Libye – Des noirs parqués dans une cage de zoo par des miliciens
18 mars 2012
Libye – Des noirs parqués dans une cage de zoo par des miliciens
L’AUTEUR
Il n’est manifestement pas bon d’être noir dans certaines villes libyennes par les temps qui courent. A Misrata, des prisonniers noirs sont réduits à un état bestial au point d’être enfermés dans une cage de zoo.
Sur une vidéo publiée par le site des Observateurs de France 24, on voit une quinzaine de prisonniers noirs, pieds et mains liés, des bouts de chiffons verts coincés dans la bouche que des miliciens leur intiment d’avaler. Ils sont couverts d’injures, dont celle de « Kalb » (chien) ; insulte suprême chez les Arabo-musulmans.
A la dixième seconde de la vidéo on entend un homme vociférer:
«Toi, viens par ici, espèce de sale chien! Avale ce drapeau!»
Le drapeau en question est celui de l’ancien Guide libyen Mouammar Kadhafi, capturé et tué à Syrte en octobre 2010 par des rebelles, appuyés par l’OTAN.
Depuis la chute de Kadhafi, les noirs vivant à Tawarga sont persécutés. Cette ville de l’ouest libyen de 30.000 habitants est connue par avoir été un bastion de résistance pro-kadhafi au temps de la révolution. Depuis la chute du Guide, des milices dont le contrôle échappe au CNT font régner la loi un peu partout dans le pays.
Durant la révolution, les noirs étrangers, accusés de collaboration avec les forces kadhafistes avaient subi une véritable chasse à l’homme, obligeant de milliers de Subsahariens à fuir la Libye pour rentrer dans leur pays d’origine. Les noirs libyens subissent à présent l’ire des vainqueurs.
Le site des Observateurs explique leur statut:
« Ces prisonniers ne sont pas des immigrés africains vivant en Libye. Il s’agit de noirs libyens, originaires de la ville berbère de Tawergha, à 38 km de Misrata. Une ville qui servait de camp militaire aux forces de Mouammar Kadhafi pendant la révolution».
Dans un rapport publié fin octobre, Human Rights Watch accuse les forces rebelles de commettre des atrocités à Tawergha pour se venger. L’organisation de défense des droits de l’homme pointait du doigt des assassinats, «des arrestations arbitraires, ainsi que sur les passages à tabac de détenus, entraînant leur mort dans certains cas contre les Tawerghans».