AFRIQUE. Lynchage: Existe-t-il un complot contre les dirigeants africains indociles ?

Posted on août 23, 2014

Allain Jules

garveyLes « qui » ont au juste la palme d’or des bons dirigeants africains, prix octroyé par des journalistes occidentaux véreux au service de l’impérialisme et s’habillant d’oripeaux élogieux et surtout jaloux d’une certaine Afrique ? Le Courrier International fait sa compilation habituelle des articles à travers le monde et, comme par hasard, puisque nous ne lisons plus ces torchons, nous tombons sur un article tiré  de  » Observador », un journal portugais des bas-fonds. L’auteur de l’article, un certain Fabio Monteiro a pris sa plus belle plume sanguinolente, à l’encre rouge-sang et à chaque phrase, une approximation dans sa fulgurance nauséabonde.

Que les choses soient claires, il ne s’agit nullement d’apporter un quelconque soutient aux dirigeants brocardés, en l’occurrence Teodoro Obiang Nguema Mbazogo, président de Guinée-Equatoriale, et son homologue angolais, Eduardo dos Santos. S’appuyant sur le magazine américain Forbes, mais ne reprenant nullement la quintessence du supposé classement, il se lance dans une machination morbide. Dans sa dialectique mortifère, il assène des contre-vérités abyssales. La vérité c’est que ces journalistes pro-gouvernementaux occidentaux voudraient que l’argent que génère aujourd’hui le gaz et le pétrole équato-guinéen soit géré par eux. Lisez le début de l’article pour vous rendre à l’évidence. Le reste est tellement insipide que c’est à mourir de rage, ou plutôt de rire :

tyran

 

L’auteur de l’article se lance alors à corps perdu dans la falsification, en parlant d’un président qui accapare tout l’argent du pétrole avec sa famille et qui ne regarde pas le reste de la population. Sans avoir mis les pieds une seule fois en Guinée-Equatoriale, il fait un copier-coller scabreux des récits abracadabrantesques ficelés dans des officines impérialistes qui ne voient pas d’un bon oeil la manne pétrolière leur échapper. « Il est vieux », c’est un « dictateur », il est « au pouvoir depuis 35 ans », « le tyran »… etc. On apprend que 20% des enfants équato-guinéens meurent à 5 ans faute de soins. Que 80% de la population souffrent parce qu’ils ne bénéficient pas d’hôpitaux ou d’écoles. Après un constat aussi mensonger, on s’interroge sur le bien fondé d’une telle diatribe. Dans l’article de cet Fabio Monteiro, il ne manquait plus qu’il nous dise que Obiang Nguema mange des bébés au petit-déjeuner. Il est accusé d’avoir été le maître sous Macias, son oncle, qu’il renversa en 1979. Il est accusé d’avoir torturé dans les prisons. D’avoir tué et emprisonné des innocents et tutti quanti. Quelle leçon de bonne gouvernance peut donner le Portugal au monde ? On croit rêver !

Mais, il ne dira jamais aux Portugais qu’aujourd’hui, il vaut mieux vivre en Guinée-Equatoriale qu’au Portugal, à Luanda qu’à Lisbonne. Il n’y a pas de favelas à Bata, Mongomo ou Malabo, en Guinée-Equatoriale, encore moins à Luanda, en Angola. Les routes bitumées de Guinée sont largement plus nombreuses que celles du Portugal. A propos de l’Angola, aujourd’hui, ce sont plutôt les Portugais qui s’y rendent pour faire la manche. L’élève a largement dépassé le maître. Mais ça, il ne le mentionne pas, Dos Santos c’est un « dictateur », un « vieux », « au pouvoir depuis 35 ans ». Il ferait mieux d’aller faire un reportage dans ces pays pour comprendre que le développement n’est pas un vain mot. Beaucoup reste à faire, certes. L’Angola a souffert d’une guerre atroce durant des décennies. La Guinée-Equatoriale vient à peine de commencer son développement car, ses richesses du sous-sol ont été découvertes récemment et leur exploitation est très récente.

