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4 octobre 2024

2014 Bilan d’ouverture… RAS*


2014 Bilan d’ouverture… RAS*

mercredi 8 janvier 2014

Ça pète de tous les côtés, pour l’instant le grabuge se situe encore de l’autre côté du périphérique, à quatre ou cinq heures d’avion de nos chaumières. Ainsi s’achève une année et commence une autre sous le signe du double attentat perpétré à Volgograd par des djihadistes du Caucase nord, soixante jours avant l’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi. Pendant ce temps les gens de presse tapent à bras raccourci sur le président russe Vladimir Poutine très coupable à leurs yeux de ne pas assez aimer les déviances sexuelles et les pédomaniaques1.

La réprobation cependant est moins grande à l’égard des fondamentalistes musulmans qui ont frappé l’ancienne Stalingrad. Attentats vraisemblablement télécommandés depuis Riyad par les Services du Prince Bandar, un homme qu’a dû croiser M. Hollande le 29 décembre dernier au cours de sa visite au roi Abdallah d’Arabie. Visite dont l’objectif était d’actualiser le partenariat stratégique qui unit la France et la monarchie wahhabite depuis 1986, mais surtout d’établir une relation triangulaire militaro-commerciale avec le Liban. Riyad, selon le président Michel Sleimane lui-même, se serait en effet engagée à doter à l’armée libanaise de trois milliards de dollars [2,15 milliards d’€uros] afin que celle-ci puisse se pourvoir en matériels français. Armes dont la destination finale, pour au moins une bonne part, devrait être, peu ou prou, la révolution syrienne. Cela au nom de la « Liberté » et du « droit inaliénable du peuple syrien à disposer de lui-même » !

Visite à but lucratif de la “France qui gagne” en Arabie Heureuse qui intervenait deux jours après l’attentat de Beyrouth. Drame qui a coûté la vie, le 27 décembre, à Mohammad Chatah proche conseiller de Saad Hariri, l’ex Président du Conseil des ministres entre 2009 et 2011. Ce dernier s’abritant prudemment de la tourmente a d’ailleurs justement cherché refuge à Riyad… Le 2 janvier, rebelote ce sont les quartiers chiites de la capitale libanaise qui cette fois-ci étaient visés… Les jours et les voiture piégées se suivent dans la capitale libanaise, tout comme dans l’Irak martyr, suivant un scénario immuable : contre toute logique le régime de Damas, grand coupable, exporterait la guerre chez ses alliés… Un contresens qui ne se lassent pas de ressasser les psittacistes médiatiques2. Pourquoi offenser et navrer ses propres alliés, le Hezbollah et exciter ses ennemis, alors que les forces loyalistes ont repris l’avantage ?

Dans l’Irak libéré et formellement démocratique se livre une nouvelle bataille de Falloujah, mais à front renversé cette fois… Al Qaïda inexistant du temps de la dictature occupe désormais le terrain. La résistance baasiste restée maîtresse du terrain en avril 2004 à Falloujah, il avait fallu attendre novembre pour que les forces d’occupation américaine lancent l’opération Phantom Fury et 45 000 hommes à l’assaut de la ville rebelle à la McDonaldisation du monde. Au final ce furent 4 à 6000 civils qui périrent. Des vidéos montrent des soldats yankees à l’œuvre abattant des blessés à bout portant. Aujourd’hui, neuf ans plus tard, au Pays des deux Fleuves le bilan est consternant, et le mot est faible. Mille morts en moyenne par mois, tel est le brillant résultat de l’opération Choc et Effroi de mars 2003 rebaptisée par la suite Liberté pour l’Irak. Ce sont d’ailleurs les Al-qaïdistes de l’EiIL, l’Émirat islamique en Irak et au Levant, qui affrontent en Syrie, de concert avec les katibas du Front al-Nosra, les unités rebelles de l’Armée syrienne libre. Ou mieux encore, les tribus kurdes qui refusent d’embrasser la foi dégénérée que professent les schismatiques wahhabites… lesquels n’ont rien à envier – mécanisation, satellites, drones et lasers en moins – à la barbarie des armées robotisées du Monde libre made in Manhattan.

