Le petit journal de Chris
8 août 2014
La résistance palestinienne a gagné à Ghaza
وَإِنْ عُدْتُمْ عُدْنَ (on sera là si vous recommencez)
Par Nadine Acoury
article avec fotos, sur : http://www.ism-france.org/
La résistance palestinienne a confirmé la leçon de 2006 au sud Liban : un peuple uni derrière sa résistance armée est invincible et infligera défaite après défaite à tout agresseur, fusse-t-il la première puissance militaire du monde (USA-Europe et leur instrument sur place).
Quds Info | #Gaza | Des enfants palestiniens en train de jouer sur des véhicules endommagés de l’armée de l’occupation israélienne après son retrait de la bande de Gaza.
Le peuple de Ghaza a proclamé son soutien inébranlable à la résistance et a considéré que les pertes humaines (1.900 martyrs, 10.000 blessés, 440.000 personnes dont les logements ont été détruits) et matérielles (10.690 logements, 141 écoles, 23 institutions médiales dont 5 hôpitaux, 10 mosquées, soit une estimation globale de 5 milliards de dollars), sont le prix à payer pour sauvegarder son honneur et son droit à la libération nationale de la Palestine, toute la Palestine.
Au bout de 29 jours, la résistance et le peuple de la résistance ont ridiculisé les gouvernants arabes qui font tourner les industries militaires américaines et européennes pour des milliards de dollars et qui n’ont jamais tiré une balle contre l’entité sioniste.
Soumises à la pression cosmique des frères arabes (sous la direction de l’axe saoudi-égyptien) qui, dès le premier jour de l’agression sioniste, ont qualifié les résistants (notamment le Hamas) de « terroristes ennemis de la paix« , les différentes composantes de la résistance palestinienne (*) ont bien expliqué que les négociations menées par Le Caire ne pourront en aucun cas, ni même évoquer le souhait sioniste de toucher aux armes de la résistance.
Après la victoire militaire et populaire, la résistance va livrer un combat encore plus féroce contre les frères avant les ennemis, pour ne pas céder sur le plan politique et se transformer, comme en Cisjordanie , en toutou collaborationniste, en contrepartie de millions de dollars en reconstructions et salaires.
Aujourd’hui l’entité récupère ses bandes armées, ses avions et ses chars, se replie sans avoir réussi à détruire l’infrastructure résistante et se retrouve devant les conditions de la résistance : levée du blocus terrestre, maritime et aérien, ouverture des passages, libération des prisonniers préalablement libérés lors de la négociation Shalit, et re-capturés par les sionistes.
La résistance s’est engagée face à son peuple à garder l’arme au poing.
A BAS LES TRAITRES ET LES COLLABOS
(*) à part les Comités de Résistance Populaire (dont les Brigades Salaheddine sont la branche armée) et le Hamas (Brigades Ezzeddine al Qassam) les autres composantes sont : le Jihad Islamique et sa branche armée les Brigades al Quds, le FPLP et sa branche armée les Brigades Abu Ali Mostafa, et les Brigades des Martyrs d’al Aqsa, issues du Fatah.
Gaza: le Hamas menace de reprendre les armes, faute d’accord conclu
Par LEXPRESS.fr, publié le 07/08/2014 à 21:54
Le mouvement se dit « prêt à se lancer de nouveau dans la bataille » si les négociations n’aboutissent pas entre la Palestine et Israël au Caire.
La trêve dans la bande de Gaza court jusqu’à vendredi matin.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/
Ouverture d’un port
Levée du blocus
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Dernier crime à Gaza : le crime de haute trahison [Christophe OBERLIN]
Aujourd’hui est un jour de deuil supplémentaire pour les Palestiniens.
Hier 5 août 2014 Mr Riad Al MALIKI, ministre des Affaires Etrangères de Palestine a obtenu de Mme Fatou BENSOUDA procureure de la Cour Pénale Internationale l’annulation de la plainte déposées le 25 juillet 2014 par Mr Saleem Al SAQQA ministre palestinien de la Justice et Mr Ismaeel JABER procureur général de Gaza pour les crimes de guerre commis à Gaza par l’armée israélienne.
