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20 avril 2024

L’OTAN perd des forces en Libye


L’Otan perd des forces en Libye

Le Point.fr – 31/07/2011
http://www.lepoint.fr/monde/l-otan-perd-des-forces-en-libye-31-07-2011-1358184_24.php
La Norvège met officiellement fin lundi à sa participation aérienne tandis que l’Italie rapatrie son porte-avions Garibaldi. Oslo a expliqué qu’elle n’était pas en mesure de continuer plus longtemps une mission aussi lourde.

Les pays de l’Otan essaient d’achever le plus vite possible et victorieusement leur mission aérienne en Libye, mais ils doivent le faire avec des moyens réduits après le retrait des chasseurs engagés par la Norvège et d’un porte-avions italien. La Norvège, l’un des huit pays de l’Otan à avoir pris part depuis quatre mois à l’opération « Protecteur unifié », met fin officiellement à sa participation à la mission aérienne lundi. Dans les faits, ses quatre derniers chasseurs F-16 engagés devaient effectuer ce week-end leurs dernières sorties, Oslo ayant expliqué qu’elle n’était pas en mesure de continuer plus longtemps une mission aussi lourde. Certains pensaient que l’intervention en Libye, lancée en février pour protéger les populations civiles des attaques des troupes du colonel Kadhafi, ne durerait que quelques semaines.

Mais le vieux leader libyen, au pouvoir depuis 1969, s’est accroché plus longtemps que prévu, malgré les milliers de sorties aériennes qui ont fortement dégradé ses moyens d’action. Les alliés ont donc entrepris d’ajuster leur tactique militaire et leurs messages diplomatiques : ces derniers jours, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont laissé entendre que Muammar Kadhafi pourrait rester dans son pays, à condition qu’il cède tous ses pouvoirs. Selon l’Otan, le départ des chasseurs norvégiens n’affectera pas le rythme de l’opération aérienne, actuellement d’une centaine de sorties par jour, dont la moitié pour frapper. Un raid a visé samedi trois antennes de la télévision libyenne pour tenter de réduire Kadhafi au silence.

« Confusion totale »

« Nous avons toujours dit qu’une solution politique était nécessaire pour mettre fin à la crise, mais nous avons également dit que nous continuerions notre opération militaire aussi longtemps que nécessaire », a expliqué une porte-parole de l’Otan, Carmen Romero. « Kadhafi ne peut pas jouer la montre contre nous », a-t-elle ajouté. Londres a renforcé sa contribution en ajoutant quatre chasseurs Tornado, compensant dans les faits le retrait des avions norvégiens. Ils voleront au côté des avions déployés par la France, le Canada, la Belgique, le Danemark, l’Italie et les États-Unis. Mais des officiers britanniques ont averti que leurs forces armées, présentes en Libye et en Afghanistan, risquaient elles aussi d’atteindre leurs limites. D’autant que l’Italie a rappelé son porte-avions Garibaldi et décidé cette semaine de réduire drastiquement ses missions militaires à l’étranger. L’impatience monte donc chez les alliés, alors que le plus haut gradé américain a estimé que l’Otan était actuellement dans une « impasse » en Libye. « À long terme, je pense que c’est une stratégie qui fonctionnera (et permettra) de chasser Kadhafi du pouvoir », a toutefois affirmé l’amiral Michael Mullen.

L’idée que Muammar Kadhafi puisse rester en Libye, dans un « oasis dans le désert », est rejetée par les rebelles. « Ça tourne à la confusion totale », a confié Alexis Crow, du centre d’études londonien Chatham House. Les alliés, explique-t-elle, n’ont jamais été clairs à propos du sort final du colonel Kadhafi, certains pays étant réticents à l’idée de réclamer son départ. La cohésion de l’Otan sera à nouveau mise à l’épreuve en septembre, lorsque s’achèvera le second mandat de 90 jours dont elle dispose. Les États-Unis ont fait circuler l’idée d’un nouveau mandat à l’Otan, qui ne serait cette fois pas limité dans le temps, selon des sources proches des discussions. « Cela mettrait nos procédures en phase avec notre message, à savoir que nous resterons aussi longtemps que nécessaire », explique un responsable de l’Otan. Un tel mandat à durée indéterminée est cependant loin d’être acquis, certains pays devant le faire approuver par leurs parlements.

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Libye : 1,2 million d’euros par jour
JDD, 30 juillet 2011
http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Actualite/L-intervention-militaire-en-Libye-voit-sa-facture-exploser-365565/?sitemapnews

L’intervention militaire en Libye coûte environ un million d’euros par jour au budget de l’État. Elle est en train de faire exploser l’enveloppe initialement dévolue aux opérations extérieures de l’armée (les « opex » dans le jargon des hauts fonctionnaires).

Bercy avait accordé cette année à la Défense une ligne de 630 millions d’euros pour couvrir les dépenses sur tous les théâtres, notamment en Afghanistan. Le ministère du Budget s’attend à ce stade à un dépassement de 300 à 350 millions d’euros, qui intègre toutes les missions imprévues (Côte d’Ivoire comprise). Les guerres menées par la France aux côtés de ses alliés devraient donc peser, au total, environ un milliard d’euros cette année. Le montant final dépendra de l’issue en Libye. Déjà, l’an dernier, les crédits avaient dû être augmentés de 247 millions d’euros, par rapport à une autorisation initiale de 570 millions.

