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20 avril 2024

JUSTICE. Comment Claude Guéant peut-il être en liberté alors que Ziad Takieddine dort en prison ?


JUSTICE. Comment Claude Guéant peut-il être en liberté alors que Ziad Takieddine dort en prison ?

Publié le 11 juin 2013

Allain Jules

 

injustieL’homme d’affaires français devenu « franco-libanais » depuis ses déboires, Ziad Takieddine, déjà poursuivi dans l’affaire Karachi pour recel d’abus de biens sociaux, a été écroué, vendredi soir 31 mai à la prison de la Santé à Paris, après une nouvelle mise en examen. Il est soupçonné d’avoir voulu se soustraire à la justice en essayant de fuir la France à l’aide d’un passeport diplomatique dominicain acheté 200 000 euros. Des…soupçons. Où est la présomption d’innocence ? Claude Guéant est libre, après des preuves de plus en plus accablantes. Quid des Sarkoky,  Balladur, Copé, Guéant et Hortefeux, ses amis ? Du fond de sa cellule VIP, Zied Takieddine doit enfin comprendre qu’il est…arabe.

Faire taire un homme qui en savait trop ?

Ziad Takieddine

Ziad Takieddine

Les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire qui s’intéressent particulièrement au volet financier de l’affaire Karachi  soupçonnent Zied Takieddine d’avoir alimenté la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 par un système illégal de rétrocommissions. Mais, étrangement, Edouard Balladur, le principal concerné, n’est pas inquiété mais, Zied Takieddine. On a beau décortiquer les méthodes judiciaires mais là, tout est opaque. Attention, nous ne défendons ni n’accablons personne mais nous nous interrogeons sur le « deux poids deux mesures » d’autant plus que beaucoup de noms apparaissent dans ce dossier mais ces gens visiblement sont en liberté…

Plus étonnant, on retrouve encore Ziad Takieddine dans cette affaire en lien avec la Libye que toute la classe politique veut supprimer, voire les autorités judiciaires. L’intermédiaire en armement avait été arrêté en mars 2011 à l’aéroport du Bourget en provenance de Libye alors qu’il était en possession d’1,5 million d’euros en liquide. Une information judiciaire est en cours depuis novembre 2012 sur l’origine de ces fonds, alors que tout le monde sait d’où ils viennent. Comment, en juin 2013, la justice n’en sait pas plus que nous ?  C’est du bluff, pour ne pas remonter aux financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Tous les discours politico-judiciaires autour de cet argent volé à la Libye ne sont que du verbiage vaseux.

Sur cet emprisonnement que nous trouvons abusif, interrogé sur Europe 1, son avocat s’était étonné du déroulement des faits. Il avait d’ailleurs mis les pieds dans le plat en déclarant:« Le 11 avril, on saisit ce vrai-faux passeport au cours d’une perquisition, et c’est deux mois plus tard qu’on nous fait croire à un complot d’évasion. Pendant deux mois, Ziad Takieddine a sollicité à trois reprises d’être entendu par le juge Renaud van RuymbekeEn dépit des rendez-vous judiciaires qui ne cessaient d’être repoussés par le juge, subitement on vient le mettre en examen pour une affaire qui date de deux mois ». Une enquête supersonique alors que le financement de la campagne de Sarkozy n’a toujours aucun résultat. Cherchez l’erreur.

Pourquoi Claude Guéant bénéficie-t-il de la présomption d’innocence ?

GUEANTDe puis deux mois, le feuilleton médiatico-judiciaire de l’ex ministre de l’Intérieur suscite l’émotion. L’homme s’est tellement mal défendu qu’il est livré à lui-même, abandonné par ses amis. Heureusement, malgré des faits devenant irréfragables, il est toujours en liberté. Pour l’homme aux toiles d’Andries Van Eertvelt désormais quelque part en Asie, chaque jour ou presque, il y a une nouvelle affaire. Après les factures en liquide réglées rubis sur l’ongle, les 500 000 euros retrouvés sur son compte en banque et qui proviendraient selon lui de la vente des deux tableaux surévalués par ses soins, le tableau offert par le pouvoir ivoirien et volé emprunté au ministère de l’Intérieur, il passe entre les gouttes de la justice. Et pourtant, selon L’Express, aussi, M. Guéant aurait reçu un autre virement suspect, cette fois de 25 000 euros, en provenance de… Jordanie.

La dernière affaire nous laisse pantois. En effet, selon sa propre note datée du 3 février 1998, dont Le Canard Enchaîné a publié un fac-similé, le directeur général de la police nationale (DGPN) d’alors, Claude Guéant, interdisait à ses subordonnés les gratifications en espèces. Or, lui-même percevait du liquide. L’enquête de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l’inspection générale de l’administration (IGA), révèle que l’ancien ministre de l’intérieur aurait bien touché des primes en liquide, durant deux ans, de 2002 à 2004, prélevées sur les frais d’enquête de la police. Des sommes de 10 000 euros par mois, qu’il n’a jamais déclaré aux impôts. Mais nous, nous sommes pourchassés par les impôts pour quelques extras que nous effectuons.

La dernière affaire est apparue hier. Le parquet de Nanterre a ouvert le 10 mai une information judiciaire, contre X, pour « détournement de fonds publics, complicité et recel ». Claude Guéant est soupçonné d’avoir fait embaucher, selon les premières conclusions de l’enquête préliminaire menée par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), au cabinet de Mme Boutin, Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), vice-président du conseil général et ex-député. Or, les enquêteurs nourrissent de forts soupçons sur la réalité des services rendus par l’édile, et le soupçonnent d’avoir bénéficié d’un emploi fictif.

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