Cette plainte, élaborée par les meilleurs spécialistes du Droit International, avait reçu l’appui de 130 professeurs de Droit de par le monde qui avaient affirmé sa complète recevabilité au regard des statuts de la Cour Pénale Internationale. Dès la publication de la plainte, le président palestinien Mahmoud ABBAS, le représentant de la Palestine à l’ONU et Mme Leila SHAHID ambassadrice de Palestine auprès de l’Union Européenne ont développé une stratégie en vue de l’annulation de la plainte. Le représentant à l’ONU a prétendu, à l’unisson avec la partie israélienne, que le dépôt de plainte risquait de se retourner contre la résistance palestinienne, ce qui est juridiquement faux (article 31D du statut de la Cour Pénale internationale). Mme Leila SHAHID est allée dans le même sens, provoquant le 4 août une réaction officielle du Hamas par l’intermédiaire de son porte-Parole Sami Abu ZOUHRI :
« N’écoutez aucune voix qui suggérerait que nous serions opposés à une action auprès de la Cour Pénale Internationale. Certaines personnes disent que le Hamas ou d’autres personnes résistantes pourraient être victimes d’une telle démarche, mais ce n’est pas vrai. Ce n’est que de la propagande. Rien de ce que nous faisons ne nous fait peur. Nous sommes sous occupation et c’est notre droit, selon la loi, de résister. Et c’est aussi le droit de notre population d’être défendue. »
Ces pressions sur la Cour Pénale Internationale aboutissant à l’annulation de la plainte, étaient malheureusement prévisibles. Déjà à la suite de guerre de l’hiver 2008-2009, Mr ABBAS avait dépêché Mr Al MALIKI auprès du procureur de la Cour, aboutissant à l’annulation de la procédure de plainte en cours. Ce sont les mêmes acteurs aujourd’hui qui sont à la manœuvre.
Il faut dire que la plainte déposée le 25 juillet 2014, outre les crimes de guerre, mentionnait le crime de colonialisme, faisant ainsi peser une lourde menace sur Israël : dès la plainte transmise à la chambre intermédiaire, les entreprises étrangères travaillant dans les territoires occupés devenaient susceptibles de poursuites pour complicité. Les conséquences économiques pour Israël auraient pu être rapides, bien avant que n’advienne le jugement des commanditaires des crimes de guerre. Avant même que la bataille des armes ne soit terminée, Mr NETANYAHU a remporté grâce à Mr ABBAS et Mme Leila SHAHID une victoire politique déterminante : la menace économique est éloignée.
Comme toujours en pareil circonstances, la communication palestinienne et en particulier Mme Leila SHAHID, prétend avoir une autre stratégie : celle d’adhésion à la Cour Pénale Internationale. Pourquoi ne l’avoir pas fait plus tôt ? La supposée nécessité de reconnaissance préalable de l’état palestinien à l’ONU est un mensonge juridique. Mr ABBAS et Mme SHAHID auraient pu saisir la Cour depuis près de dix ans. Trois massacres à Gaza auraient peut-être pu être évité.
La décision de faire taire le Droit met à nouveau en lumière le jeu meurtrier et la nature réelle de l’Autorité Palestinienne.
Sert-elle les Palestiniens en 2006 lorsqu’après avoir perdu les élections elle tente de reprendre le pouvoir par les armes ?
Sert-elle les Palestiniens en 2006 lorsqu’elle condamne la capture d’un soldat israélien au poste de combat ?
Sert-elle les Palestiniens en 2009 quand elle contribue à enterrer le rapport GOLDSTONE sur les crimes commis à Gaza ?
Sert-elle les Palestiniens quand elle soutient officiellement le nouveau dictateur égyptien qui est à l’origine de la fermeture du seul point de passage de GAZA avec le Monde ?
Sert-elle les Palestiniens lorsque son président déclare quelques jours avant l’attaque israélienne : « Les tunnels entre Gaza et l‘Egypte sont illégaux. Nous (sic) avons essayé de les détruire, nous (sic) avons construit un mur d’acier souterrain, « nous (sic) avons essayé de les noyer ».
