Mardi, la MINUSS (Mission de maintien de la paix de l’Onu au ) avait annoncé qu’un de ses hélicoptères Mi-8 qui effectuait une mission de transport de fret de routine, s’était écrasé à une dizaine de kilomètres au sud de Bentiu dans la zone des combats au Sud-Soudan. Le bilan fait état de trois membres de l’équipage décédés et d’un survivant actuellement hospitalisé.

Selon le témoignage de l’unique survivant du , « quelque chose a frappé la queue de l’hélicoptère à une altitude d’environ 1.000 mètres, provoquant un incendie ».

Que fait-on dans ces cas-là ? La moindre des choses serait de faire une enquête pour connaitre les causes du crash. Cette enquête est d’autant plus nécessaire que le lieu du crash se situe dans une zone de combats, qu’il s’agit d’un hélicoptère de l’ONU et que tout porte à croire qu’il a été heurté par un projectile. Eh bien, non. Aux yeux des , cela ne suffit pas. Il faut dire que l’équipage souffre d’un grave défaut : certes, ils effectuaient une mission onusienne, à bord d’un hélicoptère onusien, mais ils sont tous les quatre russes, et l’appareil, un Mi-8, avait été loué à une société russe.

Selon l’ de la Russie aux Nations unies, Vitali Tchourkine, « Les éléments dont nous disposons attestent que l’hélicoptère a été abattu ». avait invité le Conseil de sécurité de l’Onu à adopter une déclaration sur la nécessité d’enquêter sur cette catastrophe et de punir les coupables. Mardi, la Russie avait soumis au Conseil de sécurité un projet de déclaration qui avait soulevé l’opposition des Etats-Unis. Selon le diplomate, « on a l’impression que Washington cherche à mettre quelqu’un hors de cause ».

Une fois de plus, l’ONU se fera remarquer par son silence largement relayé par les grands médias. Après tout, que sont trois pilotes russes dans une zone qui ne doit surtout pas détourner l’attention de l’opération médiatique en cours avec le DAESH ? L’ONU ne se définit plus que comme une organisation au service des Etats-Unis. Aucune proposition, aussi anodine soit-elle, si elle ne vient pas des Etats-Unis et ses alliés, ou surtout si elle vient de la Russie, n’aura plus, désormais, aucune chance d’être adoptée. Ce qui faisait dire à Serguei , avec son langage diplomatique habituel :

« De plus en plus de questions se posent quant à la capacité de l’actuelle administration américaine à participer à l’élaboration d’approches réalistes et pragmatiques des problèmes internationaux, et à évaluer correctement la situation dans les différentes régions du monde ».

Avic – Réseau International