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29 mars 2024

Dulcie Evonne September aurait pu mourir ailleurs.


Dulcie Evonne September aurait pu mourir ailleurs.
Dulcie September est née en 1935 en Afrique Du Sud à Gleemore, un faubourg d’Athlone dans la ville du Cap. Elle est née dans une communauté de « coloured » c’est-à-dire de métis dans le langage de l’apartheid Sud Africain.
Elle aurait pu mourir ailleurs mais cette militante anti-apartheid, représentante de l’ANC1 pour la France, la Suisse et le Luxembourg, a été abattue le 29 Mars 1988 de 5 balles de calibre 22 alors qu’elle ouvrait son bureau, à Paris. L’unique témoin de l’affaire Monsieur de Crepy aura juste vu deux hommes descendre des escaliers et quitter l’immeuble. A l’heure qu’il est, l’apartheid est tombé mais personne n’a jamais été jugé ou arrêté pour ce meurtre.

photo en noir et blanc de Dulcie September

Dulcie September est née en 1935. En 1935 dans un pays qui s’appelait encore l’Union d’Afrique du Sud, un dominion britannique devenu indépendant en 1931 par le biais du statut de Westminster ; un statut qui donnait au pays son indépendance, où seuls les changements constitutionnels nécessitaient l’approbation du Royaume Uni.
Elle est née après les premières lois explicites d’une ségrégation active ; des lois comme le Native Land Act de 1913 (restriction des zones, 7% du territoire, accessibles à la propriété par les noir-e-s) ou la Native Urban Act (1923, ségrégation des villes, quartiers réservés aux indigènes).
Mais politiquement l’équilibre qui se faisait entre le Parti National (afrikaners conservateurs et républicains) et le Parti Uni ( les anglophones loyalistes et les afrikaners modérés) avait un peu tempéré ces mesures.

Il faudrait sans doute une émission spéciale pour comprendre pourquoi et comment l’Union d’Afrique du Sud a été l’un des Etats qui a poussé l’idéologie coloniale à un niveau supérieur de racisme et de ségrégation dans l’intensité et dans le temps. Mais voici quelques éléments :

La ségrégation se base sur l’identité Afrikaaner. Il s’agit de personnes qui parlent l’afrikaans, un dérivé du néérlandais, et qui sont à la base des colons blancs venus de Hollande, des calvinistes, auxquels s’ajoutent ensuite d’autres européens comme des huguenots français, des allemands, etc. Ils revendiquent une identité africaine, en opposition aux pays d’origines, et blanche, par rapport aux peuples noirs d’Afrique.
On retrouve aussi une mythologie construite autour de la conviction d’être un peuple élu, ainsi que la conviction raciste que l’œuvre coloniale célèbre le triomphe du progrès sur les races les moins avancées.
L’identité afrikaaner et le nationalisme se sont largement construits contre la domination britannique. Toute une mythologie repose sur le Grand Trek qui à partir de 1835 vit les boers partir vers le Nord du pays ; pour échapper au pouvoir britannique et par révolte contre l’abolition de l’esclavage de 1833. Cet événement historique est un gros catalyseur d’unité chez les Afrikaaners derrière les thèses nationalistes, notamment dans la période qui nous intéresse. Les autres épisodes significatifs sont les Guerres des Boers contre les britanniques2 .

C’est en 1948 que l’Afrique du Sud voit la victoire du Parti National (afrikaaners conservateurs) représenté par le docteur Malan, pasteur de l’Eglise néerlandaise réformée. L’apartheid, doctrine raciste, devient l’idéologie officielle et motrice de l’Etat.
L’inspirateur et architecte de l’Apartheid, Hendrik Frensch Verwoerd est nommé Ministre des Affaires Indigènes en 1950 puis sera 1er ministre de 1958 à 1966.
Il mettra en place les grandes lois qui structurent la ségrégation raciale.

