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4 octobre 2024

Libye/L’Alliance atlantique bien partie pour rester par Zine Cherfaoui


Libye/ L’Alliance atlantique bien partie pour rester

El Watan le 12.10.11

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est visiblement bien partie pour rester en Libye.

En tout cas, la chute présentée comme imminente de la ville de Syrte n’entraînera pas nécessairement la fin de ses opérations dans la région. C’est ce qu’a indiqué, hier à Bruxelles, le responsable du Conseil militaire de l’organisation, l’amiral Gianpaolo Di Paola.

«La chute de Syrte sera un moment-clé en raison de l’importance prise par la ville, berceau natal de Mouammar El Gueddafi», a-t-il déclaré à la presse. Il a toutefois ajouté que «ce ne sera pas le seul facteur» pris en compte par l’Alliance pour stopper l’opération aérienne et maritime protecteur unifiée lancée au mois de mars dernier.

Globalement, Gianpaolo Di Paola a essayé de faire comprendre que l’OTAN ne pliera bagage « que lorsque que les civils seront en totale sécurité ». «Il sera important de nous assurer qu’il n’y aura plus de risque pour la population civile et d’évaluer, avec le Conseil national de transition et les Nations unies, la capacité du CNT à assurer la sécurité», a-t-il soutenu.

Lorsque l’on sait que les troupes du CNT sont aujourd’hui loin d’avoir la maîtrise du territoire libyen tant les «poches» pro-El Gueddafi sont nombreuses comme c’est le cas particulièrement dans le Sud, il est à prévoir donc que le nouveau régime installé à Tripoli continuera à bénéficier pour longtemps encore du bouclier protecteur de l’OTAN. Les responsables de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord iront-ils maintenant jusqu’à proposer à leurs partenaires du CNT d’installer des bases en Libye pour finir le «travail» ? Difficile à dire. En tout cas, Bruxelles pourrait facilement justifier une telle demande par la menace terroriste que tous les spécialistes du terrorisme présentent comme très importante dans la région depuis l’effondrement du régime d’El Gueddafi.

Sur le terrain des opérations, les combattants du CNT étaient hier en passe de prendre totalement le contrôle de la ville de Syrte. Après quatre semaines de siège, ils ont notamment réussi – au prix de lourdes pertes humaines – à prendre le contrôle du QG de la police dans le centre de Syrte. Situé au milieu de plusieurs bâtiments officiels, l’imposant édifice domine la ville et jouxte la place centrale toujours aux mains des pro-El Gueddafi.

La prise de la place centrale permettra au CNT d’annoncer le contrôle de la ville. Et c’est apparemment en voie de l’être. Outre cette région dont est originaire le colonel El Gueddafi, les forces du Conseil national de transition tentent de prendre Beni Walid, l’autre principal bastion du régime déchu. Mais selon leurs propres déclarations, les responsables du Conseil national de transition n’attendent que la chute de Syrte pour proclamer la «libération totale» de la Libye. La prise de cette ville devrait, ajoute-t-on, ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement chargé de gérer la période de transition jusqu’à la tenue d’élections générales. En attendant que cela se fasse, le nouveau régime de Tripoli a décidé de s’atteler à la reconstruction du pays. Et tel qu’annoncé ces dernières semaines, ce sont les entreprises originaires des pays qui ont participé à la campagne contre Mouammar El Gueddafi qui hériteront de l’essentiel du marché de la reconstruction.

Ainsi, l’on a appris hier que des responsables de 80 entreprises françaises ont prévu de se rendre aujourd’hui en Libye pour prendre contact avec les nouvelles autorités et surtout y garantir durablement une place au soleil. Les secteurs de l’énergie, du BTP et des transports seront largement représentés avec également l’agroalimentaire, les télécommunications, la sécurité, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, la santé, la banque, l’eau et l’environnement.
Zine Cherfaoui

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