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7 octobre 2024

Le ministre britannique pense par Ahmed Halfaoui


Le ministre britannique pense
En Tunisie, les Etats-Unis «souhaitent» que les élections produisent un gouvernement «ouvert aux partis religieux». En Libye ils «souhaitent» voir Mouammar Kadhafi neutralisé «mort ou vif». En Algérie, un de leurs satellites (le ministre britannique des Affaires étrangères) «pense» que «l’Algérie doit coopérer avec les autorités libyennes si celles-ci effectuaient toute demande concernant les personnes qui sont venues dans ce pays». En retour, l’on n’entend personne «souhaiter» ou «penser» quoi que ce soit des Etats-Unis ou de leurs vassaux. Pourtant, il y a de quoi faire. A commencer par «souhaiter» et «penser» qu’ils devraient s’occuper de leurs propres affaires qui, au demeurant, ne sont pas pour être exemplaires.

Au lieu de se mêler de ce qui ne devrait pas les regarder, ils devraient s’occuper de leurs millions de chômeurs et de sans-logis. Surtout que là où ils ont mis les pieds c’est pour massacrer des dizaines de milliers de gens, qui ne leur ont rien fait ou demandé.

Pour revenir au Britannique, c’est la présence d’Aïcha Kadhafi qui le préoccupe. Elle doit certainement lui faire peur, au point qu’il veuille qu’elle soit livrée à une bande d’hurluberlus que les Libyens ont vu débarquer derrière les tapis de bombes, généreusement déroulés par les bombardiers de l’OTAN.

Pour un partisan de la «légalité» internationale et des «droits de l’homme», c’est particulièrement déplacé. Quelqu’un doit le lui dire et lui rappeler qu’il doit avoir un minimum de décence.

De plus, il dit qu’il agit pour le compte de la Cour pour Indigènes (CPI). Pour ça on ne sait pas s’il dispose de mandats d’arrêt et s’il est un préposé attitré de cette Cour, mais on est sûr qu’il ne se préoccupe de rien en matière de droit.

Aïcha n’est ni recherchée ni condamnée par qui que ce soit. Donc, on peut supposer que le ministre agit comme il doit le faire. Le droit étant représenté par ceux qu’il représente. Et les jurisprudences sont devenues si nombreuses qu’il n’y a plus besoin de se contorsionner pour en trouver. Pour autant qu’on veuille vraiment y chercher une référence, un précédent ou un argument. D’ailleurs son homologue, notre ministre des AE, n’a pas relevé l’insolence et ne l’a pas envoyé paître, comme il aurait dû le faire pour atteinte à la souveraineté nationale.

L’Algérie aurait obtenu un quitus du chef du comité indigène placé à la tête de la Libye. Un comité qui ne contrôle même pas les ruines d’un pays «libéré» et qui annonce un chaos encore plus dévastateur qu’a instauré l’opération «protecteur unifié». En fait de chaos c’est la peur du face-à-face avec la résistance populaire, sans les avions de l’OTAN qui font le vide.

Aïcha Kadhafi, puisqu’elle fait peur, doit être neutralisée dans l’espoir de se protéger d’un symbole qui pourrait faire mal. Le «chaos» invoqué va justifier, certainement, un déploiement terrestre qu’autorisera une autre résolution onusienne, qui est peut-être déjà prête. Protéger la production et l’acheminement du pétrole et laisser les Libyens s’écharper le plus longtemps possible, autant que sera nécessaire le pillage.
Par Ahmed Halfaoui

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