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4 décembre 2024

La guerre contre la Libye dans les mots de la Défense italienne par Manlio Dinucci


 
Mondialisation.ca, Le 21 janvier 2012

La contribution des Forces armées italiennes aux « opérations en Libye » -d’abord Odissey Dawn, puis Unified Protector sous la conduite de l’OTAN-  a été « de très grande importance » : c’est ce que déclare le Ministre de la défense italien. Il spécifie que sept bases aériennes -Trapani, Gioia del Colle, Sigonella, Decimomannu, Aviano, Amendola et Pantelleria- ont été mises à la disposition aussi bien des avions italiens que de ceux des alliés. Les avions italiens ont accompli 1.182 missions, avec des fonctions de reconnaissance, « défense aérienne » et ravitaillement, effectués par des Tornado, F-16 Falcon, Eurofighter 2000, Amx, vélivoles à pilotage éloigné Predator B, G-222 et ravitailleurs KC-767 et KC130J.  La Marine militaire a participé aux missions aériennes avec des vélivoles AV-8B.

La Marine a effectué des opérations navales d’embargo, de patrouille et de ravitaillement, ainsi que des missions de surveillance à proximité des eaux tunisiennes, en application de l’entente entre Italie et Tunisie sur l’ « urgence immigration ». Ont participé aux opérations : le porte-avion Garibaldi, le contre-torpilleur Andrea Doria, le pétrolier-ravitailleur Etna, les bâtiments de débarquement San Giusto, San Giorgio et San Marco ; les frégates Euro, Bersagliere et Libeccio ; les corvettes Minerva, Urania, Chimera, Driade et Fenice ; les patrouilleurs Comandante Borsini, Comandante Foscari et Comandante Borsini ; les patrouilleurs Spica, Vega, Orione et Sirio ; les submersibles Todaro et Gazzana, ainsi qu’un vélivole Atlantic pour des missions de patrouille.

La Défense a aussi contribué à la « coopération humanitaire », en coordination étroite avec le Ministère des Affaires étrangères, en mettant à disposition des avions cargos C-130J qui ont effectué le transport de matériel médical et l’évacuation de « personnel blessé », amené en Italie pour être soigné.

Dans le vocabulaire du Ministère de la défense, le mot « guerre » n’existe pas. Celle-ci se trouve camouflée sous la définition aseptique d’ « opérations en Libye ». Le mot « bombardement » non plus n’existe pas, camouflé en « mission de défense aérienne », bien que les avions italiens aient largué sur la Libye un millier de bombes et missiles, et que l’aviation OTAN ait effectué plus de 10mille missions d’attaque, larguant 40-50 mille bombes et missiles, grâce surtout au soutien technique et logistique italien. Et les avions cargo C-130J ont décollé de Pise, où est en train d’être réalisé le Hub aérien national des forces armées : seulement pour « coopération humanitaire », pour transporter du matériel médical et le « personnel blessé », non pas pour transporter de la base limitrophe de Camp Darby les bombes que les Usa, comme l’a déclaré directement le Pentagone, ont fournies aux alliés.  Et le Ministère de la défense ne fait pas non plus savoir combien il y a eu en Libye de victimes civiles des bombardements humanitaires italiens et OTAN, ignorées par la « coopération humanitaire ».

Edition de samedi 21 janvier de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20120121/manip2pg/08/manip2pz/316802/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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