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26 avril 2024

Nouveaux indices sur le meurtre de Kadhafi


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Nouveaux indices sur le meurtre de Kadhafi

jeudi 18 octobre 2012, par La Rédaction

De nouvelles preuves sur le meurtre par des miliciens rebelles du dirigeant libyen déchu Muammar Kadhafi après sa capture et l’exécution de dizaines de ses partisans soulèvent des questions sur les circonstances de son décès, indique Human Rights Watch mercredi. Selon la version des autorités de transition libyennes, Kadhafi a été tué dans un échange de tirs au moment de sa capture le 20 octobre 2011 dans sa région natale de Syrte (nord-ouest). Mais des témoins et des médias avaient affirmé qu’il avait été tué après sa capture par les rebelles.
Intitulé, « Mort d’un dictateur – Vengeance sanglante à Syrte », le rapport de 50 pages détaille les dernières heures de Kadhafi et les circonstances de sa mort, de celle de son fils et de celle de membres de son convoi, sur la base de témoignages et d’images prises par téléphones portables. « Les résultats de notre enquête soulèvent des questions autour des affirmations des autorités que Muammar Kadhafi a été tué dans des échanges de tirs, et non après sa capture », affirme Peter Bouckaert, directeur des urgences à HRW. « Les preuves suggèrent aussi que des miliciens de l’opposition ont exécuté sommairement au moins 66 membres du convoi de Kadhafi capturés à Syrte », selon lui. Ces miliciens de la ville de Misrata ont capturé et désarmé les membres du convoi de Kadhafi, puis les ont violemment battus. « Ils ont ensuite exécuté au moins 66 d’entre eux près de l’hôtel Mahari », ajoute-t-il, en soulignant que certains avaient les mains liées derrière le dos.
Ces résultats convergent avec des informations d’un correspondant de l’Agence France-Presse qui s’était rendu à Syrte en octobre et avait recueilli des informations et des preuves sur la découverte de 65 à 70 corps dans l’enceinte du Mahari, dont plusieurs avec une balle dans la tête.
L’organisation de défense des droits de l’homme basée à New York a récupéré des vidéos clips de téléphones portables filmés par des combattants anti-Kadhafi qui montrent des combattants malmenant et insultant un grand nombre de membres du convoi capturés. Elle dit avoir utilisé des photos de la morgue dans les hôpitaux « pour confirmer qu’au moins 17 des détenus visibles sur les vidéos avaient été ensuite exécutés à l’hôtel ». HRW souligne avoir également interviewé des officiers au sein des milices rebelles qui étaient sur place et des survivants de l’attaque du convoi en détention ou chez eux.
Sur la mort de Kadhafi, l’ONG fait état d’images vidéo montrant que le dictateur a été capturé vivant mais saignant d’une blessure à la tête. Selon elle, on y voit les rebelles le battre violemment et il semble avoir été blessé à la baïonnette sur les fesses avec de forts saignements. « Il apparaît sans vie » au moment où il était filmé transporté ensuite dans une ambulance à moitié nu, selon l’ONG. Sur la base d’autres images, elle affirme que Moatassem a été capturé vivant, puis transporté à Misrata où on l’a vu fumant et tenant une « conversation hostile » avec des combattants. Quelques heures plus tard, « son corps est retrouvé avec une nouvelle blessure au cou qui n’était pas visible dans les premières images ». HRW affirme avoir remis les résultats de l’enquête aux autorités de transition libyennes immédiatement après les meurtres et a ensuite demandé aux nouvelles autorités de mener une enquête complète sur ces crimes qui s’assimilent à des crimes de guerre.
Peter Bouckaert a de nouveau appelé à une enquête sérieuse sur « ces exécutions de masse le 20 octobre 2011, les plus graves abus commis par les forces de l’opposition » durant les huit mois de conflit en Libye (février-octobre 2011).

