Secouée par des violences depuis la révolution de 2011, la Libye a finalement renoncé à organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2017, pour laquelle un appel à candidatures a été lancé par la Confédération africaine (CAF). «Une délégation libyenne, conduite par le ministre de la Jeunesse et des Sports de Libye et comprenant le président de la Fédération libyenne de football, l’a signifié au président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou», lors d’une réunion vendredi au siège cairote de la CAF, a annoncé celle-ci samedi dans un communiqué.«Raison invoquée par la partie libyenne, la situation sécuritaire instable que traverse le pays», précise-t-elle.

La Libye devait déjà organiser la CAN en 2013. Mais l’intervention militaire étrangère et la révolte intérieure qui ont mis fin au régime du dictateur Mouammar Kadhafi au cours de l’année 2011 avaient poussé la CAF a procéder à un réaménagement du calendrier, en accord avec les parties prenantes. La Libye devait finalement organiser l’édition 2017, initialement dévolue à l’Afrique du Sud, qui reprenait au pied levé celle de 2013, puisqu’elle bénéficiait de toutes les infrastructures requises après avoir reçu la Coupe du monde en 2010. Avec ce désistement, la CAF a lancé un appel à candidatures à ses 54 fédérations membres, jusqu’au 30 septembre. Au vu du court délai imparti, elle sélectionnera au cours de l’année 2015 «un pays hôte possédant déjà l’essentiel des infrastructures et facilités requises (stades, terrains d’entraînement, hébergement, voies de communication…)».

L’équipe nationale de Libye, qui s’était qualifiée pour la CAN-2012 en Guinée-Equatoriale et au Gabon à la surprise générale, avec notamment quelques joueurs qui avaient participé à la révolte anti-Kadhafi, s’est fait sortir dès le premier tour des éliminatoires pour la CAN-2015 au Maroc, par le Rwanda (0-0, 0-3). Mais elle avait remporté plus tôt la troisième édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan), réservé aux joueurs évoluant sur le continent, en battant le Ghana en finale (0-0 a.p., 4-3 t.a.b.), début 2014 au Cap.

Depuis la mort de Kadhafi en 2011, les autorités de Tripoli ne parviennent pas à contrôler les dizaines de groupes armés composés d’ex-rebelles qui font la loi dans le pays en l’absence d’une armée et d’une police bien structurées et entraînées. Les violences de fin juillet-début août ont même amené de nombreuses capitales occidentales à évacuer leurs citoyens et diplomates. Samedi en fin d’après-midi, des milices islamistes affirmaient avoir pris le contrôle de l’aéroport de Tripoli, à 30 kilomètres de la capitale, à l’issue de dix jours de violents combats avec des miliciens nationalistes. La nuit précédente, leurs positions avaient été prises pour cibles par un raid aérien d’origine non-identifié, faisant au moins dix morts.

AFP