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27 avril 2024

L’insoutenable mépris des faits par Ahmed Halfaoui


L’insoutenable mépris des faits

Lisons ce morceau de dépêche, du 29 septembre, de la très respectable agence Reuters : «Sur les cinq autres fils de Mouammar Kadhafi, deux se sont réfugiés en Algérie, un aurait été tué dans les combats et on ignore où se trouvent les deux autres, dont Saïf al Islam».

Arrêtons-nous sur ce passage : «Un aurait été tué dans les combats». Il s’agit de Seif El Arab Kadhafi tué par des missiles de l’OTAN avec ses trois enfants. Deux mensonges, le premier est ce cynique conditionnel quand sa tombe vient d’être profanée par les «nouveaux maîtres de Tripoli», le second est qu’il a été tué chez lui et qu’il n’a jamais porté les armes. Inutile de juger de ce concentré de déni d’humanité, fusse à l’égard de la descendance de l’ennemi diabolisé de l’Occident «démocratique».

Le jugement n’est pas de mise, car les dizaines de milliers de civils massacrés de la même manière témoignent de la barbarie, sans cesse prouvée, du colonialisme vis-à-vis de toute infra humanité qui se dresse contre ses projets.

Mais, il s’agit d’une agence de presse, d’un organe d’information. Là, il y a tous les droits de demander des comptes. Du moins, tant que Reuters et ses semblables n’ont pas changé de vocation et ne se sont pas officiellement convertis en centres de propagande au service de la conquête de la Libye.

L’agence a commis son texte pour rapporter qu’Interpol (la police internationale) a annoncé avoir émis une «notice rouge» pour demander à ses 188 pays membres l’arrestation de Saâdi Kadhafi. Interpol obéit à un mandat d’arrêt lancé par le «parquet» du CNT/OTAN.

Les chefs d’accusation seraient «détournement présumé de biens par la force et l’intimidation par les armes à l’époque où celui-ci dirigeait la Fédération libyenne de football» et participation «à la répression de manifestations de civils durant le soulèvement en Libye». Là, se concrétise la mise au service de l’agression de tous les appareils inféodés à l’entreprise de mise sous coupe réglée de la planète.

La CPI, cette cours pour indigènes, avait déjà manifesté sa disponibilité à concourir à la domestication du peuple libyen. L’opinion doit se suffire des déclarations et des suppositions du camp qui mène la guerre. Elle n’a pas droit à un dossier minimal qui comporterait les preuves à charge contre les personnes «recherchées». Parce qu’il est surtout question de menacer tout pays qui aurait la velléité d’accueillir ou de soutenir ces gens qui s’opposent à l’occupation de leur pays.

A ce propos, le CNT/OTAN doit regretter amèrement de ne pas avoir criminalisé Aïcha Kadhafi. Ça a dû échapper à ses «stratèges» en diabolisation. En attendant, les crimes des bombes et des milices de l’OTAN balayés des images restent indemnes de poursuites, quelles qu’elles soient.

Même Human Rights Watch (HRW), qui signale les arrestations arbitraires et les mauvais traitements (c’est un euphémisme pour viols, tortures, égorgements), ne se préoccupe pas de la détresse de ces millions de gens soumis depuis plus de sept mois aux féroces bombardements. Il est vrai que ceux-là n’existent pas en tant que civils, mais en tant que «pro-Kadhafi». Notons que HRW parle de milliers de victimes, chose que Kadhafi devait faire et que l’OTAN aurait empêchée.

Par Ahmed Halfaoui

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