yes man

Si Teodoro Obiang Nguema Mbazogo s’est retrouvé au Brésil, c’est à l’invitation de la présidente Dilma Rousseff. Pourquoi ne brocarde-t-il pas la présidente du Brésil ? Mystère et boule de gomme. Ce sont les lusophones, contrairement au Portugal qui refuse, qui ont voulu que ce petit pays pétrolier hispanophone adhère à la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). Demande rejettée visiblement au Timor le 23 juillet dernier. Si le magazine Forbes était une Bible, ça se saurait depuis longtemps. Si les Gouvernements occidentaux qui, aujourd’hui, sont incapables de s’entendre pour broyer le fléau Etat islamique (EI) étaient de vrais démocraties, c’est à dire le pouvoir au peuple, ça se saurait aussi. Ce n’est que lors du vote que les Occidentaux ont l’ivresse du pouvoir-papier et/ou bulletin de vote, lorsqu’ils doivent élire leur président ou leur député. Après ça, rien. Quand François Hollande décide d’armer les soi-disant « opposant modérés » en Syrie ou les peshmergas kurdes, demande-t-il l’avis d’un citoyen lambda ? Démocratie mon oeil…ou si, « cause toujours » car, on peut à peu près tout dire. C’est tout mais, Big Brother veille d’où cette idée saugrenue de vouloir contrôler l’Internet…Forbes déclare donc que les pires dirigeants africains (top 5) sont: Obiang Nguema (Guinée), Dos Santos (Angola), Robert Mugabé (Zimbabwé), Le roi Mswati III, (Swaziland) et Omar el-Béchir (Soudan)…

Pourquoi ces journalistes ne condamnent-ils pas le Qatar, pays arabophone qui fait désormais partie de la….Francophonie ? Est-ce parce que ce pays leur donne de l’argent et est probablement l’actionnaire principal de plusieurs organes de presse occidentaux ? Ces indignations sélectives commencent à bien faire. Quand les Africains se plaignent en accusant toujours les Occidentaux d’empêcher leur évolution, à tort ou à raison, c’est parfois vrai mais, pas toujours. Obiang Nguema veut quitter la zone CFA. Le Franc CFA est-il bien pour l’Afrique ? Non. Tout le monde le sait. En France, la justice a poursuivi son fils pour « biens mal acquis », une rapine car, l’argent obtenu de la vente de ses biens n’est jamais retourné en Afrique. Pourquoi les princes du Qatar ne sont jamais poursuivis pour les mêmes faits ?

Ces assoiffés de sang veulent-ils pousser encore une fois l’OTAN, leur bras armé, avec toujours des prétextes fallacieux, vers une conquête à la Kalachnikov et au Tomahawk pour contrôler les richesses angolaises et équato-guinéennes ? Voila des gens qui s’arrogent le droit de critiquer, d’insulter et de ridiculiser toujours les mêmes, depuis des lustres. Malheureusement, certains Africains en mal de sensation et grisés par le pouvoir épousent la même dialectique pour parler de leurs dirigeants. Vouloir être calife à la place du calife est leur dada. Le reste, c’est à dire le bien-être des citoyens, est inexistant. Demandez leur de fournir un programme fiable et viable. Ils en sont incapables. A part critiquer, demander la démission et reprendre les mots et les maux du maître qu’ils disent combattre en public et avec qui ils dînent le soir, c’est le vide sidéral…Certains qui lisent les yeux bandés n’hésiteront pas un seul instant à parler de…thuriféraires des dictateurs pour nous brocarder, parce qu’ils ne rêvent que d’une chose, leur bonheur et non celui de leur pays ou de leur continent. Ils sont même plus dangereux que l’ex maître…

Terminons ce post avec les mots sages et empreints de connaissance de Marcus Mosiah Garvey: « Pendant plus de 300 ans, l »homme blanc a été notre oppresseur, et il ne nous accordera pas de bon gré la vraie liberté…nous devons nous libérer nous-mêmes ».