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27 novembre 2024

Jeune Rom lynché à Pierrefitte : le témoignage d’un voisin du camp


Jeune Rom lynché à Pierrefitte : le témoignage d’un voisin du camp

La photo est atroce.Elle montre un jeune homme inerte, le visage bouffi d’hématomes, plié dans un chariot de supermarché : D., quelques minutes avant sa prise en charge par les secours. Elle a été prise vendredi soir par un voisin du camp de Roms où la famille de l’adolescent s’était installée il y a peu de temps.Une vision insoutenable. Elle atteste en tout cas du déferlement de violence qui s’est abattu sur ce jeune homme de 16 ans.

 

Vendredi après-midi, vers 17 heures, Sandu, un garagiste installé à quelques pas de ce camp de fortune dressé en bordure de la nationale 1, reçoit un coup de téléphone de son épouse affolée. « Elle m’a dit qu’il y avait une vingtaine de jeunes le visage masqué qui faisaient des problèmes à côté. Je lui ai dit de fermer les portes et de rester tranquille », confie-t-il en jetant unoeil à ce camp déserté, le long de la ligne du tramway, de l’autre côté de la cité des Poètes. « C’est sûr qu’ils venaient chercher quelqu’un. Ils avaient sans doute quelque chose à lui reprocher, mais je ne sais pas quoi », poursuit ce ressortissant roumain qui a ouvert ce garage il y a trois ans et qui ne connaissait guère ses voisins.

 

Si la maison en ruine était occupée depuis l’automne, l’essentiel de ses occupants était arrivé ces dernières semaines, agrandissant ce cloaque. « Avant le drame, ils étaient environ 200 », avance Sandu, encore effrayé par les images du supplicié. Les occupants du camp ont fui dès vendredi soir. « Ils sont partis à pied, en tramway ou en voiture avec ce qu’ils ont pu emporter », lâche Sandu. Les lieux en témoignent. La visite du terrain offre un spectacle effarant. Poupées abandonnées, matelas éventrés, vêtements éparpillés, déchets amoncelés, les habitants du bidonville ont laissé toute leur misérable vie derrière eux. Le grincement des portes en bois et le froissement des bâches donnent à l’ensemble un air fantomatique. Un rat se faufile au milieu des débris de cabanes. « Ce lieu, c’était un désastre, se lamente Sandu. (…) Lire la suite sur LeParisien.fr

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