Toutes ces attaques ont en fait pour but de détruire un parti politique à référence culturelle musulmane, le HAMAS, et quel qu’en soit le prix pour la population palestinienne.
Le droit international étant bafoué, force est d’observer à nouveau le droit national palestinien, bafoué lui aussi. Le président ABBAS, selon des lois fondamentales palestiniennes, a terminé son mandat en janvier 2009. Des élections ne pouvant avoir lieu, c’est le président du parlement Aziz DUWAIK qui aurait dû le remplacer. Mr DUWAIK est en prison. Alors que le parlement aurait dû légalement voir son mandat prolongé, nombre de parlementaires ont été emprisonnés, parfois avec l’appui de la police palestinienne, et le parlement est empêché de fonctionner.
Ainsi, on se bouscule aujourd’hui, parmi les dictatures arabes, pour être « le meilleur ennemi d’Israël ».
Le président actuel est donc illégal autant qu’illégitime. Mr ABBAS et Mme Leila SHAHID règnent sur un champ de ruines physique, politique et moral. Ils servent l’intérêt de l’ennemi. La Palestine a son gouvernement de VICHY qui ne représente pas les Palestiniens, pas plus que VICHY ne représentait la France.
Que ceux qui le contestent osent organiser des élections libres et non faussées à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Christophe OBERLIN, le 6 août 2014
Source : Christophe OBERLIN
Publié le 6 août 2014 par Arrêt sur Info
« Protocole Hannibal » : les généraux israéliens sont des nazis
Photo : Rafah : des dizaines de corps encore sous les décombres
Leur défaite
par Badia Benjelloun
Leur défaite
Le régime colonial de Tel Aviv peut bombarder lâchement le territoire de Gaza depuis la mer ou par missiles tirés depuis les territoires qu’il occupe depuis 1948 ou du ciel.
L’armement fourni par les US(a), largement financé par les achats démesurés des royaumes du golfe arabo-persique aux entreprises étasuniennes, le lui permet.
Mais il a été contraint de retirer ses troupes du sol de Gaza sans avoir atteint l’objectif affiché de la destruction totale des tunnels.
Cette dernière opération criminelle et inhumaine tant par les pertes humaines, morts et blessés, que matérielles, a été l’occasion d’offrir deux surprises de taille à l’attaquant.
Il a tout d’abord été surpris par l’organisation méticuleuse de la Résistance et son imperméabilité au renseignement israélien. Encore une fois, le mythe d’un Mossad infaillible a volé en éclats. Il n’avait pas connaissance du dispositif souterrain, de sa complexité et de son invulnérabilité.
Il ignorait les caches des dirigeants des mouvements armés.
La corruption jusque-là fort aisée de collaborateurs in situ a perdu de son efficacité.
La Résistance a réussi à travailler à l’abri des donneurs potentiels sur un si petit territoire. Son recrutement est rigoureux, archi-clandestin et impénétrable.
La stratégie de la cinquième colonne, autochtone ou importée, qui a si bien fonctionné et qui se poursuit avec succès en Syrie, en Irak et en Ukraine par exemple a trouvé ses limites ici.
La Résistance est unifiée.
Contrairement aux « éléments de langage » utilisés par les attachés de presse du régime sioniste qui les impose à toutes les agences d’information du ‘monde occidental et occidentalisé’, la branche armée du Hamas qui s’est d’ailleurs montrée relativement autonome par rapport à son aile politique en lui imposant ses décisions n’était pas seule sur le terrain. Collaboraient à la contre-offensive le Djihad Islamique, la branche armée du Fatah et le Front Populaire de Libération de la Palestine.
Sur un million et huit cent mille prisonniers à Gaza, des centaines, une poignée de milliers tout au plus de militants déterminés, aguerris et ayant foi dans leur entreprise de libération nationale ont suffi à mettre en échec cette machinerie hypertrophiée, opulente qui a bénéficié de réservistes venus d’ailleurs par dizaines de milliers et ayant transité par la Turquie. Ankara a doublé les vols sur Tel Aviv pour acheminer la soldatesque sioniste vers le lieu de la tuerie.
La Résistance unie a dicté son agenda aux représentants politiques.
Pas de reddition.
