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18 novembre 2024

Trahi par Riyad, l’Opep restera-t-elle les bras croisés?


 

 par Mohamed Touati

Trahi par Riyad, l'Opep restera-t-elle les bras croisés?, par Mohamed Touati

IRIB-Il est certain que les pays, à l’instar de l’Algérie, qui militent pour un baril de pétrole à 100 dollars ne peuvent se payer le luxe d’une chute brutale des cours de l’or noir.

Riyadh est disposée à mettre 2,5 millions de barils par jour sur le marché. Cette décision, si elle venait à produire l’effet escompté et à se matérialiser, ne sera pas sans conséquence sur des nations dont les économies dépendent, étroitement, de leurs exportations de pétrole. L’impact a en tous les cas été immédiat. A New York, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en avril a reculé de 2,48 dollars par rapport à la clôture de lundi pour afficher 105,61 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 124,12 dollars cédant ainsi 1,59 dollar par rapport à la séance du 19 mars.

Jusqu’où baisseront les prix du pétrole si le marché reste sous «l’emprise» de l’annonce des Saoudiens? Il est probable que les pays qui militent pour un baril de pétrole à 100 dollars, voire plus, à l’instar de l’Algérie dont l’économie repose à plus de 98% de ses exportations en hydrocarbures, ne resteront pas les bras croisés. L’embargo pétrolier décidé par les pays occidentaux contre l’Iran met le marché de l’or noir sous tension. L’Arabie Saoudite, en bon soldat, part au secours de son allié américain et des pays de l’Union européenne qui ont décidé de boycotter le pétrole iranien.

D’ici le mois de juillet et peut-être même avant, ce sont quelque 2,5 millions de barils par jour qui feront défaut, essentiellement, aux pays consommateurs du Vieux Continent. Le nucléaire iranien les dérange. Il n’a pas fini de faire des secousses et de provoquer des réactions qui touchent, particulièrement, cette énergie fossile (le pétrole, Ndlr) dont l’économie mondiale ne peut se passer.

Téhéran divise Riyadh et Caracas. Le Venezuela réagit à son tour et préconise un débat au sein de l’Opep, concernant les sanctions prises contre l’Iran par les pays occidentaux. «Je souhaite débattre au sein de l’Opep des sanctions contre l’Iran qui sont certainement préjudiciables pour la stabilité des prix du pétrole et constituent une agression directe contre un pays pétrolier» a indiqué hier le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, lors d’une visite dans la région du bassin de l’Orénoque où se trouve un des plus riches gisements d’hydrocarbures du pays.

Le Royaume wahabite s’est dit, quant à lui, prêt à augmenter de 25% sa production de brut. «Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de pénurie sur le marché. Nous disposons d’une capacité de production supplémentaire de 2,5 millions de barils par jour. Nous sommes prêts à fournir plus de pétrole au marché mais nous avons besoin d’un acheteur», a déclaré, lundi, Ali al-Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole, lors d’une conférence de presse.

La sortie médiatique tonitruante du ministre saoudien du Pétrole a pour objectif de faire baisser les cours de l’or noir qui pourraient flamber suite à l’embargo décidé par les Etats-Unis et l’Europe contre le pétrole iranien. Le Royaume wahabite s’est rangé de leur côté quitte à irriter Téhéran. Le gouvernement saoudien a affiché sa volonté d’«assurer une offre adéquate de pétrole… de stabiliser le marché du pétrole et de ramener les prix à des niveaux raisonnables» a souligné un communiqué du cabinet du souverain saoudien répercuté, lundi, par le quotidien Arab News. Les Etats-Unis n’ont pas tardé à montrer leur satisfaction.

L’initiative saoudienne a été qualifiée de «signal très constructif» par le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Il faut rappeler que cette initiative saoudienne intervient dans le sillage d’informations concernant un éventuel recours par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à leurs réserves stratégiques qui avaient, elles aussi, provoqué, jeudi dernier, une baisse de 4 dollars des cours de l’or noir. L’Opep restera-t-elle les bras croisés? Tout dépendra, certainement, de l’impact de ces assauts répétés sur les prix du baril…

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