Le but de cette politique raciale est officiellement, institutionnellement d’assurer ce qui est pudiquement nommé le « développement séparé »3    des communautés, sans que l’une exploite une autre, selon les mots de Verwoerd. L’Afrique du Sud serait une « communauté de nations » distinctes. L’idée c’est en fait de limiter droits, circulations, espaces pour les noir-e-s et les métis-se-s aussi puisque ceux-ci se font retirer le droit de vote vers 1950.

Les grandes lois sont :

– La mise en place des Bantoustans qui sont des états ethniques nommés également Homeland en anglais et Tuisland en afrikaans.
Économiquement peu viables, limités à seulement 13 % du territoire, ils enferment les noir-e-s sur des territoires dont la plupart sont privés de richesse naturelle et d’industrie, sans accès au commerce international. Si cette indépendance de façade satisfait parfois les petits chefs locaux, elle est essentiellement factice.
En fait les noir-e-s perdent leur citoyenneté sud africaine et cela laisse les seuls blanc-he-s au contrôle du pays.
Pour Verwoerd les Bantustans étaient les « territoires d’origine » des noir-e-s. Le but ultime de cette politique n’est pas plus d’indépendance aux noir-e-s mais un nettoyage ethnique qui aboutirait à ce qu’il n’y ait plus un-e noir-e avec la citoyenneté sud africaine

– En 1950 le Population Registration Act qui contraignait chaque personne à être enregistrée en fonction de sa race par le biais du bureau pour la classification des races. Les mariages mixtes avaient été prohibés en 1949.

– Le Group Areas Act d’Avril 1950 qui assignait les groupes raciaux à certains lieux de travail et d’habitation en zone urbaine, les zones les plus développées étant réservées aux blanc-he-s.

– Le Pass Laws Act de 1952 qui contraint tout-e noir-e sud-africain-e au delà de 16 ans d’avoir un passeport en permanence pour circuler.

– Le Bantu Education Act de 1953, qui était une loi qui étendait la séparation des races au système éducatif et ses institutions. L’idée politique de l’éducation bantoue, encore une fois sous couvert d’éducation traditionnelle et appropriée, est de formater et d’enfermer les noir-e-s et les non-blanc-he-s dans le marché du travail non qualifié.
Pour Verwoerd, il n’y avait pas « de place pour le bantou au-delà d’un certain niveau de travail… Quelle est la pertinence d’enseigner les maths à un jeune bantou alors qu’il n’en aura pas l’usage ? C’est plutôt absurde »
«L’éducation des Bantous ne doit pas s’opposer à la politique gouvernementale… Si en Afrique du Sud aujourd’hui, on enseigne à l’indigène qu’il doit s’attendre à vivre sa vie d’adulte sous un régime politique d’égalité des droits, on commet une grosse erreur ».
L’éducation bantoue a entraîné une énorme réduction de fonds pour les établissements de noir-e-s alors que ce n’était déjà pas terrible avant. Par ailleurs les établissements étaient ainsi sous le contrôle de l’état et du Parti National. Les salaires étaient extrêmement bas et les profs peu qualifiés.

*   *   *

C’est dans ce climat que Dulcie September fut parmi les premiers élèves du lycée d’Athlone où elle fut exposée à l’influence de professeurs actifs au niveau politique. Et c’est dans ce contexte de développement de l’apartheid qu’elle  devient prof en 1955 après avoir obtenu par les cours du soir un diplôme pour enseigner.

En 1957 elle entre au Parti Communiste Sud Africain (CPSU) par le biais de son amie Elisabeth Van der Heyden. Le but du CPSU était de lutter contre la ségrégation au niveau de l’éducation et à travers la solidarité entre étudiants. Elle est également active dans la ligue des professeurs d’Afrique du sud.

