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25 avril 2024

Wikileaks, Hassan II en 1973 : “Le Sahara doit être marocain


Wikileaks, Hassan II en 1973 : “Le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien, ni indépendant”

Par Mourad Arbani | 13/04/2013 |

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Lors des négociations entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et l’Espagne à propos du Sahara, en 1973, Hassan II imposait sa position selon laquelle ” le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien, ni indépendant”. C’est ce que révèlent plusieurs télégrammes diplomatiques américains, rendus public  cette semaine par Wikileaks.
Le président algérien à l’époque le défunt Houari Boumediene avait proposé que les trois pays soutiennent des mouvements de libération qui collaboreraient pour expulser les espagnols du Sahara.
Alors que le roi Hassan II a dit qu’”il préférait voir les espagnols rester que d’avoir un Etat indépendant sous contrôle algérien”, selon  Stuart W. Rockwell, ambassadeur des Etats Unis au Maroc, dans un télégramme – rendu publique par Wikileaks le 8 avril 2013 – adressé au département d’Etat américain et aux ambassades américaines des Etats concernés, le 27 juillet 1973, suite à sa rencontre avec le ministre marocain des affaires étrangères Ahmed Taïeb Benhima.
Pendant cette entrevue, l’ambassadeur américain demande à Benhima de raconter les débats qui se sont tenus à Agadir, à propos du Sahara, quelques jours auparavant, les 23 et 24 juillet, entre Hassan II, le président algérien, et Moktar Ould Daddah, le président mauritanien.
En 1973, le Sahara est encore espagnol, mais le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie – que Hassan II estime manipulée par l’Algérie – se le disputent.
 
L’Algérie avait fait comprendre au Maroc qu’elle ne réclamait pas le Sahara
Lors de la rencontre de juillet 1973 entre les trois chefs d’Etat, Hassan II accuse directement l’Algérie d’avoir trahi sa parole. Hassan II, selon ses propos rapportés par Ahmed Taïeb Benhima à l’ambassadeur américain, “a reproché à Boumediene de réclamer le Sahara après que le Marocain a fait des sacrifices sur l’accord frontalier”.
Toujours selon Wikileaks,  l’Algérie avait fait comprendre au Maroc qu’elle ne réclamait pas le Sahara, selon Hassan II. En échange, le Maroc avait accepté de faire les plus grosses concessions territoriales au moment du tracé de la frontière entre le Maroc et l’Algérie, lors du traité signé un an plus tôt, entre les deux Etats. Depuis, Algérie et Mauritanie ont renouvelé leur intention de récupérer le Sahara devant l’Assemblée des Nations unies.
Pour Hassan II, il est impensable que le Maroc ait un nouveau voisin.”Il a dit que si l’Algérie envisageait la création d’un Etat sahraoui indépendant, il devait avoir conscience que les premiers pays à reconnaître un tel Etat ne seraient pas de grandes puissances mais de petits Etats communistes comme l’Albanie, le nord Vietnam…”, rapporte Ahmed Taïeb Benhima à l’ambassadeur.
Inimaginable. Le Maroc “ne peut pas tolérer l’existence d’un Etat affilié au communisme à ses frontières”, aurait affirmé le roi devant Houari Boumediene et Mokhtar Ould Daddah.
 
“Le Maroc lèverait ses troupes et partirait en guerre”
Dans un autre télégramme, les raisons d’opposition du Maroc à un Etat indépendant apparaissent plus clairement. “Ahmed Taïeb Benhima a clairement exprimé que le Maroc ne pouvait pas tolérer que cette région, traditionnellement sur la route des invasions vers le Maroc, puisse tomber entre les mains d’un régime local faible pour devenir facilement la proie de l’influence algérienne ou libyenne”, rapporte l’ambassadeur américain à Rabat.
En somme, pour le Maroc, le Sahara est une zone tampon. Si l’Algérie s’en saisissait le royaume serait enclavé, donc plus faible, et vulnérable aux pressions algériennes.
Pour le Maroc, la perspective d’un Sahara algérien ou indépendant est à ce point inenvisageable qu’il promet la guerre si cela devait se produire.
“Et si c’est que l’Algérie a en tête, le roi mettrait fin à sa politique d’endiguement, lèverait ses troupes et partirait en guerre”, explique le ministre marocain des Affaires étrangères à l’ambassadeur américain, en juillet 1973.
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