Qui va payer? Dans l’entourage de Valérie Pécresse, ministre du Budget, on rappelle que la réduction du déficit est un objectif intangible. Les surcoûts militaires seront donc compensés par des suppressions de crédits sur d’autres lignes. Ces coupes ne sont pas encore décidées. La Défense redoute d’en faire elle-même les frais en devant rogner sur ses programmes d’équipements. À ce jour, les sommes en jeu sont faibles par rapport au budget global de l’État (286 milliards d’euros). À Bercy, on se veut rassurant : « Il ne faut ni surestimer ni surinterpréter ces coûts ».

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« Le risque… » : 5 mois après, sans autre perspective que de bombarder des stock de nourritures et des antennes de télé, cela ressemble pltôt plutôt un enlisement confirmé

Guerre en Libye : le risque de l’enlisement
http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Actualite/Pres-de-cinq-mois-apres-le-debut-de-l-offensive-en-Libye-Kadhafi-est-toujours-la-365743/?sitemapnews
Alexandre Duyck – Le Journal du Dimanche
dimanche 31 juillet 2011

Quatre mois et demi après le début de l’offensive, la chute de Kadhafi se fait attendre. La France exhorte ses alliés européens à s’engager davantage. [mal parti : cf ci-dessus]

C’était le 19 mars dernier, il y aura bientôt quatre mois et demi : les premiers bombardements sur la Libye, Benghazi sauvé du massacre [les « pro-kadafistes » et pseudo-mercenaires lynchés ne comptent bien sûr pas], les chars et l’aviation de Kadhafi détruits par l’aviation française[Quelle fierté!]. Cent trente deux jours plus tard, aux yeux de nombreux observateurs, la guerre en Libye s’enlise. Certes, Benghazi et Misrata ont été délivrés et sont aux mains des rebelles [« sont aux mains des rebelles », ce qui ne représente pas une délivrance pour beaucoup]. Certes, la résistance se rapproche chaque semaine davantage de Tripoli [combien de mm aujourd’hui?], où Kadhafi apparaît de plus en plus isolé. Le Conseil national de transition (CNT), déjà reconnu par la France, l’Allemagne et les États-Unis, l’est aussi, depuis cette semaine, par la Grande-Bretagne et le Portugal. [cela fera bientôt la Communauté Internationale au grand complet : 15% peut-être de l »ensemble des nations?]

Son tout nouvel ambassadeur en France devrait être reçu demain par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. À travers le monde, le dégel des avoirs de Kadhafi [sic : les fonds souverains du peuple libyen] se poursuit également, promettant aux rebelles de bénéficier d’un financement considérable. Selon nos informations, Paris devrait ainsi annoncer avant la fin de la semaine la mise à disposition par la France d’environ 250 millions d’euros. L’Otan poursuit de son côté ses frappes : dans la nuit de vendredi à samedi, ses avions ont bombardé le siège de la télévision à Tripoli, afin de « réduire le colonel Kadhafi au silence ». Trois personnes ont été tuées et quinze autres blessées lors de l’attaque.[ces « trois personnes », pas des collègues de cet Alexandre Duyck?]

D’où vient pourtant cette impression que la victoire sur Kadhafi n’est pas pour demain? Des divisions internes à la résistance libyenne? De ces cités prises puis perdues quelques heures plus tard? Des violences qui perdurent même à l’est du pays? Jeudi, le général Younès, ancien pilier du régime libyen devenu chef d’état-major des rebelles, était assassiné à Benghazi, capitale de la révolution. Trois jours après, les circonstances de sa mort demeurent floues, le CNT évoquant une bande armée dont le chef aurait été arrêté ou encore le colonel Kadhafi. Lequel préfère montrer du doigt Al-Qaida…

« Les efforts consentis vont payer »

De plus en plus en plus circonspects, les États-Unis ont aussitôt demandé aux rebelles de rester unis et concentrés sur leur objectif de renverser Kadhafi. Mardi, le plus haut gradé américain, l’amiral Michael Mullen, avait aussi estimé que l’Otan était actuellement dans une « impasse » en Libye, tout en se montrant optimiste sur le « long terme ». Privée d’un appui plus conséquent des États-Unis, qui ont tout de même engagé dans la bataille onze navires et sous-marins, trois bombardiers furtifs B-2 ainsi que des chasseurs F-15 et F-16, la coalition essentiellement franco-britannique s’épuise.

Du côté des militaires, on se veut également rassurant. « Cette guerre est la plus complexe que nous ayons eu à mener depuis longtemps », explique le général Palomeros, chef d’état-major de l’armée de l’air, qui dément toute rupture proche des stocks de munitions, comme cela a pu être écrit. « Nous nous sommes inscrits dans la durée dès le premier jour », assure-t-il. Le général Palomeros en est persuadé : « Les efforts consentis vont payer. » Un autre général français ajoute : « On se rapproche du point de rupture de l’ennemi. Chaque jour qui passe nous rapproche de la victoire sur Kadhafi. » [et vive la méthode Coué]

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