Exigence de la levée du blocus.
L’unité politique du Fatah et du Hamas, même si elle était de façade et obtenue sous la contrainte de l’isolement relatif du groupe politique qui a été élu en 2006 n’a pas implosé sous les missiles israéliens. Cette union nationale en germe aurait inspiré le prétexte immédiat de cette opération estivale en plein mois de jeûne du Ramadan.
Cette récente tentative de destruction de Gaza a été l’occasion de deux dévoilements qui ne sont pas pour autant des révélations.
Les meilleurs alliés de l’entité sioniste sont les pays arabes voisins qui lui ont apporté leur concours. Les Séoud, les Sabah qui règnent sur un appendice koweitien détaché de l’Irak par les Britanniques ainsi que les chefs de tribus des EAU ont été félicités par Shimon Peres pour leur appui fait d’un silence approbateur du massacre. Quant au nouveau Pharaon, il mérite selon l’un des responsables du Likoud un prix Nobel – celui de la traîtrise et de la vassalité sans doute. Pour la première fois, une partie de la presse égyptienne – à l’instar de ce qu’avait fait celle du fils Hariri au Liban en 2006 contre les militants du Hezbollah – a accusé les Palestiniens de Gaza d’être responsables de leur propre extermination. Non que les peuples arabes n’aient jamais entretenu des illusions sur le patriotisme de leurs dirigeants ou de leur solidarité avec les opprimés mais en cette circonstance de juillet 2014, les masques sont définitivement tombés.
Un grand théologien au service des Séoud a cru bon de promulguer un avis juridique (fatwa) qui considère les manifestations de rue de solidarité illicites au regard de l’Islam.
Il se dit – avec une probabilité assez forte que cela soit véridique – que l’ordre de poursuivre l’extermination a été hurlé depuis Djeddah quand la volonté de Netanyahu flanchait en raison du nombre de victimes dans l’armée d’occupation.
Étrangement, le Roi du Maroc a très tôt condamné avec fermeté l’attaque criminelle injustifiée et a très vite proposé une aide financière alors que le gouvernement du fantomatique Bouteflika a décidé d’une solidarité sous forme d’une minute de silence quand il avait décrété 3 jours de deuil national pour le crash de l’avion venant du Mali.
Les mosquées d’Ibrahim al Khalil à Hébron et d’Al Aqsa à Jérusalem aux mains d’occupants sionistes ne sont pas dignes de leur intérêt fanatique. Ils ne se proposent pas de combattre non plus auprès de leurs co-religionnaires opprimés et exterminés à Gaza et en Cisjordanie. Leur mission est d’une autre nature.
Le quatrième et le cinquième champs pétrolifères par ordre d’importance de leurs réserves estimées sont irakiens. (1) Il est hautement probable que la première place du champ de Ghawar en Arabie aux mains des Séoud exploité depuis 1950 soit usurpée.
Les Séoud espèrent-ils s’accaparer du sous-sol irakien ? Le général Khalid Ibn Walid avait conquis très rapidement l’Irak au début de l’expansion de l’Islam avec l’aide de tribus arabes chrétiennes installées depuis des siècles entre le Tigre et l’Euphrate. L’Irak recevait le trop-plein de population arabe venue du Sud qui ne trouvait plus de ressources sous la poussée démographique. Ces tribus ployaient sous le fardeau des impôts payés à Byzance pour ses guerres avec les Sassanides, elles ont salué comme une libération l’arrivée de ces cavaliers parlant le même idiome qu’elles.
Or le peuple irakien depuis 1980, début de la guerre arrangée par l’Occident et ses alliés contre l’Iran ne cesse d’être un peuple martyr au service de la cause séoudienne-étasunienne jusqu’à ce jour. Le « calife » de l’État Islamique en Irak et au Levant et ses troupes disposent d’armements et d’un entraînement d’un niveau tels qu’ils apparaissent bien pour ce qu’ils sont, des mercenaires obéissant à la seule loi de l’argent.