Elle rejoint également l’APDUSA (African Peoples Democratic Union of Southern Africa) au début des années 60. Ce groupe est un élément de l’Unity movement aussi désigné comme le Non European Unity Movement, une organisation trotskyste, dont le but est d’en finir avec l’oppression des non-européens en Afrique Du Sud .
Mais le massacre de Sharpville qui advient en mars 1960 va faire basculer une bonne partie du militantisme sud-africain vers la violence. A Sharpville, la police a fait feu sur la foule qui manifestait pacifiquement lors du manifestation organisée par le PAC 4  contre l’obligation des passeports, pour se déplacer tuant environ 70 personnes et blessant environ 200.

photo en noir et blanc montrant la violence à Sharpeville

Massacre de Sharpeville

Suite à ces manifestations la contestation s’embrase en de nombreuses manifestations et révoltes. L’opinion internationale est offusquée et le conseil de sécurité des Nations Unies vote la résolution 134 qui réclame l’abandon de l’apartheid adopté avec l’abstention de la France et du Royaume-Uni.
L’ANC et le PAC sont interdits. Les leaders sont assignés à résidence et l’état d’urgence est proclamé.
L’Union Sud-africaine se retrouve au ban des nations mais Hendrik Verwoerd mobilise l’électorat blanc et, par un référendum, l’amène à transformer le dominion britannique en République. Le 31 janvier 1961 est officialisé le retrait de l’Union sud-africaine du Commonwealth.
C’est donc dans cette période que des organisations renoncent à la non-violence. L’ANC par exemple, désormais clandestine, passe au sabotage.

C’est dans ce contexte que Dulcie September crée avec le Dr. Neville Alexander, Abrahams, Fikile Bam, Andreas Shipinga, Marcus Solomon, Xenophon Pitt et d’autres, tous en rupture avec l’Unity Movement, le Yu Chi Chan Club en juillet 1962.
Yu chi chan c’est le nom chinois pour guérilla utilisé par Mao.
Le Yu Chi Chan devient National Liberation Front en janvier 1963 et c’est en juillet que Dulcie September et 9 autres sont arrêtés.
Détenue plusieurs mois sans jugement, elle est condamnée pour « conspiration en vue de commettre des actes de sabotage, et incitation à la violence pour raison politique ».
Elle commence sa détention au Cap mais est transférée à Kroonstad, prison exclusivement réservée aux détenues politiques, quand le régime réalise qu’elle et ses sœurs de lutte influencent les femmes détenues illettrées.
Elle sort en avril 69 après 5 années d’une détention très difficile.
Elle est frappée d’un « banning order » qui lui interdit toute implication politique et toute activité de professeur.
Elle quittera l’Afrique Du Sud 4 ans plus tard à l’expiration de son « banning order », après avoir vécu chez sa sœur et avoir travaillé comme standardiste.
Elle arrive à Londres pour travailler comme prof et se rapproche rapidement d’exilés du Cap essentiellement membres de l’ANC.
Elle participe activement aux manifestations, rassemblements anti-apartheid qui ont lieu à Londres.
Elle démissionnera de son poste de prof pour rejoindre l’équipe de l’ International Defence an Aid Fund for Southern Africa une organisation basée à Londres qui récoltait de l’argent pour payer les frais de procès et aider les familles des militants anti-apartheid.
Puis en 1976 elle rejoint l’ANC pour travailler à l’ANC Women’s League, le parti des femmes de l’ANC. Jusqu’en 83 elle sera active en organisant et en participant à différents congrès, conférences, concernant les femmes d’Afrique du Sud et d’autres pays africains, les discriminations auxquelles elles font face et les urgences. Elle travaillera aussi sur la question des enfants sous le régime d’apartheid.

C’est en 1983 qu’elle est nommée à ce qui sera son dernier poste : représentante de l’ANC en France, Suisse et Luxembourg, basée à Paris.
Ses tâches principales étaient de créer l’unité entre les différents groupes militant contre l’Apartheid et les partis politiques ainsi que de pousser au désinvestissement et aux sanctions économiques contre l’ADS notamment dans la mesure où la France restait un fournisseur militaire et naval conséquent du régime d’apartheid.
Il y eut une conférence en juin 86 à Paris lors de laquelle le président de l’ANC mis la France face à sa responsabilité morale. Cela n’empêcha pas la France quelques mois plus tard, avec le Royaume Uni, l’Allemagne, les Etats-unis et Israël, de voter contre un embargo pétrolier aux Nations Unies.
1986 fut l’année de l’affaire Albertini, un français travaillant en Afrique du Sud dans le cadre d’un programme d’échange entre les deux gouvernements. Albertini fut arrêté suite à des activités militantes aux côtés de l’ANC. Médiatisée et utilisée par l’ANC cette affaire créa un large embarras entre les deux gouvernements.

