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19 avril 2024

70e anniversaire – « Le mythe de la bonne guerre »


Solidaire
 
Parce qu’il n’a jamais existé de guerre « humanitaire » ! Pas plus en Libye, en Irak, en Syrie, qu’à la « Libération »!
 
Où l’on apprend qu’Henri Ford (qui avait une photo d’Hitler dans son bureau) a reçu une médaille d’Hitler…
 
La Deuxième Guerre Mondiale, une croisade américaine pour la défense de la liberté et de la démocratie ? Les vainqueurs écrivant l’histoire, c’est cette version qui est enseignée depuis 1945 des deux côtés de l’Atlantique.

Jacques Pauwels, preuves à l’appui, dévoile le mythe de la «libération». Aux Etats-Unis, Hitler a très longtemps été considéré comme un excellent partenaire en affaires mais dans une guerre qui ne se déroule pas comme prévu, les alliances finissent alors par se former contre les «mauvais ennemis», avec les «mauvais alliés»…

Le débarquement de Normandie qui ne survient que très tard, le 6 juin 1944, fera malgré tout de ce second conflit mondial une formidable aubaine financière pour les Etats-Unis. En libérant une partie de l’Europe des fascistes pour la «dominer» économiquement, toutes les conditions sont également réunies dès 1945 pour entamer une très longue Guerre froide…

 
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Un livre incontournablesur l’Amérique et la Seconde Guerre mondiale par le professeur canado-gantois Jacques Pauwels.

 

Jacques Pauwels. Aux Etats-Unis, on présente les guerres de Corée et du Vietnam comme de mauvaises guerres. Mais la Seconde Guerre mondiale était une bonne guerre. Ses motivations étaient «pures» et on s’en allait au combat pour la paix et la justice. C’est aussi l’image présentée par Hollywood dans des films comme Le jour le plus long et Un pont trop loin. Je pose la question: Pour qui cette guerre a-t-elle été bonne?

 

Pour les entreprises de l’Allemagne nazie, la guerre a été une source de profit exceptionnelle. La General Motors et Ford ont fait des bénéfices énormes. Opel et Ford-Werke, leurs filiales allemandes, ont contribué à la construction de véhicules militaires pour la Wehrmacht et d’avions pour la Luftwaffe. Texaco et Standard Oil ont participé à la livraison de carburant pour les chars et les avions.

 

Ces mêmes entreprises ont également fait des affaires en or avec la Grande-Bretagne. L’industrie américaine a soutenu tous les belligérants. On a produit Jeeps, camions et avions à la chaîne. Le chômage a baissé et les bénéfices ont grimpé. En outre, la Seconde Guerre mondiale a ouvert toutes grandes les portes du monde entier aux marchandises et aux capitaux américains.

Les industriels américains n’étaient-ils pas horrifiés par le fascisme?

 

Jacques Pauwels. On ne peut comprendre leur attitude à l’égard du fascisme que lorsqu’on comprend l’attitude de l’élite envers le communisme.

Chez beaucoup d’Américains est née une sorte d’enthousiasme pour une alternative révolutionnaire après le succès de la révolution russe. Le péril rouge était une épine dans l’il de l’élite industrielle. Les journaux du magnat de la presse Hearst ont diffusé massivement la haine à l’égard du bolchevisme. L’Italie et l’Allemagne semblaient proposer une bonne échappatoire à la force croissante du communisme.

Les journaux du groupe Hearst vantaient l’Allemagne de Hitler en tant que bastion contre le communisme. Et Hitler suivait les règles du jeu capitaliste: aucune entreprise ne fut expropriée ou nationalisée. Le fascisme était bon pour les affaires et, par conséquent, les hommes d’affaires américains étaient les amis du fascisme. Le grand patron de Texaco, Torkild Rieber, par exemple, admirait Hitler et était l’ami de Göring, le numéro deux du Troisième Reich.

 

Par la suite, l’Union Soviétique est devenue une «alliée utile», aux yeux des Américains. L’Armée rouge faisait face sur le front de l’Est alors que les pertes américaines restaient limitées

 

Jacques Pauwels. À l’origine, la direction de l’armée américaine pensait que l’armée allemande allait entrer dans l’Union soviétique comme dans du beurre et la vaincre en quelques semaines. Mais, le 5 décembre 1941, il se passe une chose que personne n’aurait imaginée. Non seulement l’armée soviétique réduit la machine de guerre nazie à l’immobilité, mais en plus, ce jour-là, elle passe à la contre-attaque. Ce fut le tournant de la guerre.