Gaza dans son édition juillet 2014 n’est qu’une des versions du plan Delta, au-delà du plan B ou même C, en hébreu Dalet. Bien avant 1948, les dirigeants sionistes conscients de la fable qu’ils entretenaient pour tromper des Juifs européens et les faire venir en Palestine, une prétendue terre sans peuple, avaient prévu de chasser le maximum de Palestiniens en les terrorisant.
Lors de la guerre dite israélo-arabe, au cours de laquelle les anciens empires coloniaux européens ont prêté main-forte contre la Palestine, les exécutions des non-combattants dans les villages et le récit de ces exactions ont fait fuir 700 000 Palestiniens.
Aujourd’hui encore, les sionistes encouragent au départ les autochtones restants avec des moyens variés, massacres, guerre d’usure aux check points, emprisonnements massifs, destructions de récoltes, vols des terres, interdictions de creuser des puits, impossibilité d’obtenir des permis de construire des maisons.
Mais non.
Ils restent là, chez eux, à en mourir.
Aucune chance que la Palestine et les Palestiniens ne disparaissent de la réalité ni de la mémoire. Ceux qui croient œuvrer à un nettoyage de leur présence sur leur terre se promettent leur propre disparition. Dans le bilan de leur défaite n’ont pas été comptabilisés l’indignation et l’écoeurement quasi-planétaires devant tant de cruautés.
Badia Benjelloun 5 août 2014
(1)http://www.zerohedge.com/
France 3 se lâche en invitant un avocat : « Israël commet des crimes de guerre
Après avoir fait la lumière dans son édition régionale sur l’impunité de la LDJ lors des incidents de la rue de la Roquette, France 3 National se met a inviter des personnalités, ici Me Patrick Baudouin, avocat au barreau de Paris et président d’honneur de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), qui dénonce les crimes de guerre israéliens.
Israël projette de construire des camps de concentration et d’extermination à Gaza
« Concentrer » et « exterminer » : le vice-président du Parlement israélien, Moshe Feiglin, envisage un génocide sur Gaza.
Moshe Feiglin, orateur adjoint de la Knesset, le Parlement israélien, a publié un projet ayant pour but la destruction totale du peuple palestinien de Gaza.
Son plan détaillé, qui appelle à l’utilisation de camps de concentration, relève de l’appel direct et public au génocide, un crime punissable par la Convention sur les génocides.
Dans une publication du 1er août sur sa page Facebook, Feiglin, membre du Likoud, le parti du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, appelle à la « conquête de la totalité de la Bande de Gaza et à l’annihilation de ses forces combattantes et de leurs soutiens ».
« C’est notre pays, et exclusivement notre pays », écrit-il, « y compris Gaza ».
La publication de Feiglin est tiréed’une lettre adressée à Netanyahou.
Les citoyens et les autorités publiques de par le monde devraient tenter d’arrêter Feiglin et de le poursuivre pour ses déclarations dans le cadre de la Convention sur les génocides, s’il posait un jour les pieds sur leurs territoires.
Son abominable plan a été rendu public alors que le bilan des victimes du massacre en cours à Gaza a atteint 1 752 morts, ce qui inclut les 10 personnes tuées ce dimanche matin lors d’un nouveau bombardement par Israël sur une école transformée en abri et sous contrôle des Nations unies. Cette fois, l’attaque a eu lieu dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Feiglin, tout comme sa collègue de la Knesset Ayelet Shaked, a déjà par le passé prononcé des discours génocidaires, mais ce dernier est peut être le plus précis et le plus explicite.
En appelant à l’extermination de masse et au nettoyage ethnique, Feiglin exhorte désormais Netanyahou à « transformer Gaza en Jaffa, une ville israélienne florissante où vivraient le moins possible de civils hostiles ».
Jaffa est une importante ville côtière palestinienne qui a subi un nettoyage ethnique par des milices sionistes en 1948, et qui a été annexée par ce qui constitue aujourd’hui l’État d’Israël. Les quelques milliers de Palestiniens qui vivent encore dans cette ville subissent quotidiennement des pressions pour les forcer à la quitter.
Après avoir été écrite, cette publication sur Facebook a reçu plus de 8 000 « J’aime » et a été partagée plus de 2 000 fois.
