrastructures depuis des mois.

Le 28 mars, agitant le chiffon rouge d’un «écoterrorisme» fantasmé après les affrontements de Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait annoncé avoir engagé le processus de dissolution. Mais ce collectif, qui regroupe diverses associations et comités locaux, n’a pas d’identité juridique propre – ce n’est pas une association de loi 1901 – et ne saurait donc être dissout, estiment ses défenseurs. Le gouvernement estime qu’il s’agit toutefois d’un «groupement de fait» – ce qui permettrait, en principe, sa dissolution.

Un manifestant fuit les forces de l’ordre sur le chantier de la future «méga-bassine» de Sainte-Soline, fin mars. © Pascal Lachenaud/AFP

Cette décision est éminemment politique, d’après Simon Persico, «mais le gouvernement est obligé de la justifier par le droit». L’exécutif se fonde sur l’article L212-1 du code de la sécurité intérieure. Celui-ci dispose que «des manifestations armées ou des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens» constituent un motif de dissolution.

Un temps mis sur pause, le dossier avait été remis sur la table le 14 juin dernier par Emmanuel Macron, qui avait exigé la dissolution du mouvement après des actions contre le maraîchage industriel en Loire-Atlantique revendiquées par le collectif.

Le collectif a appelé à une mobilisation mercredi soir dans toute la France «en soutien aux personnes arrêtées et contre la dissolution des Soulèvements» et a annoncé aller «devant la justice» s’il le fallait, en saisissant le Conseil d’Etat en procédure d’urgence de référé-liberté.

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