Après avoir placé les islamistes en Tunisie, en Libye et en Egypte, le Qatar mise sur Abdelhamid Brahimi en Algérie

 

Article | 3. juin 2013 –

Abdelhamid Brahimi. Un habitué d’Al Jazeera.

> Deux informations se sont succédé ces dernières quarante-huit heures, remettant au goût du jour l’ancien chef du gouvernement sous Chadli, Abdelhamid Brahimi. La première fait état du retour imminent en Algérie de celui que la rue algérienne appelle ironiquement «Abdelhamid la science» et la seconde est relative à une ancienne interview de l’opposant exilé, rediffusée pour la circonstance par la chaîne qatarie Al Jazeera. La maladie du président Bouteflika et les échos contradictoires qui s’échappent de temps à autre de l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce agitent plusieurs anciens responsables politiques écartés ou ayant choisi délibérément de divorcer momentanément d’avec le système. Outre Ahmed Benbitour et Ali Benflis, dont on dit que des comités de soutien à la présidentielle de 2014 se sont déjà mis en branle depuis plusieurs semaines, c’est au tour de Abdelhamid Brahimi de sortir de sa tanière, après plusieurs années d’hibernation sous le ciel londonien, où les mouvements salafistes et le lobby sioniste cohabitent en bonne intelligence, par l’entremise du bienveillant MI5, le service des renseignements militaires britannique. Abdelhamid Brahimi est un habitué des plateaux d’Al Jazeera, qui a planté le décor en se faisant le relais de cet enfant du système qui s’est découvert un penchant islamiste sur le tard, non pas par conviction mais par vengeance contre ceux qui l’ont chassé du pouvoir après qu’il eut disloqué le tissu industriel national et dilapidé 14 milliards de dollars.
Qui est Abdelhamid Brahimi ? 
> Durant la guerre de Libération, racontent des moudjahidine de la base de l’Est, Abdelhamid Brahimi «passait du bon temps dans les vergers, derrière les frontières tunisiennes». «Parti trois ans à Alep, en Syrie, pour suivre une formation militaire, ce dernier accompagnait les nouveaux éléments de l’ALN recrutés parmi les réfugiés jusqu’à la frontière mais jamais il n’a demandé à traverser [avec nous] la ligne électrifiée, préférant retourner dans son paisible jardin, jusqu’à nouvel ordre», témoignent ces anciens soldats que Brahimi était censé rejoindre pour participer au combat. L’ancien protégé de Ali Mendjeli s’est vu confier, au cessez-le-feu, le commandement d’une des unités qui devaient se diriger vers la capitale. «Mais, rapportent les moudjahidine, il préféra s’enfuir, abandonnant ses hommes dès qu’il eut  écho de la crise entre le GPRA et l’état-major général.» Au lendemain de l’indépendance, Brahimi sollicita auprès de Ali Mendjeli, alors vice-président de l’Assemblée constituante, un poste de responsabilité. Ce dernier le fera nommer wali à Annaba. Par la suite, il sollicita deux bourses d’études aux Etats-Unis, pour lui et sa femme. Après un séjour de sept ans dans ce pays lointain, il retourne en Algérie, mais son diplôme ne sera pas validé par le ministère de l’Enseignement supérieur qui lui exigea le baccalauréat pour lui accorder l’équivalence. Blasé, il se tourne vers le secrétaire général du ministère de la Défense nationale auprès de qui il déposa une «demande d’emploi» et obtint le poste de conseiller économique. Une fonction fictive, affirment d’anciens officiers supérieurs de l’ANP. Sa nomination à la tête du ministère du Plan puis du gouvernement, sous Chadli, sonnera le glas de l’économie nationale et préludera les catastrophes qui s’ensuivirent. Dans le cadre du fameux plan anti-pénurie, Brahimi a gaspillé toutes les économies du pays, obligeant son successeur, Mouloud Hamrouche, à hypothéquer l’or pour pouvoir importer les produits de première nécessité. «Il parle de 26 milliards détournés alors que c’est plutôt lui qui a vidé les caisses de l’Etat, jeté l’argent du peuple par les fenêtres et conduit le pays vers l’impasse dont nous continuons malheureusement à subir les conséquences dramatiques, jusqu’à nos jours», a estimé un ancien responsable politique, aujourd’hui à la retraite, qui reproche au candidat potentiel ou soutien d’un éventuel candidat proche de l’ex-FIS à la prochaine présidentielle, de «passer son temps à dénigrer son pays à partir de Londres, Rabat et Doha»  M. Aït Amara

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