Bernard Squarcini et Alexandre Djouhri ont-ils participé à l’exfiltration du lybien Bachir Saleh ?
21 septembre 2012
Bernard Squarcini et Alexandre Djouhri ont-ils participé à l’exfiltration du lybien Bachir Saleh ?
Mardi 18 Septembre 2012
Juste avant le second tour de la présidentielle 2012, un proche de Nicolas Sarkozy et le patron des services secrets français Bernard Squarcini auraient ils aidé Bachir Saleh, un lybien recherché par Interpol, à s’enfuir ? En toile de fond, les soupçons de financement de la campagne de Sarkozy par Kadhafi en2007. Extrait de l’enquête à lire dans les Inrocks en kiosque Mercredi 19 Septembre 2012.
Il se promenait toujours avec sa mallette en cuir noir, à roulettes, rectangulaire, semblable à celle qui suit les pilotes d’avion. Dedans, des documents, des euros, des dollars, et des enveloppes – pour bien répartir tout cela. Bachir Saleh est aujourd’hui un homme très recherché. Son nom a fait la une des journaux en avril lorsqu’il est apparu comme le destinataire d’un document publié par Médiapart : une note secrète, dont l’authenticité est débattue, mentionnant le feu vert de Kadhafi pour financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 à hauteur de cinquante millions d’euros. L’ancien chef de l’État a porté plainte. Mediapart attaque aussi Sarkozy pour dénonciation calomnieuse. Le parquet a ouvert une enquête, toujours en cours, pour “faux et usage de faux” et “publication de fausses nouvelles”.
Bachir Saleh, ancien directeur de cabinet de Kadhafi, était l’un des trésoriers du régime libyen. Dirigeant d’un fonds d’investissement consacré à l’Afrique et évalué à cinq milliards six cent millions d’euros, il connaît quantité de secrets liés aux dollars de la Libye de Kadhafi. Après la chute de Tripoli, il a trouvé refuge à Paris, avec l’accord des autorités françaises et sous la protection d’un passeport diplomatique nigérien. Son séjour se complique au mois de mai 2012, lorsqu’on découvre dans Paris Match une photo de lui se promenant tranquillement dans une rue de la capitale. L’homme est alors recherché par Interpol à la suite d’une plainte déposée par la Libye pour détournement de fonds.
À quatre jours du second tour de l’élection présidentielle, la nouvelle peut troubler les électeurs. Nicolas Sarkozy doit réagir : le 2 mai, il déclare au micro de RMC que “si [Bachir Saleh] est recherché par Interpol, [il] sera livré à Interpol”. Le lendemain de cette déclaration, Saleh disparaît.
Dans une enquête de sept pages à paraître demain, les Inrockuptibles racontent la dernière journée parisienne de l’ex-dignitaire libyen, le 3 mai. Une journée où Bachir Saleh s’est retrouvé vers 19 heures sur une pelouse du Champ de Mars, en compagnie de l’homme d’affaires proche de Nicolas Sarkozy, Alexandre Djouhri, qui faisait la navette entre lui et l’ancien patron de la DCRI Bernard Squarcini.
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