Plus proche de nous, face à Marseille, Alger la Blanche où le président Abdelaziz Bouteflika, à bout de course, ne se résigne pas à quitter la scène et s’efforce avec la complicité de M. Jean-Marc Ayrault, ci-devant Premier ministre hexagonal, de faire accroire que l’Algérie est encore pilotée. Du chambard en perspective dans un pays miné par l’islamisme radical, militairement défait en décembre 2004, mais qui entre temps a conquis les rues et s’est imposé aux esprits et dans les mœurs. Or ce sont les héritiers des fanatiques des années quatre-vingt-dix qui aujourd’hui pullulent en Libye et se préparent – peut-être – à investir une Algérie en pleine décomposition politique. Gageons que ces olibrius n’ont pas fini de faire parler d’eux au Mali et en Afrique de l’ouest. Tout spécialement en Centrafrique où mille six cents marsouins (infanterie de marine, ex infanterie coloniale), regardent quasi impuissants s’étriper allégrement au cœur de Bangui, capitale centrafricaine, milices et contre-milices… Car comment tenir avec de si maigres effectifs une ville d’un million d’âmes ? Croisons les doigts et espérons qu’il ne vienne pas aux djihadistes sahéliens l’idée de converger vers le bourbier centrafricain comme ils le firent en Irak pour s’y affronter aux forces occidentalistes… qui connurent là leur pire défaite après le Vietnam.

Un plus à l’Est de la Méditerranée, M. Sharon qui s’est illustré en 1982 dans les massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et de Chatila, il se trouve maintenant depuis huit ans déjà plongé dans un coma profond dont il devait en sortir prochainement… les pieds devant ! Quant au Secrétaire d’État américain, John Kerry d’ascendance “irlandaise” mais cousin du français Brice Lalonde, il vient d’effectuer son dixième voyage de bons offices à Jérusalem capitale usurpée de l’entité israélienne. Soit beaucoup de kérosène brûlé pour entretenir la fiction d’un règlement négocié du contentieux israélo-palestinien. Règlement auquel personne ne croit plus depuis belle lurette… et au demeurant matériellement impossible vu le bétonnage extensif d’une Cisjordanie littéralement couverte de colonies. Pour l’heure l’on est à discuter des velléité israéliennes d’annexer la vallée du Jourdain, c’est dire ! Kerry aura ensuite succédé à Riyad au président Mimolette Ier pour essayer de se rabibocher avec des alliés apparemment décidés à se passer des services de Washington. Des alliés qui se sont sentis pousser des ailes depuis qu’ils ont pris la mesure de leur pouvoir de nuisance par le truchement de leurs armées de mercenaires djihadistes. Des combattants peu coûteux qui se payent sur la bête et consommables [expandable] à merci.

Au Sud Soudan, la guerre fait rage, les populations fuient en Ouganda, terre de promission qui eut dû voir naguère l’installation d’un foyer national juif… mais l’histoire et le destin en ont décidé autrement. Ou mieux ou pire, manifestent à Tel-Aviv avec d’autres exilés, érythréens ceux-là, pour exiger le statut de réfugiés politique. Israël leur devrait bien cela qui s’est largement ingéré ces dernières années dans les affaires du nouvel État sud-soudanais. Plus à l’Ouest, mille six cents marsouins (infanterie de marine, ex infanterie coloniale), regardent s’étriper allégrement, sous leurs yeux, au cœur de Bangui, capitale centrafricaine, milices et contre milices… car comment tenir avec de si maigres effectifs une ville d’un million d’âmes ?

Au reste, la tension reste vive en Mer de Chine orientale où Tokyo et Pékin se regardent en chiens de faïence et font rouler leurs muscles mécaniques. Enfin, la Thaïlande est en ébullition, le Bengladesh fait cramer ses bureaux de votes par centaine, la démocratie est en marche tous azimuts… La France, elle, s’écroule lentement. Bref tout ne va pas si mal que ça, en tout cas tant que l’orage tourne autour de nous sans encore s’abattre tout à fait sur nos têtes.

Léon Camus 5 janvier 2014

* RAS : rien à signaler !

Notes :

1 – http://www.prorussia.tv/Volgograd-a…

2 – « Le président français François Hollande rencontrera l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri et le chef de l’opposition syrienne Ahmed Jarba dimanche, au premier jour de sa visite en Arabie saoudite »… « Ces assassinats, qui s’ajoutent à une dizaine d’autres, ont une signature : celle du Parti du Dieu, avec une possible participation iranienne » [liberation.fr12dé13].

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