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30 décembre 2024

L’attribution du Nobel de la paix à Obama est un blasphème à la mémoire des morts africains


L’attribution du Nobel de la paix à Obama est un blasphème à la mémoire des morts africains

 8. NOVEMBRE 2012 –
A l’appui de leur thèse de soutien au président Barack Obama, certains Africains évoquent notamment la prétendue paix mondiale qu’aurait instaurée Obama depuis 4 ans, suite aux multiples guerres déclenchées par ses prédécesseurs, les présidents Bush (père et fils) dans le Golfe, en Iran, Irak et en Afghanistan.
Pour notre part, nous avions contesté d’emblée l’immoralité du prix Nobel de la paix attribué au président Barak Obama le 9 octobre 2009. En effet, c’est bien sous sa présidence que les guerres de recolonisation et de balkanisation de l’Afrique ont connu leur essor actuel. Ces drames qui frappent l’Afrique ne doivent jamais réjouir aucun Africain conscient que ce premier président noir de l’histoire des USA a été intronisé par le cercle des puissants capitalistes pour servir leurs intérêts présents et futurs au cours de son mandat de quatre ans.
Les puissances impérialistes envoient leurs petits nègres de service exécuter leurs crimes en Afrique et au Moyen-Orient : le président Paul Kagamé en RD Congo, l’ex-secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, et l’ex-secrétaire d’Etat américain Colin Powell pour la destruction de l’Irak. Au demeurant, rappelons que l’ancien secrétaire d’Etat américain Colin Powell a menti au cours d’une réunion du 5 février 2003 devant le Conseil de sécurité de l’ONU, que l’Irak de Saddam Hussein détenait des armes de destruction massives(ADM) et que les USA frapperaient militairement le pays afin de détruire ces ADM. A cet effet, il avait exhibé ridiculement un tube à essai contenant une poudre de couleur blanche.
Depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003 par l’armée étatsunienne forte d’environ 200 000 hommes sur le terrain, elle n’a trouvé aucune trace, minime soit-elle, d’ADM que le président Saddam Hussein détiendrait. De plus, la démocratie qu’ils prétendaient instaurer n’est pas au rendez-vous et le pays est toujours secoué par des affrontements et autres attentats faisant chaque jour des centaines de morts.
La diplomatie de mensonges institutionnalisés dans les relations internationales par les puissances impérialistes, ont depuis lors repris le haut du pavé : après l’assassinat du président Saddam Hussein en 2003, ce fut le tour du guide Kadhafi le 20 octobre 2011. Quant au président Laurent Gbagbo insoumis aux diktats des impérialistes comme Saddam Hussein et Kadhafi, il fut capturé et déporté par l’armée d’occupation française à la Haye pour y être jugé par la CPI, un tribunal foncièrement raciste au service des impérialistes, qui est plutôt spécialisé dans le jugement des Africains.
Un bref historique des événements tragiques auxquels le président Obama a été l’un des principaux acteurs pendant ces quatre dernières années battrait en brèche le faux visage idyllique et pacifique que ce dernier s’attribuerait ou que les crédules le lui décerneraient.
1- Le président Obama a soutenu le président français Sarkozy dans sa guerre de recolonisation de la Côte d’Ivoire. Ce dernier a initié et fait adopter la résolution scélérate n°1975 du Conseil de sécurité qui a légitimé les bombardements du palais du président légitime Laurent Gbagbo par l’armée coloniale française. Ces troupes d’occupation ont capturé puis déporté le président Laurent Gbagbo à La Haye pour y être jugé par la CPI, un tribunal créé et dominé par les impérialistes. Il conviendrait d’insister que ce la CPI s’est de surcroît spécialisée dans le jugement des Africains. Ce comportement raciste ne pourrait échapper à aucune personne animée de peu d’esprit d’observateur soit-il, car elle est aveugle et s’oppose à tout jugement des dirigeants des puissances impérialistes, auteurs des crimes contre l’humanité en Irak, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye, en l’occurrence les présidents Bush, Sarkozy, Obama, Tony Blair, Cameron. Ces criminels de guerres se pavent en toute quiétude à travers le monde sans qu’aucun mandat d’arrêt international ne soit lancé contre eux par la CPI. Des millions de victimes ont péri sous les bombes de leurs aviations. Cette forfaiture intellectuelle des impérialistes est insupportable.
