Le fonds souverain libyen accuse Goldman Sachs d’avoir abusé de son inexpérience
2 février 2014
Le fonds souverain libyen accuse Goldman Sachs d’avoir abusé de son inexpérience
Le Monde.fr avec AFP | 31.01.2014
La porte-parole de Goldman Sachs a qualifié la plainte « sans fondement » et a annoncé que la banque « la combattrait avec vigueur ».
Le fonds souverain libyen poursuit en justice le géant de la finance Goldman Sachs, accusé d’avoir « délibérément mis à profit » l’inexpérience de ses responsables pour empocher 350 millions de dollars de profit sur un milliard de dollars de transaction, a annoncé jeudi 30 janvier la Haute Cour de Londres.
La Libyan Investment Authority (LIA, Autorité libyenne d’investissement), mise en place en 2006 pour gérer les revenus pétroliers du pays, a accusé la banque d’investissement américaine d’avoir conquis « la confiance » de ses responsables, « insuffisamment informés », et de les avoir convaincus de se lancer sur le marché des produits dérivés, a-t-on appris auprès de la cour londonienne.
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Selon le fonds, qui pèse 60 milliards de dollars, la banque aurait « profité de manière abusive de la faiblesse de la LIA » et l’aurait poussée à conclure neuf transactions à base de produits dérivés, avec entre autres Citigroup, EdF, Santander et ENI, dans le but d’obtenir « de substantielles marges de profit » sur leur valeur totale d’un milliard de dollars (740 millions d’euros).
CADEAUX ET VOYAGES À MONACO
A cause de la crise, ces transactions « ont perdu la quasi-totalité de leur valeur » et ont expiré en 2011, mais le fonds estime que Goldman Sachs a tout de même réussi à obtenir un profit de 350 millions de dollars.
Les responsables du fonds avaient apparemment du mal à comprendre où ils investissaient, en raison de leurs « compétences extrêmement limitées en matière financière », et cette méconnaissance a été exploitée par Goldman Sachs, qui aurait offert à deux d’entre eux des cadeaux et des voyages à Monaco pour les encourager. La porte-parole de Goldman Sachs a qualifié la plainte « sans fondement » et a annoncé que la banque « la combattrait avec vigueur ».
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