Manifestations pour la libération d’Albertini

*   *   *

En 1987, un an avant sa mort, il semble que Dulcie September était parvenue à regrouper les activistes anti-apartheid et les partis politiques dans les trois pays pour un front anti-apartheid crédible, ce qui n’était pas le cas avant son arrivée.
Plusieurs mois, avant son assassinat elle s’était sentie en en danger et avait demandé une protection au Ministre de l’intérieur, Charles Pasqua ; cette protection lui fut refusée et par la suite celui-ci niera avoir reçu une demande.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’un des noms qui apparaît dans l’enquête concernant l’assassinat de September est celui de Taousson, ancien de l’OAS, fervent pro-apartheid5qui, après avoir été responsable du service photo du RPR pendant la campagne présidentielle, était à l’époque conseiller technique de Pasqua.
Ce qui est sur c’est que dès l’arrivée de Pasqua au pouvoir Dulcie September fut harcelée. Il est dit que des ordres avaient été donnés pour ne pas reconduire son permis de séjour, ce qu’elle avait contourné en passant par une autre préfecture. Et les bureaux de l’ANC étaient surveillés.

Le gouvernement français, par la voix de Pandreau, Ministre de la Sécurité Publique, n’hésitera pas à relayer la thèse du pouvoir sud-africain concernant l’assassinat : Dulcie September serait morte d’un règlement de compte entre militants sud-africains. Thèse écœurante, ridicule et bien pratique.

Manifestants aux funérailles de Dulcie September

Il semble bien plutôt que Dulcie September se soit trop approchée de certaines affaires de commerce de nucléaire militaire qui se tramaient entre la France et le gouvernement Sud Africain, ce qui expliquerait aussi l’application de la police et des autorités françaises à étouffer l’affaire. La France était un fournisseur clandestin d’armes très important pour le régime d’apartheid.
September aurait appris des choses concernant ces transactions liées au nucléaire. Elle avait joint un responsable de l’ANC à Londres et elle était sur le point d’exposer cela au grand jour en nommant également les entreprises françaises concernées. Elle avait apparemment suivi la piste de l’argent, des banques, pour savoir à qui bénéficiait l’apartheid. Elle s’était aussi intéressée aux fournisseurs de pétrole.

Plonger plus avant dans le dossier c’est croiser des habitués français des affaires africaines, des mercenaires fascistes nostalgiques de la colonisation, et la droite dure à tous les étages, à une époque où les attaques contre les militants anti-apartheid en Europe se multipliaient.
Quant aux services secrets français, leur tâche semble avoir été de fournir des informations et créer l’espace pour que le meurtre ait lieu. On se souviendra du refus de Pasqua d’une protection policière.