2- Le président Obama a apporté le même soutient au président français Sarkozy et à l’Otan dans la croisade guerrière contre la Libye. Le résultat de cette tragédie est l’assassinat du héros et digne fils d’Afrique, le guide Mouammar Kadhafi. Plus de 100 000 libyens ont été tués suite à ces bombardements «otaniens» de 8 mois de la Libye. Ce trophée macabre ne militerait jamais en faveur d’un soutien africain à sa réélection le 6 novembre prochain.
3- C’est bien sous la présidence d’Obama que le M 23, mouvement rebelle de la RD Congo (créature du Rwanda), a déclenché sa dernière offensive au Kivu depuis avril 2012 contre la patrie de Patrice Lumumba. Au demeurant, il serait judicieux de rappeler la terrible coïncidence de cette offensive rebelle avec la période où la secrétaire d’Etat Hillary Clinton était en tournée dans la sous-région de l’Afrique orientale. Cette guerre d’occupation du Kivu ou de balkanisation de la RD Congo menée par le Rwanda et l’Ouganda, soutenus par les USA, a permis aux deux pays agresseurs d’échapper à toutes condamnations, et ce, malgré le dernier rapport du 26 juin 2012 accablant le Rwanda pour son agression militaire caractérisée contre la RD Congo pour son soutien au M23.
Ce soutien des USA au Rwanda a permis d’octroyer à ce pays belliqueux le siège de membre non permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité en octobre 2012. Une prime attribuée par Obama au général-président Kagamé pour le génocide des Congolais. Cela est insupportable !
4- En Afghanistan, la guerre a été déclenchée et entretenue par les présidents Bush. Cependant, Obama qui avait promis, lors de sa première campagne 2008, d’arrêter immédiatement la guerre en rapatriant les troupes étatsuniennes, n’a pas tenu ses engagements. Il a en effet, plutôt renforcé de 30 000 soldats les troupes en Afghanistan retirés d’Irak. Les lourdes pertes infligées par les Afghans aux troupes d’occupation, ont contraint le président Obama à rapatrier tous ses soldats à partir de 2014 du bourbier afghan.
5- Sur le plan économique, la présidence d’Obama n’a pas conduit aux investissements importants pour le développement de l’Afrique comme c’est le cas de la Chine dont les investissements sont en constante progression.
De plus, les multinationales étatsuniennes, qui pillent les richesses minières du Kivu occupé par le Rwanda, chien de garde des USA, n’ont jamais été empêchées par le président Obama pour leurs activités criminelles en symbiose avec le M23. La guerre de rapine continue à l’Est de la RD Congo avec comme lourd bilan entre 5 millions et 7 millions de morts depuis 1995. Alors, de quelle paix dans le monde aurait instaurée Obama pour pouvoir mériter le prix Nobel de la paix ?
De ce qui précède, l’Afrique ne doit rien attendre de positif de la part des dirigeants occidentaux, quelle que soit leur option politique. En effet, ces derniers sont imposés par le système capitaliste à la magistrature suprême. Ils doivent par conséquent continuer à soutenir le mécanisme d’exploitation, de pillages des ressources naturelles et humaines de l’Afrique.
Si certains Africains soutiennent Obama dans cette campagne intercapitaliste pour la couleur de sa peau noire, c’est faire preuve d’une myopie politique dangereuse pour l’avenir de l’Afrique, car Obama défend les intérêts des multinationales prédatrices capitalistes.
Ce qui devrait guider notre choix politique serait avant tout la réponse à la question suivante : quels intérêts de classe sociale servira ou sert un homme politique ? Evidemment, nous ne soutiendrons jamais la classe des prédateurs capitalistes qui voudrait maintenir pour l’éternité l’asservissement colonial de l’Afrique.
La crise économique qui frappe les puissances impérialistes depuis 2008 perdure. Afin de maintenir leur niveau de vie et leurs rangs de puissances sur la scène politique internationale, les prédateurs capitalistes se lancent aujourd’hui dans des croisades guerrières de recolonisation de l’Afrique, illustrées notamment par les cas ivoirien et libyen.
