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19 avril 2024

Libye : du sang sur les chemises blanches de BHL


Boulevard Volttaire

Libye : du sang sur les chemises blanches de BHL

Levy-Bernard-Henri-BHL
Le 22 août 2014

La Libye s’enfonce, chaque jour, un peu plus dans l’horreur et la guerre civile.

La Libye s’enfonce, chaque jour, un peu plus dans l’horreur et la guerre civile. Les aéroports sont désertés, car les combats qui font rage entre les différentes milices pour s’emparer du pouvoir n’épargnent personne et notamment pas les étrangers.

Ainsi a eu lieu dernièrement l’exécution publique, dans le stade de football de Derna, d’un Égyptien accusé de meurtre. Ce comportement barbare est à mettre sur le compte d’un groupe djihadiste. Estimant que cet acte devait servir d’exemple, ce dernier fait circuler, depuis l’assassinat, une vidéo sur les réseaux sociaux relatant les derniers instants du condamné. Les images montrent la victime, Mohamed Ahmed Mohamed, conduit les yeux bandés dans le stade en pick-up. Des hommes masqués armés de fusils le forcent à se mettre à genoux. Dans une déclaration, il lui est reproché d’avoir poignardé à mort un Libyen, Khalid al-Dirsi, et d’avoir reconnu les faits. Il est précisé que la choura (conseil des juges musulmans) avait décidé de l’exécuter à moins qu’il ne soit pardonné par la famille de la victime, mais celle-ci a refusé de le faire. L’on voit ensuite un homme masqué, certainement le frère de Khalid al-Dirsi, recevoir une arme de poing et tirer dans la tête du condamné. De nombreuses personnes assistent dans les tribunes à cette parodie de justice, l’une d’elle brandit la bannière noire et blanche d’Ansar Asharia. Cette action a été attribuée au groupe armé la Choura de la jeunesse islamique de Derna, apparemment lié à Ansar Asharia.

Si la famille de cet Égyptien veut des responsable de cette pseudo-justice, nous pouvons lui fournir une liste non exhaustive de personnalités. D’ailleurs, celles-ci auraient dû être présentes au stade pour constater de leurs yeux le résultat de leurs actions criminelles après le renversement de Kadhafi et la déstabilisation de la région. Et d’abord notre bobo national, conscience du printemps arabe. Hélas, dans le stade, point de BHL avec son étude botulienne sous le bras. Quand on sait que notre philosophe autoproclamé avait déclaré à la radio : « Si Kadhafi prend Benghazi, l’immense drapeau français qui flotte sur la corniche sera littéralement éclaboussé du sang des Libyens. » Et maintenant, le voit-il, le sang des victimes ? Tel celui de cet Égyptien, ruisselant sur sa chemise blanche immaculée.

Selon Amnesty International, les autorités ont perdu le contrôle de Derna depuis fin 2011 et il n’y a plus, depuis, ni police ni armée dans la ville. La justice a cessé d’y fonctionner après l’assassinat, en 2013, d’un haut magistrat et les menaces répétées contre les juges par des groupes terroristes. Ceux-ci contrôlent la ville, ancienne capitale de la province de Cyrénaïque, où depuis deux ans ont lieu assassinats ciblés de politiques et de religieux. La violence est telle que la Tunisie voisine a dû fermer plusieurs fois ses frontières en raison de l’afflux d’immigrés égyptiens ou philippins venant se réfugier dans le sud du pays. Depuis la mi-juillet, la Libye est en proie à des combats entre milices, qui ont poussé le Parlement élu le 25 juin à demander une intervention étrangère pour protéger les civils.

Une intervention étrangère… cela ne vous rappelle rien ? Mais oui, notre brave ex-Président qui, enfourchant les délires de BHL, a réussi avec sa petite taille et ses talonnettes à déstabiliser à lui tout seul, sans l’aide militaire directe américaine pour une fois, cette région du Maghreb.

Et dire que notre petit Nicolas, responsable de tous ces massacres (sans parler de la situation au Mali), a toutes les chances de se représenter aux prochaines présidentielles…

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