Par Le Matin | 01/04/20

Un conseiller du Premier ministre Ali Zeidan a été enlevé dimanche soir par des inconnus alors qu’il était en route pour Tripoli, selon une source au sein du cabinet. Sa voiture a été trouvée dans la banlieue est de la capitale libyenne.

De nombreuses milices échappent à tout contrôle.
De nombreuses milices échappent à tout contrôle.

Un conseiller du Premier ministre libyen, Ali Zeidan, a été « enlevé » dimanche soir par des inconnus dans la banlieue de Tripoli, a indiqué lundi à l’AFP une source du cabinet. « Le conseiller et directeur de bureau du chef du gouvernement a été enlevé dimanche soir alors qu’il était en route pour Tripoli. Sa voiture a été trouvée à Tajoura (banlieue-est de Tripoli) », a déclaré cette source sous couvert de l’anonymat.

Mohamed Ali al-Gattous qui venait de Misrata (à 214 km à l’est de Tripoli) « a été sans doute enlevé à un point de contrôle fictif », a ajouté la même source, précisant qu’une enquête était en cours pour retrouver le responsable libyen. Dimanche, le Premier ministre Ali Zeidan, a expliqué que son cabinet travaillait « dans des conditions très difficiles », faisant état de « menaces de mort » contre les membres de son gouvernement.

Face à une insécurité croissante, les nouvelles autorités libyennes ont promis la fermeté contre des milices qui font la loi dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. La tension monte depuis quelques semaines entre le gouvernement et les milices armées à Tripoli après le lancement d’une campagne visant à déloger des groupes armés qui occupent plus de 500 propriétés publiques et privées à Tripoli. Ainsi, le ministère de la Justice a été pris d’assaut dimanche par un groupe armé qui contrôlait une prison à Tripoli. Selon le ministre de la Justice, Salah Marghani, cette attaque est intervenue après que le groupe a été sommé de remettre le contrôle de cette prison aux autorités compétentes.

Deux ans après la guerre civile qui a secoué la Libye, le pays se démène toujours pour mettre sur pied des forces de sécurité unifiées et contrôler les milices, qui comptent dans leurs rangs plusieurs rebelles ayant contribué à la chute du dictateur Mouammar Kadhafi. Le gouvernement a souvent recours aux miliciens pour maintenir l’ordre. Récemment, les milices ont été offensées par les propos de ministres ayant dénoncé l’impunité dont elles bénéficient dans plusieurs régions et affirmé qu’elles devaient être contrôlées.

RN./AFP/Reuters