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Washington redemande à Tripoli une enquête sur la mort de Kadhafi
Les États-Unis ont à nouveau demandé mercredi à la Libye d’effectuer une enquête sur les circonstances de la mort de Muammar Kadhafi après la publication d’un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) suggérant qu’il a été tué par des miliciens rebelles après sa capture.
« Nous demandons instamment au gouvernement libyen une véritable enquête sur ces affirmations (de HRW) et nous voulons qu’il poursuive les auteurs de ces faits, conformément aux obligations internationales de la Libye », a déclaré la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland. De telles poursuites seraient un signe du « développement de l’appareil judiciaire en Libye, mais c’est également nécessaire dans l’optique d’une réconciliation nationale », a-t-elle ajouté.
« Ce n’est pas un secret, la Libye est une toute jeune démocratie encore fragile », a encore dit Victoria Nuland : « Le pays a fonctionné avec une structure gouvernementale de transition pendant un long moment et nous devons maintenant le soutenir pour qu’il puisse avancer sur ces sujets. »
HRW a révélé dans son rapport publié mercredi de nouvelles preuves du meurtre par des miliciens rebelles de Muammar Kadhafi après sa capture et de l’exécution de dizaines de ses partisans. Selon la version des autorités de transition libyennes, Kadhafi a été tué dans un échange de tirs le 20 octobre 2011 dans sa région natale de Syrte (nord-ouest). Mais des témoins et des médias avaient affirmé qu’il avait été tué après sa capture par les rebelles.
Intitulé, « Mort d’un dictateur : Vengeance sanglante à Syrte », le rapport de 50 pages détaille les dernières heures de Kadhafi et les circonstances de sa mort, de celle de son fils et de celle de membres de son convoi, sur la base de témoignages et d’images prises par téléphone portable.

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Des ex-rebelles attaquent Bani Walid, au moins onze morts
Des groupes d’ex-rebelles opérant sous la bannière de l’armée libyenne, ont lancé mercredi une attaque contre Bani Walid, un des derniers bastions du régime déchu de Mouammar Kadhafi, faisant au moins 11 morts et des dizaines de blessés, selon des sources locales.
« Les affrontements d’aujourd’hui ont fait quatre martyrs et 19 blessés parmi les forces du Bouclier de la Libye », une brigade d’anciens rebelles, qui a intégré le ministère de la Défense, a indiqué une source de cette force, tandis que l’hôpital de Bani Walid a fait état de 7 morts et 75 blessés.
« Nous avons reçu sept morts et 75 blessés, dont une fille de 14 ans », a indiqué à l’AFP le directeur adjoint de l’hôpital de Bani Walid, Abdallah al-Mansouri. Plus tôt, un responsable local a fait état d’un mort.
« Bani Walid a été bombardée depuis trois fronts aujourd’hui. Un habitant a été tué », avait indiqué Massoud al-Waer, faisnat état de « dizaines de blessés ».
Cette attaque coïncide avec le premier anniversaire de l’annonce de la « libération » de Bani Walid, une ville accusée d’avoir appuyé le régime de Mouammar Kadhafi durant la révolution de 2011.
La ville était tombée aux mains des rebelles le 17 octobre 2011, trois jours seulement avant la chute du régime après la mort du défunt dirigeant dans sa ville natale de Syrte. Mais depuis plusieurs mois, les rebelles accusent la ville d’abriter des criminels et des loyalistes à l’ancien régime recherchés par la justice et appellent à « purger » Bani Walid.
La menace d’un assaut pesait depuis plusieurs semaines sur Bani Walid à la suite de la mort d’un ex-rebelle de Misrata, Omran Ben Chaabane, 22 ans, enlevé et torturé dans la ville.
Ce décès a exacerbé les tensions entre Misrata et Bani Walid, villes voisines et rivales historiques, qui ont choisi des camps opposés lors du conflit l’an dernier.
Le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays a exigé le 25 septembre des ministres de la Défense et de l’Intérieur qu’ils trouvent les auteurs de l’enlèvement de Ben Chaabane « par la force si cela est nécessaire ».
L’armée, appuyée par des milices formées d’anciens rebelles, encercle depuis la ville et des affrontements quasi-quotidiens opposent les deux camps.
La brigade Bouclier de la Libye et des combattants de Misrata, affirment avoir reçu des instructions pour avancer mercredi vers Bani Walid, tandis que le porte-parole du chef d’état-major, le colonel Ali al-Chikhi a démenti que l’armée ait donné un ordre en ce sens.
« Nous n’avons donné aucun ordre d’attaque », a indiqué à l’AFP le colonel al-Chikhi.
Plus tard, le chef d’état-major a indiqué que le conseil social de Bani Walid qui regroupe les chefs de tribus de la ville, a donné son accord pour une entrée de l’armée régulière dans la ville et imposer l’autorité de l’Etat sur cette oasis aux reliefs escarpés.
Dans un communiqué publié par l’agence officielle Lana, il a affirmé que l’armée était « prête à entrer dans Bani Walid » et a appelé toutes les parties à la retenu pour permettre aux « unités régulières de l’armée libyenne d’imposer l’autorités de l’Etat ».
La semaine dernière, des chefs de tribus de Bani Walid ont indiqué qu’ils refusaient l’entrée de « milices hors la loi » de Misrata dans leur ville, estimant que l’armée était « inexistante ».
Les autorités de transition peinent à construire une armée et une police et à contrôler les dizaines de milices d’ex-rebelles qui font la loi dans le pays.

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