 

Quand l’industrie américaine comprend que le gouvernement soviétique ne va pas se retrouver à genoux, elle reçoit un nouveau partenaire commercial: Moscou. Dès ce moment, les Américains deviennent «antifascistes», mais ils restent naturellement anticommunistes.

Le futur président Truman a dit à l’époque: 

«Si l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie et si la Russie gagne, nous devons aider l’Allemagne, ainsi il en mourra le plus possible dans les deux camps ennemis»

 

Les Américains entrent en guerre sans le vouloir lorsque Hitler leur déclare la guerre après l’attaque surprise japonaise contre Pearl Harbor. Brusquement, l’Union soviétique se mue en alliée et la presse met son anticommunisme quelque peu en veilleuse. L’Union soviétique est un partenaire mal aimé mais très utile.

90% des pertes allemandes sont à porter au compte de l’Armée rouge.

À Stalingrad, l’armée allemande reçoit un coup dont elle ne pourra plus se relever: 300000 hommes sont taillés en pièces.

 

Après Stalingrad, tout est différent, l’Armée rouge s’est mise en route pour Berlin. Personne ne parle de l’enjeu politique du Jour le plus long ou D-Day, le débarquement de Normandie tant attendu. Le débarquement était censé donner aux alliés la possibilité d’atteindre Berlin avant l’Armée rouge.

 

Dans votre ouvrage, vous parlez de ce qu’on a appelé l’option allemande, la possibilité d’un changement d’alliance avant même que la guerre soit terminée. Le général Patton et le sénateur Taft ont proposé de foncer sur Moscou en compagnie de la Wehrmacht. Quel était le sérieux de cette proposition?

 

Jacques Pauwels. C’était une option attrayante, mais l’opinion publique ne l’aurait jamais acceptée. Pas en Europe, et pas aux Etats-Unis non plus où, entre-temps, l’Armée rouge avait acquis beaucoup de prestige auprès du peuple et auprès des GI.

 

Mais les Américains ont laissé l’armée allemande intacte. Et ils ont encouragé les officiers allemands capturés à rédiger des rapports sur leurs expériences en Union soviétique. Par la suite, ils ont également transféré des espions nazis comme Reinhard Gehlen en Amérique, et même pris sous leur protection des criminels de guerre comme Mengele et Barbie en vue de les utiliser contre le communisme. Les partisans italiens ont été désarmés et mis hors-jeu. Le maréchal Badoglio, ancien collaborateur de Mussolini, a pu diriger le premier gouvernement italien de l’après-guerre.

 

Comme par magie, l’Union soviétique redevient le grand épouvantail du «monde libre». Pour l’intimider, les alliés anéantissent Dresde, une ville sans la moindre utilité militaire, au moyen de 750 000 bombes au phosphore.

Pour la même raison, ils larguent des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Ce faisant, les Américains entament leur nouvelle guerre, la guerre froide. Et, un demi-siècle durant, ils ont tenu le reste du monde sous l’ombre glaciale d’une possible guerre nucléaire.

 

Aux Etats-Unis, une théorie a la peau dure. Toute l’histoire s’expliquerait à l’aide de quelques grands noms: l’Amérique, c’est Roosevelt, l’Allemagne Hitler, etc. Il n’en va pas ainsi, bien sûr. L’histoire n’est pas une question d’actes héroïques des grands dirigeants. C’est une question de forces économiques et sociales qu’un historien se doit de rendre compréhensibles. J’ai fait un survol de la guerre, une synthèse qui s’intéresse plutôt à l’ensemble qu’aux détails.

 

Jacques R. Pauwels,
Le mythe de la bonne guerre, Editions Aden – Collection EPO, 336 pages

 

http://www.aden.be/index.php?aden=le-mythe-de-la-bonne-guerre

Son site Internet : www.jacquespauwels.net

Le documentaire de Jacques Pauwels : http://www.marc-bielli.com/goodwar1.html

 

(reprise d’un article paru en 2007 sur IN)

http://www.internationalnews.fr/article–le-mythe-de-la-bonne-guerre-livre-de-j-pauwels-interview-video-de-l-auteur–123582841.html

 

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