« Concentrer » et « Exterminer »
Feiglin écrit que l’armée israélienne doit « désigner certaines zones ouvertes sur la frontière du Sinaï, adjacente à la mer, dans lesquelles la population civile serait concentrée, loin des zones urbaines actuellement utilisées pour les tir de roquettes et des tunnels. Dans ces zones, des campements constitués de tentes seraient établis jusqu’à ce que des destinations d’émigration adaptées soient trouvées ».
« Des campements constitués de tentes » où la population civile palestinienne serait« concentrée » ; il s’agit là tout simplement de camps de concentration.
« L’approvisionnement en eau et en électricité dans les zones autrefois habitées sera coupé », ajoute-t-il.
Il appelle ensuite à ce que ces « zones autrefois peuplées » soient « bombardées avec une puissance de feu maximale. L’infrastructure civile et militaire entière du Hamas, ses moyens de communication et sa logistique seraient totalement détruites, rasées ».
L’armée israélienne « exterminerait alors les poches de résistance, s’il s’avère qu’il en reste encore ».
Expulsion
« Israël commencera à chercher des destinations d’émigration et des quotas de réfugiés provenant de Gaza », écrit Feiglin, mais « ceux qui désirent rester, s’il est prouvé qu’ils n’ont aucune affiliation avec le Hamas, seront obligés de signer publiquement une déclaration de loyauté à Israël, et recevront une carte d’identité bleue similaire à celles des Arabes de Jérusalem Est ».
Les déclarations de Feiglin sont des crimes
La Convention sur les génocides définit comme « génocide » tout acte « commis avec l’intention de détruire, en partie ou totalement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
Ces actes sont :
- Le meurtre des membres de ce groupe
- Causer de sérieux dégâts physiques ou mentaux à des membres de ce groupe
- Infliger délibérément à ce groupe des conditions de vie calculées pour amener à la destruction partielle ou totale de ce groupe
- L’imposition de mesures pour empêcher toute naissance au sein de ce groupe
- Transférer par la force des enfants d’un groupe vers un autre
Le plan de Feiglin revêt clairement des intentions génocidaires sous au moins deux aspects : il nie l’existence du peuple palestinien, et définit les Palestiniens de façon collective comme un ennemi et une cible de par leur religion :
- « Il n’y a pas deux États, et il n’y a pas deux peuples. Il n’y a qu’un État et un seul peuple. »
- « L’ennemi stratégique est l’Arabe musulman extrémiste sous toutes ses formes, de l’Iran à Gaza, qui cherche à annihiler Israël dans son ensemble. »
En outre, ces actes clairement génocidaires sont des crimes punissables par la convention : « l’incitation publique et directe à commettre un génocide », la « conspiration pour commettre un génocide » et « la complicité de génocide ».
N’importe quel procureur neutre considérerait les déclarations de Feiglin comme une raison suffisante pour engager des poursuites en justice dans le cadre de la convention.
Les États signataires de la Convention sur les génocides sont obligés de punir les crimes punissables selon cette dernière dans des tribunaux nationaux.
Les citoyens de par le monde devraient faire en sorte que Feiglin et tout autre leader israélien qui commet des actes génocidaires soit arrêtés et jugés, via n’importe quel mécanisme légal à disposition, ce qui inclut le fait d’informer les autorités de l’immigration et les législateurs de ces déclarations génocidaires.
Traduction complète de la déclaration de Feiglin
La page Facebook de Feiglin est bien la sienne, puisque c’est celle visible sur sa page officielle du site de la Knesset.
Voici la publication de Feiglin, le 1er août sur Facebook, traduite dans son intégralité par Dena Shunra :
Avec l’aide de Dieu.
À l’attention de Monsieur le Premier ministre, Benjamin Netanyahou.
Monsieur le Premier ministre, nous venons d’apprendre que le Hamas s’est servi du cessez-le-feu pour enlever un officier. Il semble que cette opération ne soit pas prête de se terminer.
L’échec de cette opération était inévitable depuis ses débuts, car :
a) Elle n’a aucun objectif clair et précis
b) il n’y a pas de structure appropriée pour soutenir moralement nos soldats.
