Décès de Mustapha Toumi, figure incontournable de la culture algérienne :

L’adieu au poète

Écrit par Mohamed Bouhamidi
Alger enterre son poète. Mille ans et quelques tempêtes n’avaient pas suffi à le produire, comme si elle ne se débarrassait de ses mythes et ne naissait vraiment à l’histoire qu’à ses paroles :
«Son ère est nouvelle et son enseigne claque au vent.» Vous pouvez bien sûr, pour ce vers, entendre Algérie, et non pas Alger, le poète n’est plus là pour trancher sur les sens qu’on met dans ses mots. Il les a confiés au grand maître El Anka pour qu’ils vivent dans nos têtes le destin de nos propres émeutes. Mais vous avez raison de comprendre Algérie dans ces vers, car en mille ans et trop de mythes, pour la première fois, Alger, par la grâce de la guerre et de l’indépendance, atteignait une ambition nationale autrement plus compliquée que le statut de chef-lieu de la Régence ottomane ou le port d’attache de corsaires cosmopolites.
Mustapha Toumi a écrit bien d’autres poèmes et bien d’autres chansons. Il a écrit pour Myriam Makéba, pour Lamari, pour Abderrahmane Aziz… Il a écrit en français, en berbère et en arabe. Il a écrit au théâtre, au café, dans la rue, chez lui, dans son bureau au ministère ou aux quatre-vents. Il écrivait dans cette sorte d’ébullition productive, qu’était la vie des sphères culturelles d’Alger, pressées de rendre à la révolution leur promesse d’une autre Algérie. Il était, avec beaucoup d’autres, dans le rêve d’une éthique sociale, d’une exemplarité morale qui restitueraient…
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