« L’innocence des musulmans » : et les sionistes dans tout ça ?
14 septembre 2012
2012 5 14 /09 /
Par Dziri* (revue de presse: blog Mounadil al Djazaïri – 13/9/12)
Dans mon précédent post, j’évoquais des doutes sur la réalité de l’identité du réalisateur du film ou de la bande-annonce intitulés «L’innocence des Musulmans» qui a provoqué une flambée de colère dans certains pays musulmans.
Une colère qui s’est traduite par une attaque qui a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, mort dans des conditions assez semblables à celles de la mort du colonel Kadhafi.
L’ironie du sort voulant que cet ambassadeur, nommé représentant auprès du Conseil National de Transition dès mars 2011 a été un des responsables des actions militaires et de renseignements qui ont abouti à l’assassinat du dirigeant Libyen.
Certains parleront de justice divine, d’autres de justice immanente…
Pour en revenir à Sam Bacile, on semble maintenant avoir la certitude qu’il s’agit du pseudonyme choisi par un copte qui réside en Californie et dont le vrai nom est Nakoula Basseley Nakoula, 54 ans qui sans avoir reconnu être Sam Bacile a tout de même concédé avoir dirigé la société réalisatrice du film.
Le plus haut fait de Nakoula Basseley Nakoula est une condamnation pour des chèques frauduleux, mais le film qu’il aurait réalisé bénéficie d’une promotion par un autre copte du nom de Morris Sadek qui professe des idées séparatistes, avec la création d’un Etat copte dans la région d’Alexandrie.
A première vue, Nakoula Basseley Nakoula, alias Sam Bacile, n’est donc pas un ressortissant de l’entité sioniste contrairement à ce qu’il a affirmé à certains organes de presse. On ne sait pas non plus s’il a réellement obtenu des financements de la part de bailleurs de fonds juifs, ni pour quel montant.
Vous imaginez le ouf de soulagement dans les milieux sionistes et comment les coptes doivent se sentir mal à l’aise.
Pourtant les coptes ne devraient pas et n’ont pas à se sentir concernés, en tout cas pas responsables des agissements de personnages comme Morris Sadek ou Nakoula Basseley Nakoula.
Max Blumenthal écrit que,
Selon Copt Today, un organe de presse en arabe centré sur les affaires coptes; Sadek avait été vu en train de se promener dans M Street à Washington, profitant du soleil d’une journée d’automne idéale. Tout à coup, il s’était retrouvé cerné par quatre femmes coptes en colère. Accusant Sadek d’exciter la violence sectaire, les femmes avaient ôté leurs chaussures pour lui en donner des coups sur la tête.
“Si quelque chose arrive à un chrétien en Egypte,” l’une d’entre elles lui avait-elle crié, “tu en seras la raison!”
En Egypte, à part quelques écervelés, j’imagine que tout le monde en est conscient même si le risque existe que certains se saisissent de l’occasion pour déstabiliser le gouvernement égyptien ainsi que le pense Max Blumenthal, ce qui serait aussi l’objectif recherché par les deux coptes précités.
Les sionistes auraient cependant tort de se croire disculpés dans cette affaire. Car si comme le souligne Max Blumenthal, le fait que Sam Bacile se soit présenté comme un ressortissant sioniste qui a pu collecter 5 millions de dollars auprès d’une centaine de bailleurs de fonds juifs a des relents de Protocoles des Sages de Sion, il n’en reste pas moins que:
Malheureusement, la longue histoire de promotion et de financement de la propagande islamophobe aux Etats-Unis par Israël et les ultra-sionistes, a fait que la déclaration remarquée de Bacile sonnait vrai.
Personnellement, je considère non seulement que ça sonne vrai, mais que c’est vrai même si la question des montants alloués reste posée.
Il suffit en effet de se pencher sur les gens qui gravitent dans la même orbite que Nakoula Basseley Nakoula dont la première caractéristique est sans doute une bêtise insondable.
Cet entourage est signalé par un certain nombre d’organes de presse français qui se gardent cependant d’aller au fond des choses.
On nous parle par exemple de Terry Jones, ce pasteur chrétien qui a défrayé la chronique en brûlant en public des exemplaires du Coran et de Steve Klein
consultant sur le film, il a nié mercredi l’implication d’Israël dans la production et a assuré que Sam Bacile – un pseudonyme, a-t-il reconnu – était mortifié par le décès de l’ambassadeur américain en Libye
Il est sympa Steve Klein: il dédouane expressément les sionistes des désordres parfois meurtriers qui ont accompagné la diffusion de la bande-annonce du film doublée en arabe.
