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25 avril 2024

Ses protégés chutent les uns après les autres : le Qatar perd la main et l’influence


 

Ses protégés chutent les uns après les autres

le Qatar perd la main et l’influence

le 09.07.13

  L’émir Tamim Bin Hamad Al Thani.

| © D. R.         L’émir Tamim Bin Hamad Al Thani.

La chute du pouvoir des Frères musulmans en Egypte et le retour en grâce des pro-Saoudiens au sein de l’opposition syrienne pourraient remettre le Qatar à sa taille naturelle…

L’émirat du Qatar, qui, jusque-là, gère, arme, organise et commande la rébellion syrienne, perd petit à petit la main au profit de son «meilleur» ennemi le royaume des Al Saoud. Ghassan Hitto, que Doha a sponsorisé puis intronisé Premier ministre de la Coalition de l’opposition syrienne, a jeté l’éponge, hier, faute de n’avoir pu former un gouvernement, quatre mois après sa nomination. «J’annonce que je ne poursuivrais pas ma tâche de Premier ministre chargé de former un gouvernement intérimaire. Je vais continuer à travailler dans l’intérêt de la révolution pour qu’elle mène à bien tous ses objectifs par tous les moyens possibles», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Aussitôt, la Coalition nationale de l’opposition syrienne a accepté la démission de Ghassan Hitto et a annoncé qu’elle recevrait «les candidatures pour le poste de Premier ministre dans un délai de dix jours». La célérité avec laquelle cette structure a accepté la démission de Hitto dénote de sa volonté de se débarrasser de «l’homme de Doha». La monarchie wahhabite a vu d’un très mauvais œil la nomination de Ghassan Hitto lors de la réunion d’Istanbul. Réputé proche du mouvement des Frères musulmans, Riyad n’a béni son choix que du bout des lèvres, histoire de ne pas se mettre à dos le petit voisin turbulent qu’est le Qatar.  L’Arabie Saoudite aurait aimé placer un salafiste à la place d’un «frérot» pour s’assurer que les rebelles islamistes syriens vont regarder vers Riyad et non pas vers Doha. Mais voilà que ce scénario écrit en collaboration avec les alliés américains, qui goûtent de moins en moins l’agressivité géopolitique du Qatar, a fini par être mis en musique.

La revanche de Riyad

Bien que Ghassan Hitto ait mis en avant le fait qu’il n’a pas pu former un cabinet pour justifier sa démission, la réalité est tout autre. Ce poulain de Doha sait que ses jours sont comptés après la nomination, il y a trois jours, de l’opposant de longue date Ahmad Assi Jarba à la tête de la Coalition.

Un homme connu pour ses atomes crochus avec les dignitaires saoudiens et par ailleurs ses distances avec les «chouyoukh» de l’émirat voisin. C’est donc une cuisante défaite de la diplomatie qatarie qui se voit supplanter par la monarchie des Al Saoud dans la course au contrôle des rebelles syriens et évidemment de la probable future Syrie. Preuve que le départ Hitto est à cataloguer dans la rubrique des défaites politiques du Qatar et d’un changement d’orientation pour les rebelles syriens, ce dernier a précisé qu’il voulait «aider la nouvelle direction de la Coalition à agir en fonction de sa vision politique». Un doux euphémisme de Hitto pour suggérer qu’il n’y a pas de cohabitation possible entre deux courants avec la nomination du nouveau chef de l’opposition syrienne, Ahmad Assi Jarba.

Défaites diplomatiques

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le Qatar fait face au renversement du gouvernement des Frères musulmans en Egypte qu’il a soutenu et financé contre vents et marées. Deux défaites diplomatiques en quelques jours d’intervalle, ç’en est un peu trop pour le petit émirat qui bombait le torse il y a quelques semaines seulement. Pour beaucoup d’observateurs, cela sonne le glas d’une période faste pour Doha dont la diplomatie de combat agace partisans et adversaires. Cette succession de déconvenues devrait être aussi couplée à l’abdication de l’émir cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani et le renvoi de son «guerrier» de Premier ministre Hamad Bin Jassim (HBJ) par le nouvel émir Tamim.

Un changement de casting qui s’est accompagné d’un début de déclin diplomatique pour un petit pays qui a fini par se convaincre qu’il n’a plus l’étoffe de son «statut» régional et international qu’il s’est offert grâce à son carnet de chèques. En perdant pied en Egypte et en Syrie, Doha aura perdu contact avec les deux cœurs palpitants du monde arabe, en attendant la Tunisie et la Libye. Le réveil risque d’être brutal pour le Qatar qui s’est fait trop de «frères» ennemis à force de vouloir grandir vite…

http://www.elwatan.com/international/le-qatar-perd-la-main-et-l-influence-09-07-2013-220405_112.php

Hassan Moali

Des journalistes d’Al Jazeera avouent :

«Nous avons reçu l’ordre de soutenir les Frères musulmans»

Article | 9. juillet 2013 –
Les islamistes perdent leur outil de propagande en Egypte. D. R.

Les islamistes perdent leur outil de propagande en Egypte. D. R.

La chaîne de propagande qatarie vit sans doute ses plus mauvais jours depuis sa création en 1996. La journée du 8 juillet 2013 marquera spécialement un tournant dans son parcours. Après avoir été officiellement interdite en Egypte, dès l’annonce du redressement du 2 juillet, son bureau au Caire n’a pas voulu se plier aux directives et, pis encore, a persisté dans son travail d’incitation à la violence et d’intoxication, comme le montrent ses derniers reportages, où des images de massacres d’enfants en Syrie étaient transposées insidieusement sur un sujet en rapport avec les événements en Egypte. Mais ce zèle commandité à partir de Doha a provoqué un sursaut de conscience collectif au sein de l’équipe du Caire qui a amené les deux correspondants locaux à annoncer, à quelques heures d’intervalle, leur démission à l’antenne en direct : «La chaîne sème la discorde entre le peuple égyptien, un agenda existe contre l’Egypte et de nombreux pays arabes, des instructions ont été données pour soutenir les Frères musulmans», a déclaré Hadjadj Salama, correspondant à Louxor.

Cette première annonce sera suivie d’une démission collective de six journalistes du bureau du Caire, le même jour, pour le même motif : désinformation et mensonge sur les événements qui secouent actuellement leur pays. Dans la même journée, une autre scène achevait de discréditer totalement cette chaîne pro-islamiste : des journalistes égyptiens de différents organes avaient expulsé manu militari leurs confrères d’Al Jazeera lors d’une conférence de presse tenue par des membres de l’état-major de l’armée, au siège de la Garde républicaine, quelques heures après des violences qui ont fait 51 morts. En perte de vitesse depuis quelques années, Al Jazeera devient de plus en plus encombrante, même pour ses propres promoteurs, qui ont pourtant été les premiers à saluer l’éviction du président islamiste égyptien.

C’est à se demander si le nouveau pouvoir à Doha veut la laisser cumuler les fautes pour justifier sa fermeture définitive.

http://www.algeriepatriotique.com/article/des-journalistes-d-al-jazeera-avouent-nous-avons-recu-lordre-de-soutenir-les-freres-musulman
R. Mahmoudi 

 

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