Quel Africain conscient de ces humiliations et de cette domination impérialiste, infligées à notre continent, continuerait-il à faire l’apologie du système capitaliste, de ses dirigeants politiques formatés pour perpétrer la servitude coloniale de l’Afrique ?
Ces mêmes Africains, qui font l’apologie de la présidence du candidat Obama et du capitalisme, affirment aussi leur hostilité à l’égard de la coopération sino-africaine.
A propos de la prétendue «colonisation» de l’Afrique par la Chine, il serait judicieux de savoir la genèse de cette expression. En effet, ce sont bien les puissances impérialistes capitalistes, qui depuis la traite négrière à nos jours, continuent de dominer le monde, en pillant l’Afrique. Ayant perdu progressivement leur marché exclusif africain face à la Chine émergeante, ces puissances occidentales se sont lancées dans une campagne de guerre médiatique de dénigrement de la Chine, en stigmatisant sa «colonisation de l’Afrique », de « concurrence déloyale».
Pourquoi ces impérialistes occidentaux qui se seraient mus subitement en avocats de l’Afrique contre la Chine ne l’ont pas été pendant leur période faste où ils avaient l’exclusivité du marché africain ? Pourquoi n’avaient-ils pas été des mécènes de développement de l’Afrique pendant la période coloniale? Dans l’affirmative, pourquoi persistent-ils à piller nos ressources naturelles, à imposer militairement des dictateurs aux peuples grâce aux interventions de leurs armées ? Dans ces derniers cas, il conviendrait de citer les interventions de l’armée française au Tchad qui ont permis de sauver le tyran Déby face aux révoltes des masses populaires et l’expédition coloniale punitive des troupes de l’hexagone pour introniser Ouattara en Côte d’Ivoire…
Selon la doctrine du système capitaliste qui est basée sur la libre entreprise et concurrence, la compétitivité, le profit…, n’est-il pas ridicule pour ces puissances occidentales de lancer une campagne de dénigrement économique contre la Chine alors que ce pays émergent applique leur propre doctrine commerciale en Afrique ? Ne devraient-ils pas au contraire se réjouir que leur doctrine économique ait fait un émule de taille alors qu’ils combattaient la doctrine économique du communisme ?
L’économie chinoise est compétitive sans que ce pays ait colonisé l’Afrique ni piller notre continent. Les Africains ne doivent pas se laisser prendre au piège de cette campagne antichinoise des puissances occidentales qui voient leurs intérêts menacés par la puissance émergeante chinoise. Nous ne devons pas hurler avec les loups prédateurs qui voudraient maintenir pour l’éternité l’Afrique dans la servitude coloniale occidentale, ni d’où qu’elle vienne.
Les puissances occidentales s’opposent aux investissements directs chinois en Afrique, cependant, elles les accueillent à bras ouvert. Voici ce que nous livre l’hebdomadaire français l’Express : «Malgré la détérioration des perspectives économiques dans la zone euro, les investissements directs de la Chine en Europe ont plus que doublé en 2011 pour atteindre 6,7 milliards de dollars.» [Cf. L’Express du 05/02/2012].
Toujours dans le même journal, les Etats européens doivent de l’argent à la Chine : «La Chine détiendrait pour plus de 550 milliards de dollars de dette souveraine européenne.»
Les puissances occidentales acceptent de coopérer avec la Chine mais sont par contre foncièrement hostiles que cette dernière fasse la même chose avec l’Afrique. Il appartient à l’Afrique de se débarrasser de la domination coloniale occidentale afin d’amorcer un tournant décisif dans son développement.
L’Afrique ne doit pas se laisser prendre au piège des colonisateurs d’hier qui s’autoproclament subrepticement «avocats» de la cause africaine pour garantir leurs intérêts. Nous devons choisir librement nos partenaires et leurs investissements conformément à nos intérêts de développement économiques et politiques.
Il appartient donc aux africains de tirer profit de la coopération impulsive de développement avec la Chine.
