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22 décembre 2024

Après le départ de 470 000 Israéliens, les ultraorthodoxes menacent à leur tour de quitter l’entité


Par Al-Manar (revue de presse : Réseau international – 11 mars 2024)*

Le grand rabbin séfarade d’Israël a averti que les étudiants israéliens ultraorthodoxes partiront à l’étranger au cas où le service militaire deviendrait obligatoire pour eux.

«Si l’on contraint les étudiants de yeshiva à s’enrôler, ils partiront à l’étranger», a menacé samedi soir Yitshak Yossef dans son cours de Torah hebdomadaire, selon i24.

«Cela n’est pas possible», a-t-il martelé. «Tous ces laïcs doivent comprendre que sans la Torah, sans les kollels, sans les yeshivas, il n’y aurait pas de succès pour l’armée. Si les soldats réussissent, c’est grâce aux enfants de la Torah», a-t-il dit, toujours selon i24.

Yossef est le fils de feu du chef spirituel du parti Shass, Ovadia Yossef et il a une influence majeure au sein de la faction, qui fait partie de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Les déclarations du grand rabbin surviennent dans le contexte de nouvelles tensions autour du service militaire obligatoire.

Il y a un mois, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a publié un mémorandum prolongeant le service obligatoire et le service de réserve pour les soldats combattants.

Plusieurs associations ont protesté en déposant des recours devant la Cour suprême réclamant que les étudiants de yeshiva prennent également part à la défense du pays.

A la suite de ces recours, la Haute Cour de justice a rendu une ordonnance conditionnelle sommant l’État d’expliquer pourquoi il ne recrute pas d’ultraorthodoxes dans les rangs de l’armée, alors que la loi d’exemption les concernant – régulièrement renouvelée depuis la création de l’entité – avait expiré. Le gouvernement israélien a jusqu’au 24 mars pour fournir sa réponse à la plus haute juridiction du pays, selon i24.

Dernièrement, Yoav Gallant s’est lui-même prononcé pour que les étudiants des écoles talmudiques fassent leur service militaire, estimant que face aux dangers qui menacent Israël «au nord et au sud», ceux-ci devaient désormais assumer leur part du fardeau sécuritaire du pays.

Selon The Times of Israël, l’administration des ressources humaines de l’armée d’occupation a indiqué à une Commission de la Knesset, le mois dernier, que 66 000 jeunes hommes de cette catégorie de la société – celle qui se développe le plus rapidement au sein de la population – avaient profité d’une exemption, l’année dernière, ce qui serait un chiffre record dans toute l’histoire de l’entité sioniste.

Environ 540 jeunes Haredim ont par ailleurs pris la décision de s’enrôler depuis le début de la guerre, a noté l’armée israélienne.

Les propos de Yossef ont soulevé un tollé dans certains milieux israéliens.

Le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, a estimé que ses paroles s’apparentaient «à un coup moral porté à l’État et à la société israélienne».

Le leader de l’opposition Yair Lapid, a indiqué que ses propos étaient «un scandale et une insulte proférée à l’encontre des soldats qui sacrifient leur vie en défendant le pays».

«Le rabbin Yossef est un fonctionnaire avec un salaire versé par l’État – il ne peut pas menacer l’État», a-t-il écrit sur X.

Il a ajouté que les membres de la communauté ultra-orthodoxe, dont beaucoup ne travaillent pas, auraient du mal à s’adapter à la vie en dehors d’Israël.

Lapid a ajouté que «si 66 000 jeunes ultra-orthodoxes s’enrôlent, l’armée israélienne aura 105 nouveaux bataillons nécessaires à la sécurité d’Israël».

Mais certains partis ont soutenu les déclarations du rabbin séfarade.

Le parti Yahadut Hatorah a affirmé dans un communiqué que le peuple juif n’avait «aucun droit d’exister» en tant que nation sur la terre d’Israël sans le mérite des étudiants à temps plein des yeshivot.

Le directeur général du ministère des Services religieux, Yehudah Avidan, a lui déclaré qu’il quitterait en effet le pays si le gouvernement commençait à recruter des Haredim.

Le 3 mars dernier, des juifs orthodoxes ont manifesté dans la ville sainte d’al-Qods occupée pour protester contre l’enrôlement des juifs haredim dans l’armée.

En 2022, la population haredie était forte d’environ 1 280 000 personnes – soit environ 13,3% de la population, selon l’Institut israélien de la démocratie. D’ici 2050, presque un quart de la population israélienne sera ultra-orthodoxe, ont indiqué des projections avancées par le Conseil économique national israélien, rapporte le site d’information israélien The Times of Israël.

Le mois de décembre dernier, les médias israéliens ont rendu compte que plus de 370 000 Israéliens ont quitté l’entité depuis le 7 octobre, date de l’opération du Hamas contre les positions et les colonies de l’enveloppe de Gaza.

Citant les chiffres de l’Autorité israélienne de la Population et de l’Immigration, le quotidien Zaman Israel a révélé que 230 309 sont partis le mois d’octobre et 139 839 le mois suivant.

Mais cette instance étatique a indiqué aussi que pendant ces deux mois 302 000 et 194 000 sont rentrés en «Israël», ce qui équivaut à 500 000 israéliens. Ils faisaient partie des 600 000 qui avaient quitté l’entité pour les vacances. Ce qui laisse deviner que plus de 100 000 ne sont pas encore rentrés. Ajoutés aux 370 000 partis après le déclenchement de la guerre, leur chiffre devrait s’élever à 470 000.

Depuis cette date, cette Autorité n’a livré aucune nouvelle estimation.

*Source : Al-Manar via Réseau international

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