Ce qui est nécessaire, désormais, c’est de comprendre le fait qu’Oslo, c’est terminé ; que c’est notre pays et notre pays exclusivement, y compris Gaza. Il n’y a pas deux États, ni deux peuples ; il n’y a qu’un État pour un peuple.
Ayant compris celà, ce dont nous avons besoin, c’est d’une révision complète et minutieuse de notre stratégie, en termes de définition de l’ennemi, des tâches opérationnelles, des objectifs stratégiques, et bien entendu, de l’éthique de guerre appropriée.
1) Définir l’ennemi :
L’ennemi stratégique est l’Arabe musulman extrémiste sous toutes ses formes, de l’Iran à Gaza, qui cherche à annihiler Israël dans son entièreté. L’ennemi immédiat est le Hamas (pas les tunnels, ni les roquettes ; le Hamas)
2) Définir les tâches :
Conquérir la totalité de la bande de Gaza, et annihiler toutes les forces combattantes et leurs soutiens.
3) Définir un objectif stratégique :
Transformer Gaza en Jaffa, une ville israélienne florissante comptant un nombre aussi restreint que possible de civils hostiles.
4) Définir une éthique de guerre :
« Malheur à celui qui cause le mal, et malheur à son voisin »
À la lumière de ces quatre points, Israël doit agir de la sorte :
a) L’IDF [l’armée israélienne] doit désigner certaines zones ouvertes sur la frontière du Sinaï, adjacente à la mer, dans laquelle la population civile serait concentrée, loin des zones urbaines actuellement utilisées pour des tirs de roquettes et où se trouvent des tunnels. Dans ces zones, des campements de tentes seraient établis, jusqu’à ce que des destinations d’émigration adaptées soient déterminées. La distribution d’électricité et d’eau vers la zone autrefois peuplée sera coupée.
b) La zone autrefois peuplée sera bombardée avec la puissance de feu maximale. L’infrastructure civile et militaire du Hamas dans son intégralité, ses moyens de communication et sa logistique, seront détruites entièrement et rasées.
c) L’IDF divisera la bande de Gaza latéralement et en travers, étendra de manière significative des corridors, occupera des positions de commandement, et exterminera les poches de résistance, s’il s’avère qu’il en reste.
d) Israël commencera à chercher des destinations d’émigration et des quotas pour les réfugiés provenant de Gaza. Ceux qui désirent émigrer bénéficieront d’un ensemble de mesures économiques généreuses, et arriveront dans leurs pays d’accueil avec des moyens économiques considérables.
e) Ceux qui veulent rester, s’il est démontré qu’ils n’ont aucune affiliation avec le Hamas, seront obligés de signer publiquement une déclaration de loyauté à Israël, et recevront une carte d’identité bleue similaire à celle des Arabes de Jérusalem-Est.
f) Quand les combats seront terminés, la loi israélienne sera étendue afin de couvrir la bande de Gaza toute entière, les gens expulsés de Gush Katif seront invités à retourner dans leurs colonies, et la ville de Gaza et sa périphérie seront reconstruites à l’image de véritables villes touristiques et commerciales israéliennes.
Monsieur le Premier ministre,
Nous vivons à un moment-clé de notre destin et de l’histoire de l’État d’Israël. Toutes les métastases que sont nos ennemis, de l’Iran au Hezbollah en passant par l’EIIL et les Frères musulmans, se frottent allègrement les mains et se préparent pour le prochain round. Je vous préviens que toute solution moins ambitieuse que celle que je viens de définir ici signifierait encourager l’offensive constante contre Israël. Il n’y a que lorsque le Hezbollah aura compris comment nous aurons traité le problème du Hamas dans le Sud qu’il cessera de tirer ses 100 000 missiles par le Nord. Je vous exhorte d’appliquer la stratégie proposée ici. Je n’ai aucun doute que l’ensemble de la population israélienne se tiendra à votre droite dans son écrasante majorité, tout comme moi, si seulement vous adoptiez ce plan.
Avec mes plus hautes considérations, et tout mon respect,
Moshe Feiglin
Traduit d’après l’article de Electronic Intifada par Fabio Coelho pour Croah.fr
Commandant à Gaza, un colonel druze illustre les divisions en Israël :
…
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