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19 avril 2024

Les violences reprennent en Libye entre les islamistes et les milices tribales


MOND’AFRIQUE

Les violences reprennent en Libye entre les islamistes et les milices tribales

Alors que les islamistes de Misratta et de Abdelhakim Belhad semblaient s’imposer petit à petit comme les seuls maitres du pays, des poches de résistances continuent à s’organiser et à défier les protégés du Qatar. Ces derniers jours, de violents affrontements près de Tripoli et à Misratta ont opposé les milices tribales aux islamistes. S’il est trop tôt pour parler d’un renversement des forces en présence, il semblerait que la situation est plus complexe que ne l’avaient envisagé les diplomates occidentaux.

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Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

Près de trois ans après la mort de Mouammar Kadhafi,  il n’existe toujours pas de pouvoir central en Libye. L’absence d’affrontements dépend du bon vouloir des milices, de leurs intérêts financiers et politiques. Mis à part les diplomates occidentaux, personne ne reconnait la légitimité du pouvoir de Tripoli. Les milices tribales maitrisent leurs territoires, gèrent la sécurité et font la justice. A l’Est, la Cyrénaïque, l’une des trois grandes régions du pays, n’a cessé de se désolidariser de Tripoli, laissant planer le risque de la partition.

Islamistes en perte d’influence

Aujourd’hui il est difficile de mettre en lumière la situation chaotique du pays. Une grande tendance semble cependant émerger au fil des semaines avec le retournement des grandes milices tribales. Réunies en conseil, les chefs de guerres des plus grandes milices auraient ainsi, d’après des sources proche du terrain, décidé d’entrer en conflit ouvert contre les islamistes de Misratta et les hommes restés fidèles à Abdelhakim Belhadj.

D’après ces mêmes sources, de violents combats ont suivi cette décision avec notamment des affrontements à trente kilomètres de Tripoli entre les islamistes et les forces des tribus. Si l’on ajoute à ces récents affrontements les bruits de rencontre entre les chefs de guerre de la prestigieuse tribu de Zenten avec Saïf al-Islam la semaine dernière ou la montée en puissance du Général Haftar, tout semble indiquer que les forces islamistes perdent de leur influence.

Renforts du Soudan

Au pied du mur, les islamistes auraient ainsi fait appel à des renforts venus du Soudan. La décision aurait été prise après que plusieurs dizaines de morts et la perte de matériel militaire (véhicules et armes) sèment la panique dans les rangs des milices sous protection qatarie. Près de 1 500 hommes en armes seraient sur le point de gonfler les rangs des islamistes. Autre signe du recul des protégés du Qatar, des bombardements aériens de source non identifiées auraient pris pour cible dimanche 17 août au soir les postes tenus par les milices de Misratta à proximité de Tripoli. Le nombre de victimes n’a pas pu être avancé.

Il est évidemment trop tôt pour parler d’un retournement des forces en faveur des chefs tribaux. Mais, après quelques mois de battement, il pourrait s’agir d’un nouvel équilibre qui redonne de l’espoir aux kadhafistes et défenseurs des idées de la révolution verte.

Publié par Clement Fayol

Journaliste indépendant, diplômé en relations internationales à Beyrouth. Pigiste pour différentes publications sur Moyen-Orient, Afrique et Économie. Travaille particulièrement sur les pays d’Afrique centrale et du Sahel.

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