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28 mars 2024

Qui sont les chefs militaires de la rébellion ? par Jeune Afrique


Qui sont les chefs militaires de la rébellion ?
Par Jeune Afrique | Jeune Afrique | Lundi 29 août, 2011

Depuis plusieurs jours, la polémique bat son plein, certains dirigeants de la rébellion libyenne seraient des islamistes reconvertis. Des informations démenties hier dimanche 28 août lors d’une conférence de presse par le porte-parole militaire de la rébellion. La semaine dernière, le quotidien français Libération révélait notamment que le chef militaire de Tripoli, Abdel Hakim Belhaj, était le fondateur du GICL, le Groupe islamique combattant de Libye, proche d’al-Qaïda.

« Il partage le rêve de tous les révolutionnaires libyens », a déclaré le colonel Ahmed Omar Bani au sujet d’Abdel Hakim Belhadj. Le porte-parole militaire de la rébellion du CNT dément tout lien entre l’insurrection et des terroristes mais nombreux sont ceux qui s’inquiètent du rôle de premier plan assumé par des djihadistes.

Pour Atmane Tazaghart, spécialiste des réseaux terroristes, les autorités de transition doivent faire très attention car « il va falloir, dit-il, composer avec les djihadistes, même l’Otan, qui avait un moment essayé de minimiser leur présence, reconnaît aujourd’hui qu’ils sont environ 800 et qu’ils forment les milices les plus performantes au sein de la rébellion libyenne. »

Mieux armés et mieux formés, les islamistes se sont imposés

Au départ, explique-t-il, « tout le monde était uni autour d’un même objectif : faire chuter Kadhafi, mais après la liesse des premiers jours de la libération, beaucoup de questions vont se poser et il y aura forcément un rapport de force qui va être imposé comme cela a été le cas en Afghanistan après le retrait des Soviétiques, et s’il n’y a pas d’alternative démocratique viable on en reviendra forcément aux armes et alors cette mouvance islamiste la plus extrémiste s’imposera comme elle s’est imposée de fait. »

Car selon Atmane Tazaghart, ce n’est pas par hasard que Belhadj se retrouve aujourd’hui commandant militaire de la région de Tripoli : « Ils se sont imposés dans les opérations militaires contre Kadhafi car ils étaient les mieux armés et les mieux formés ». Ainsi, les autorités de transition n’auront d’autres choix que de composer avec ces éléments extrémistes car ils ont assumé l’encadrement de nombreuses brigades rebelles.

Une rébellion sans chefs

La situation particulière de la rébellion libyenne tient au fait qu’elle n’avait pas de chefs militaires hormis ceux qui, par leur parcours islamiste, avaient acquis une certaine expérience dans la guérilla, analyse le chercheur Mathieu Guidère, auteur du livre «Le choc des révolutions arabes». « Ce sont ceux-là qui, dit-il, dans les premiers jours de l’insurrection ont pris le commandement des opérations en Cyrénaïque, puis leurs rangs se sont grossis pour former la future armée de la rébellion. »

Il confirme que c’est le cas d’Abdel Hakim Belhadj, au parcours djihadiste avéré, passant par l’Afghanistan en 1988, puis au Soudan et en Tchétchénie avant d’être capturé par la CIA et remis au régime Kadhafi en 2004 et immédiatement incarcéré.

C’est donc, explique Mathieu Guidère, l’un des personnages qui avait une certaine expérience du combat, et c’est tout naturellement qu’il s’est trouvé à la tête d’une brigade, pour finir par être désigné chef du Conseil militaire de Tripoli.

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