L’Algérie et les Algériens sont la cible des logiciels espions des Etats-Unis. Rien de ce qui nous concerne ne passe entre les mailles du filet. Nous sommes scrutés en permanence grâce aux nouvelles techniques d’écoute et d’observation.
Il y a quelques mois seulement éclatait l’affaire Snowden révélant les techniques utilisées par les Etats-Unis pour espionner, y compris ses alliés.
Consultant de la National Security Agency, Edward Snowden avait rendu publics des documents prouvant l’ampleur des écoutes installées jusque dans les ambassades de l’Union européenne.
Auparavant, WikiLeaks mettait en ligne sur Internet presque deux millions de documents diplomatiques américains dont de très nombreux étaient confidentiels, dévoilant l’ampleur de l’espionnage auquel se livrent les Etats-Unis.
Même si l’homme est resté indispensable dans la collecte du renseignement, la technologie moderne a diversifié les moyens de parvenir à obtenir l’information par des logiciels d’écoute et de surveillance, comme Prism, par exemple, permettant d’enregistrer les communications des particuliers. Le système Echelon mettait déjà dans les années 1990 en relation tous les systèmes d’écoute américains.
Personne ni aucun Etat, à quelques exception près, n’est épargné par l’espionnage des Etats-Unis qui n’oublient pas que le plus vieux métier du monde n’est pas celui auquel on pense mais le renseignement. Sous prétexte de traquer le terrorisme et d’empêcher les attentats, les Etats-Unis transgressent tous les interdits internationaux pour espionner le monde entier avec la collaboration d’autres Etats ou d’entreprises installées dans le pays.
Pays stratégique pour les Etats-Unis, l’Algérie dont les ressortissants sont particulièrement observés fait l’objet d’une stricte observation comme vient de le faire savoir une agence de presse européenne citant les révélations faites par Edward Snowden au Guardian et au Washington Post. Après l’affaire de l’espionnage de l’Europe restée, jusqu’à maintenant, sans conséquence pour les Etats-Unis qui poursuivent leur programme, c’est une autre affaire, africaine celle-là, que la presse met en lumière, dans laquelle notre pays est directement ciblé.
Classé sixième parmi d’Afrique les plus surveillés par Washington, l’Algérie et ses ressortissants n’ont plus aucun secret pour la National Security Agency. Rien, en effet, ne lui échappe. Ni les émails envoyés et reçus, ni les fichiers, ni les photos, ni les communications audio et vidéo, ni les visites de sites, ni toute autre information que les Algériens échangent entre eux ou avec l’étranger sans que ses logiciels ne les interceptent et les captent. Les Américains savent, à peu près, tout de nous parce que nous lui livrerons, par l’intermédiaire, notamment de Google, Facebook, Skype, Yahoo, Youtube et tous les autres réseaux dits sociaux, nos vies privées et nos secrets personnels et publics.
Bien qu’Israël espionne les Etats-Unis – l’affaire Jonathan Pollard, du nom de l’espion israélien toujours détenu en Amérique, est révélatrice des pratiques de ces Etats –, Washington communique toutes les informations qu’elle recueille dans les pays arabes et d’Afrique pouvant intéresser Tel-Aviv. Il n’est pas du tout à exclure que les écoutes et tous les renseignements captés par les logiciels et les satellites américains sont aussi traités par les Israéliens qui considèrent l’Algérie comme un allié de la Syrie et de l’Iran.
Brahim Younessi