Nous avons une seule certitude, c’est que la coopération chinoise en Afrique a permis la réalisation des grandes infrastructures (ponts, autoroutes, chemins de fer, constructions des établissements scolaires et universitaires, hôpitaux, des usines de productions, des fermes agricoles…). La Chine aide aussi à la formation de quelques 30 0000 cadres africains dans tous les domaines et offre plus de 18 000 bourses d’études aux jeunes africains. (Le Nouvel Observateur du 25-07-2012)
En guise d’illustration des résultats de la coopération chinoise avec l’Afrique, nous pouvons citer le chemin de fer «Tanzam» entre La Tanzanie et la Zambie, construit en 1970 et long de 1 860 kilomètres. Grâce à la Chine, le Tchad dispose depuis juin 2011 de sa première raffinerie de pétrole, en mars 2012, sa première cimenterie et enfin en 2015 le pays sera désenclavé par sa première ligne de chemin de fer d’une longueur de 1 344 kilomètres …
Combien de ces structures de bases indispensables à l’amorçage du développement des pays africains ont été construites par ces puissances impérialistes occidentales depuis la traite négrière à nos jours en passant par la période coloniale? Si ces colonisateurs occidentaux étaient si soucieux du développement de l’Afrique et du bien-être de ses populations, alors pourquoi n’avaient-ils pas posé les bases élémentaires dans les territoires dominés pendant des siècles de domination et d’occupation?
En si peu de temps, la Chine qui n’a jamais colonisé l’Afrique a considérablement investi dans des projets concrets, utiles au bien-être des populations et au développement des états africains. En effet, les investissements directs de la Chine (deuxième puissance économique mondiale depuis 2010) en Afrique ont atteint 30 milliards de dollars entre 2000 et 2005.
Il appartient aux Africains de tirer les leçons des affres de la domination des impérialistes occidentaux depuis la traite négrière à nos jours afin d’éviter toute nouvelle colonisation d’où qu’elle vienne.
Les investissements chinois dans les infrastructures lourdes sont une véritable opportunité et fondements sur lesquels les Africains devraient s’appuyer pour impulser un début de développement accéléré de notre continent à l’instar de celui de la Chine. Grâce à la Chine, l’Afrique obtient d’importants capitaux à des taux très bas, tandis que les banques occidentales refusent de lui prêter ou l’accordent à des taux très élevés. Ces liquidités ont permis aux Etats africains de réaliser de nombreux projets. La coopération Afrique-Chine est une coopération «gagnant-gagnant» car la patrie de Mao qui a une croissance économique à deux chiffres a besoin des matières premières de l’Afrique, notamment du pétrole, et inversement l’Afrique qui a besoin des capitaux pour investir à besoin de la Chine.
Les Africains devraient plutôt profiter de la coopération avec les Chinois en s’appropriant de leur savoir-faire qui a fait ses preuves dans l’accélération inédite du développement de leur pays. Nous devons apprendre à construire, à maîtriser les sciences et technologies que les Chinois apportent à l’Afrique afin que notre continent ne soit pas seulement maintenu au rang de consommateur des produits fabriqués ailleurs, mais que l’Afrique soit aussi capable d’exporter les produits «made in Africa».
Afin de faire face à la mondialisation, il serait indispensable que nous œuvrions pour la création des Etats-Unis d’Afrique (EUA), projet cher au guide Kadhafi et qui fut aussi l’une des causes de son assassinat par les puissances impérialistes occidentales (France-USA-Grande-Bretagne). Les dirigeants criminels : Sarkozy, Obama et Cameron qui ont lancé la croisade guerrière contre la Libye luttent pour maintenir l’Afrique dans la servitude coloniale occidentale.
Les dirigeants politiques des puissances impérialistes occidentales, issus de la matrice du système capitaliste qui maintient dans la servitude coloniale l’Afrique, ne doivent jamais bénéficier d’un quelconque soutien des Africains. En effet, quelle que soit leur étiquette politique, et les alternances des présidents, notre continent demeure exploité, pillé et humilié par ces puissances occidentales.
En conséquence, l’élection présidentielle aux USA est un non-événement. Le marathon électoral inter-impérialiste n’est autre chose que le choix du meilleur défenseur de l’exploitation capitaliste de l’Afrique pour les quatre années à venir.
Dr Djimadoum Ley-Ngardigal 

algeriepatriotique.com
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