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27 novembre 2024

LES SPÉCIALISTES DE LA DÉSINFORMATION : UNE PROFESSION DE PLUS EN PLUS EN VOGUE


LES SPÉCIALISTES DE LA DÉSINFORMATION : UNE  PROFESSION DE PLUS EN PLUS EN
VOGUE
Oscar Fortin
Québec
Le temps où il suffisait de dire « je  l’ai lu dans le journal, je l’ai
entendu à la radio, vu à la télévision » pour  faire taire tous les incrédules
est désormais dépassé. Ce qu’on écrit dans le  journal, ce que l’on dit à
la radio, ce qu’on nous montre à la télévision n’a  plus la crédibilité d’
antan. Une nouvelle profession s’y est taillé une place  pour en faire le
lieu privilégié de la désinformation aux allures de ce qu’il y  a de plus vrai
et de plus convaincant. Un métier qui se vend aux plus offrants.  Des
vendeurs d’images et d’opinions qui savent se vendre ainsi que ce qu’ils
produisent. Ils ont tous et toutes l’allure de personnes qui ne sauraient mentir  ou
tromper leur public.
Déjà, nous connaissons les fonctions des attachés de  presse des ministres
et des représentants des grandes institutions nationales et
internationales. Ils ont pour tâches de mettre en évidence tous les beaux et  bons côtés de
leurs patrons tout en faisant apparaître subtilement tous les  mauvais
côtés de leurs adversaires. Qu’il en soit ainsi dans le cadre d’une
institution ou d’un ministère gouvernemental, ne surprends personne et c’est  normal
qu’il en soit ainsi. On se souviendra du spécialiste en communication que
le nouveau maire Labaume de la ville de Québec avait fait venir de France
pour  lui confier le maintien d’une bonne image publique devant à ses électeurs
et  électrices. Dans ce cas précis, ce fut un grand fiasco, puisque le
maire a dû le  remercier de ses services peu de temps après l’avoir engagé, ses
compétences  n’étant pas à la hauteur des attentes.
Dans le cas de la presse écrite et des  bulletins d’information nationales
et internationales, la situation est  différente. Le public s’attend à ce
que ces grands réseaux d’information leur  fournissent des faits, des analyses
qui permettent de mieux comprendre ce qui se  passe dans telle ou telle
région du monde. C’est là la seule façon pour plus de  80 % de la population de
se faire un jugement sur ces faits et d’exprimer leurs  attentes par
rapport aux engagements de leurs gouvernements respectifs. Des  dizaines de
milliards de dollars sont engagés chaque année en armements et en  interventions
militaires dans divers pays du monde. Les dirigeants politiques et  les
médias de communication qui leur sont soumis en arrivent à convaincre par  divers
montages les citoyens et citoyennes de la justesse de ces dépenses et de
ces interventions.
Au cours des dix dernières années, nous avons vécu une  sorte de sommet
dans la mise en place des moyens permettant de tromper carrément  les auditeurs
et auditrices sous le couvert d’une présentation erronée de faits  et d’
analyses, fabriquées à dessein pour qu’elles soient reprises par tous les
médias officiels (meanstream). Souvent, ce ne sera que plus tard que les
langues  se délieront pour mettre au grand jour la tricherie.
On nous a convaincus  qu’il y avait en Irak des armes de destruction
massive, qu’il était urgent  d’intervenir avant que Saddam Hussein ne vienne nous
empoisonner tous. Ce n’est  que plus tard que nous avons appris que ce
n’était qu’un grand mensonge soutenu  par nos médias.
On nous a également convaincus qu’en Libye, Kadhafi  bombardait des
populations civiles entières comme par plaisir de tuer. Ce fut  également là un
grand mensonge, entretenu par nos médias. Le chef de la fausse  révolution
libyenne admet que Kadhafi n’a pas tué de manifestants.
En Syrie  que n’a-t-on pas dit pour que le monde sache que le président
Al-Assad est un  dictateur sanguinaire qui n’a aucun respect des de la personne
et qui prend une  sorte de plaisir à tuer d’innocentes victimes. Encore là,
le mensonge et les  demi-vérités ont fait leur travail auprès de l’opinion
publique.
Que dire de  ce qui se passe en Ukraine? Depuis des mois on nous dit que
l’ex-président ne  répondait plus à ses obligations et que le peuple ukrainien
ne pouvait plus le  supporter. Il fallait donc se porter au secours de ce
peuple pris en otage par  un Président sans conscience. Les faits nous
révèlent de plus en plus qu’on nous  a menti pour mieux agir dans le sens
d’intérêts qui vont bien au-delà de celui  de se porter à la défense d’un peuple.
Ce même stratagème s’applique à Cuba  et à Fidel Castro depuis plus de
cinquante ans. Que n’a-t-on pas dit sur Fidel  et que n’a-t-on pas fait pour le
faire disparaître. L’homme qu’on cherche à  détruire moralement et
physiquement est toujours là, vivant simplement dans une  demeure sans luxe et sans
éclat. La dernière manipulation à paraître en fait un  pacha milliardaire
dont la fortune serait cachée dans une île secrète. Un autre  grand mensonge,
présenté comme la pure vérité.
Au moment d’écrire ces lignes,  le gouvernement du Venezuela révèle le plan
mis en place par la droite  vénézuélienne et Washington pour assassiner le
président Maduro. Depuis  plusieurs mois, une véritable campagne de
dénigrement du Président et de la  révolution bolivarienne est largement entretenue
et soutenue par nos médias  officiels. On dit de Maduro qu’il est un
dictateur, qu’il opprime les étudiants  qui manifestent pacifiquement, qu’il ne
respecte pas les droits de la personne,  etc. Encore là, des mensonges plus que
nécessaires. Ils sont mis à jour par le  gouvernement avec des preuves qui
en démontrent la grande tricherie.
Plus les  évènements avancent dans le temps, plus nous découvrons les
mensonges mis à la  disposition d’une manipulation machiavélique de l’opinion
publique. Des  spécialistes de la désinformation se consacrent comme de
véritables artistes à  créer l’illusion et la ressemblance avec la vérité pour
mieux assurer les  interventions militaires et autres à des fins qui n’ont rien
à voir avec les  intérêts des peuples visés.
Sur l’ensemble des questions relatives aux  interventions des États-Unis
dans le monde, je vous réfère à cet article portant  sur la guerre asymétrique
et la violence des États-Unis. Je ne crois pas que  vous trouverez cet
article dans les journaux qui servent le système.
Pour  terminer, je vous laisse avec le témoignage d’une journaliste, Sharyl
Attkisson,  qui a démissionné pour des raisons professionnelles après avoir
œuvré dans les  plus grands réseaux d’information des États-Unis, dont CNN
et CBS. Elle nous dit  comment ça se passe dans le milieu de la
désinformation.

Pour le moment  le père du mensonge arrive encore à s’imposer comme le père
de la vérité, mais  il est possible que ses heures soient comptées. Les
langues se délient et les  consciences s’éveillent.

Oscar Fortin
Québec, le 11 juin 2014

http://humanisme.blogspot.com

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