Ce qui est avéré c’est qu’il y a eu collaboration entre la police secrète sud-africaine et des français. Le colonel Eugene de Kock, condamné à perpétuité pour 83 crimes, considéré comme le chef des anciens escadrons de la mort sud-africains, pointe une collaboration entre ses services et l’ancienne garde présidentielle des Comores : la « GP », un groupe formé par le mercenaire Bob Denard en lien étroit avec la France et l’Afrique du Sud. C’est ce qu’il a déclaré en avril 1998 dans le cadre d’une Commission Vérité et Réconciliation.
L’enquête française qui a, sans surprise, donné un non lieu après 4 ans d’investigation, a ciblé un certain Richard Rouget. Ancien dirigeant du GUD6 , ancien militaire. En 1985, il était devenu lieutenant dans la garde présidentielle comorienne, la GP, et s’était installé en Afrique du Sud en 1987. Il voyageait beaucoup et avait séjourné deux fois à Bruxelles avant des attentats anti-ANC et y avait retrouvé un ancien militant du GUD. Les policiers semblaient croire que Rouget et ses amis faisaient du renseignement pour les Sud-Africains. Mais Rouget avait un alibi. En 2011, dans un documentaire de Pascal Henry7 Pierre Siramy, ancien enquêteur de la DGSE chargé de l’affaire September, témoignait. Une source, familière de l’extrême-droite l’avait orienté vers ROUGET. Dès qu’il fit remonter l’info, ses supérieurs lui demandèrent de cesser l’enquête. Des années plus tard, Siramy obtient un poste de responsable de la DGSE et découvre en fouillant que ROUGET est un agent français, même si il dit ne pas savoir si ROUGET l’était déjà à l’époque de l’assassinat.
Dans le cadre d’une Commission Vérité et Réconciliation, De Kock lui va accuser le français Jean-Paul Guerrier, d’abord mercenaire en Rhodésie, puis militaire en Afrique du sud et lui aussi ancien membre de la GP comorienne et impliqué dans l’assassinat du président comorien Abdallah en 1989.
Mais Guerrier alias Capitaine Siam a miraculeusement disparu dans la nature et n’a jamais eut l’occasion d’être interrogé sur ce meurtre.
Des participants de la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud témoignent s’être vu refuser l’accès à certains aspects du dossier, notamment les éléments venant de France.
Jusqu’en 2009 l’affaire Dulcie September semblait donc bien définitivement enterrée, même en Afrique du Sud.

En Aout 2009 Mthunzi Mhaga Mhaga, porte-parole du National Prosecuting Authority, annonçait la reprise d’une enquête. Evelyn Groenink, journaliste d’investigation hollandaise, et son éditrice Magi Davey ne sont pas étrangères à cette réouverture.
Le projet de publication d’un livre de Groenink, sur Dulcie September et les mobiles de sa mort, avait provoqué une avalanche de menaces et de procès.
Toutes ces attaques, coûteuses en temps, leur avaient fait abandonner le projet de publication mais les avaient poussées à révéler les contours de l’affaire et les pressions.
Magi Davey fit une conférence quelques semaines avant l’annonce d’une réouverture de l’enquête sur les obstacles à la publication.

Si l’enquête dérange aussi en Afrique du Sud c’est apparemment du à la continuité du régime actuel avec le régime d’apartheid du point de vue de la collaboration en matière d’armement.
Dulcie September serait morte pour des liens qui se sont maintenus même après l’apartheid.
La construction même de la nation sud-africaine a été basée sur les arrangements et le silence au mépris de la justice au niveau national et international.
Jacqueline Dérens, militante antiapartheid et amie de Dulcie September dit ceci :

« Je pense aussi que cela fait partie, côté Afrique du Sud, de l’esprit «Commission vérité et réconciliation», à savoir on tourne la page et on passe à une nouvelle étape de l’histoire sud-africaine ».8

Le culte du secret qui régnait pendant l’apartheid concernant les affaires s’est maintenu après parce qu’il fallait protéger le nom des alliés d’hier. Ces lamentables secrets d’Etat d’après libération sont les vers dans le fruit des combats d’émancipation. Ils ménagent aux bourreaux, aux responsables politiques, aux industriels complices et aux mercenaires de belles portes de sortie. Et ils ne permettent pas ici de confronter la France et les autres alliés de l’Apartheid à leurs culpabilités coloniales et racistes.

Oui il y a un square à Paris, des MJC, rues, collèges et plein d’autres lieux qui portent le nom de Dulcie September. Mais peu nous importent les honneurs pour cette sœur combattante ; nous souhaitons la vérité, et la justice du peuple sud-africain.

Cases Rebelles

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Liens :
http://www.withmaliceandforethought.com
http://www.journalism.co.za/images/ijw/Maggy%20Davey.mp3
http://mg.co.za/article/2011-06-17-september-shot-for-nuke-secrets
Lectures :
La Françafrique, le plus long scandale de la République, François-Xavier Verschave, 2003.
Nous avons combattu l’Apartheid, Jacqueline Dérens, 2006.
Dulcie September, une vie pour la liberté, Jacqueline Dérens, 2013.

 

(À écouter dans l’émission #2 – Juin 2010)

 

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