Il l’a fait parce qu’il a été interviewé à ce sujet par Jeffrey Goldberg, un journaliste sioniste du magazine conservateur The Atlantic. Goldberg a été accessoirement soldat (gardien de prison) pour le compte de la voyoucratie sioniste.
De son côté, Max Blumenthal (eh oui, toujours lui!) a creusé la question de la nébuleuse dans laquelle gravite pseudo Sam Bacile, et on voit apparaître le nom d’un certain Joseph Nasrallah, un autre extrémiste Copte:
Nasrallah était sorti de nulle part pour apparaître à un rassemblement bruyant contre la construction d’un centre communautaire musulman au centre de Manhattan le 11 septembre 2010 pour avertir quelques centaines de membres du Tea Party surexcités que les musulmans étaient venus et avaient conquis notre pays [l’Egypte] « de la même manière qu’ils ont l’intention de conquérir l’Amérique. »
Sorti de nulle part signifie simplement que ce Nasrallah bénéficiait de mécènes, ou de sponsors si vous voulez, qui lui ont permis de faire une entrée fracassante dans la sphère publique.
En juillet 2011, Joseph Nasrallah et Steve Klein avaient co-organisé une manifestation pour exiger la révocation de Lee Baca, un shérif du comté de Los Angeles qu’ils dépeignaient comme un dupe du Hamas parce que ce policier était favorable à une coopération avec le Council on American-Islamic Relations (CAIR), une organisation communautaire musulmane.
Le Hamas est comme vous le savez l’organisation politique palestinienne qui dirige la bande de Gaza et qui est affiliée aux Frères Musulmans.
Comme vous le voyez, la question palestinienne, et donc celle du sionisme, que d’aucuns pensaient avoir pu écarter est tout à fait présente.
Steve Klein est effectivement un ultrasioniste chrétien qui est même allé jusqu’à reprocher à Mitt Romney, le concurrent d’Obama à la présidentielle américaine, de vouloir un Etat musulman au coeur du territoire de l’entité sioniste ainsi qu’il l’expliquait dans un commentaire sur le site de Pamela Geller.
Avant d’aller plus loin, il faut dire que Steve Klein n’aime pas non plus les Mormons. Tout comme les sionistes qui leur reprochent d’avoir baptisé des milliers de juifs.
Pamela Geller est un nom que nous avons déjà rencontré sur ce blog..
Mme Geller est entre autres directrices de l’American Freedom Defense Initiative (AFDI) et de Stop Islamization of America (SIOA). Elle plaide pour empêcher la soumission des Etats Unis à la charia, le droit musulman, dont l’application serait rampante aux Etats Unis.
Dans l’article sur son action contre la prétendue possible application de la charia, il n’était fait aucune mention de David Yeroushalmi, un juriste sioniste qui est pourtant au coeur de toutes les campagnes de ce genre aux Etats- Unis.
Il ne faut pas se laisser abuser par les noms ronflants des institutions qu’elle dirige, ni par la récompense journalistique qui lui a été remise par le David Horowitz Freedom Center.
Tout ça est financé en réalité par des officines sionistes sans lesquelles des parasites de ce genre seraient obligé d’aller pointer au chômage ou au mieux de faire une carrière nettement plus discrète.
Ce sont des fonctionnements qui, sans être complètement opaques, sont difficiles à saisir si on ne prend pas le temps de recouper un certain nombre d’informations. Une tâche qui devient vite fastidieuse tant ces réseaux d’influence et d’argent semblent fonctionner en parallèle mais se recouper par personnels interposés.
Bien sûr l’entité sioniste n’est pas impliquée en tant que telle, non plus que ses services secrets. Ceux qui sont impliqués sont les fanatiques sionistes, des extrémistes de la race qui comptent un certain nombre de millionnaires dans leurs rangs.
Ces fanatiques sionistes jouent dans le sens de la radicalisation du régime sioniste que tout observateur de bonne foi ne peut que constater et de la radicalisation d’une frange de l’opinion en Occident. Ce processus de radicalisation a cependant du mal à vanter les charmes du sionisme en tant que tel, c’est pourquoi il recourt à la peur, peur du terrorisme, peur d’une déferlante musulmane, peur d’une application de la charia.
Cette ingénierie complexe de la peur mise au service du sionisme a nécessairement joué un rôle direct dans la production des images qui ont mis en colère des Musulmans qui ont par ailleurs un certain nombre de griefs à l’encontre des Etats-Unis.
On verra si ce rôle est mis en évidence. Il ne le sera pas en tout cas par la presse française!
NB: la synthèse d’infos a été facilitée par le blog de Philip Weiss .