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26 avril 2024

Bombarder, et bombarder encore


MONDAFRIQUE

Bombarder, et bombarder encore

La Libye en 2011 puis à nouveau en 2014, si l’on suit le ministre français de la Défense qui devrait intervenir à l’ONU en ce sens, la guerre des drones et désormais l’Irak : les bombardements semblent être devenus l’outil diplomatique préféré de la France, et plus généralement des puissances occidentales. Alors que les premiers vols français de reconnaissance ont débuté dans l’espace aérien irakien, il est temps de s’interroger sur cette caricature de diplomatie: bombarder ou ne pas bombarder.

 
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Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

C’est officiel, la France a débuté les vols de reconnaissance au dessus de l’Irak.  Ces manœuvres ont pour vocation de déterminer des cibles pour des bombardements à venir. Les éditorialistes français et américains se sont alignés sur la position de l’Elysée et de la Maison Blanche : il faut agir. L’Etat irakien n’existe plus, les milliards de dollars américains pour l’équipement et la formation de l’armée officielle n’ont servi à rien. L’Etat islamique (EI) a pris le contrôle d’une grande partie du pays, est aux portes de Bagdad et du Kurdistan, alliés des Américains. Depuis le début de l’été, la progression des jihadistes en Irak a fait disparaitre de l’actualité la répression syrienne. En quelques mois, aux oubliettes la rencontre entre les rebelles syriens et le Sénateur américain, et ancien candidat à la présidence du pays, John Mac Cain. De grand ami et relais d’influence dans la région à ennemi public numéro un, la frontière est ténue.

Plus de guerre, seulement des « interventions »

La guerre c’est sale. Pour préparer l’opinion publique la France et les Etats-Unis insistent sur la nécessité d’intervenir sans jamais prononcer le mot. Si l’on se souvient bien, fin août 2013, Paris, Londres et Washington avaient servi le même discours pour une « intervention » en Syrie. A l’époque aussi il s’agissait de frappes aériennes. L’impopularité des guerres d’Afghanistan et d’Irak, l’absence de moyens poussent les occidentaux à présenter les bombardements comme une recette miracle. Si les diplomates et responsables politiques ont le chic pour exposer le catastrophisme des situations, ils ont aussi tendance à donner l’impression qu’il n’existe qu’un seul type de réaction.

Bachar Al Assad résiste, l’Etat islamique gagne du terrain, la Libye est en proie au chaos et devient la plaque tournante des armes et combattants du Sahel ? Il faut bombarder. Le très pertinent magazine « Foreign Policy » n’est pas dupe, dans un papier au titre évocateur « Nous n’avons pas besoin d’une autre guerre idiote », l’universitaire Rosa Brooks rappelle que « les frappes aériennes sont une excellente manière de tuer des gens (…) mais les frappes sont inadaptées pour tenir un territoire, et encore moins efficaces pour établir des structures stables et légitimes de gouvernance. » L’exemple libyen en témoigne.

Bombarder, et après ?

Ce moyen d’action a pourtant montré ses limites. Une fois les objectifs militaires atteints, que faudra-t-il faire ? Qui soutenir et financer sur le terrain pour favoriser une alternative à l’Etat islamique ?  Par principe les bombardements gèrent une situation d’urgence. Mais si les Occidentaux, de moins en moins soucieux par ailleurs de la légalité internationale, continuent à intervenir ponctuellement et dans l’urgence, l’Irak se dirige vers un scénario libyen. Dans ce pays, l’après-Kadhafi n’a été qu’une succession de promesses de soutien à la reconstruction dont on déplore l’absence de résultats. Les contrats signés avec les grandes sociétés d’armement, de construction ou d’exploitation d’hydrocarbures n’ont en rien permis de reconstruire l’identité perdue du pays. Sans vision politique, la diplomatie n’est plus un positionnement stratégique mais un perpétuel casse-tête dans lequel les alliés de la veille, grassement soutenus et financés, sont les ennemis du jour.

Publié par Clement Fayol

Journaliste indépendant, diplômé en relations internationales à Beyrouth. Pigiste pour différentes publications sur Moyen-Orient, Afrique et Économie. Travaille particulièrement sur les pays d’Afrique centrale et du Sahel.

jamesdine

Ils ne font pas la guerre à Israël qui ne respecte aucune résolution des Nations Unies !

c’ est comme la question des « djihadistes » français et européens: ce sont des terroristes !
les Français et eutres européens qui rejoignent l’ armée israelienne pour tuer des enfants palestiniens, eux sont considérés dans leur droit de tuer !

Deux poids et deux mesures grâce aux wahabites et autres quataris qui déposent leurs fonds aux Etats Unis … dans des banques juives qui serviront à prêter de l’ argent aux Israéliens pour continuer de dominer la région.

La démocratie est un critère alibi pour se permettre de voler les richesses des pays arabes grâce à l’ asservissement idéologiques des « élites » et la corruption des gouvernants.

Du ghetto de Varsovie au ghetto de Gaza, qu’ est ce qui a changé ?

Les victimes sont devenus criminels !
Donc: ……………..

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