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28 mars 2024

Raymond Gurême, 89 ans, rescapé des camps, victime de violences policières


LE JOURNAL

MEDIAPART

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Raymond Gurême, 89 ans, rescapé des camps, victime de violences policières

Raymond Gurême, 89 ans, rescapé des camps de lamort, victime de violences lors d’une intervention policière. 

 » Y’a une limite à tout  » …

 »  Y’ a un policier qui est renté chez moi  »  …  » Alors il a pris la matraque  »   » il m’a tapé sur la tête sur les bras …  » il m’a jeté dehors  et il re-continuais à me taper  »   » ils ont tout matraqué tout le monde  »  ….  » ils  ont tapé les enfants,  les femmes,  …  »  » J’ai porté plainte à la police de la polices  » …  j’ai 90 ans bientôt … »

29 septembre 2014Après une intervention policière, le mardi 23 septembre 2014 sur son terrain et des terrains voisins appartenant à sa famille, Raymond Gurême, âgé de 89 ans, présente des marques de coups et des traumatismes physiques et psychologiques importants.

Quatre membres de sa famille  – deux de ses fils, un petit-fils et une petite-fille –  qui se sont interposés ont également subi des violences, ont été placés en garde à vue et sont passés en comparution immédiate mercredi pour  « outrage et rébellion »  contre des policiers.

Si ce type de violences contre une personne âgée choque dans tous les cas, l’affaire prend un relief particulier étant donné le profil de la victime:

Raymond Gurême est l’un des derniers survivants de l’internement des tsiganes et forains en France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Raymond Gurême est l’un des derniers survivants d’une page occultée de l’ histoire de la France.

L’homme, le vieil homme,  est écrivain, et fut, dans un passé récent, décoré, et ce  très officiellement par l’alors Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui, dans l’un de ces discours dont ce Ministre,  immensément cultivé et très brillant homme de lettres et non-moins brillant cinéaste, a le secret, officialise, de la sorte, la reconnaissance du génocide Tzigane, perpétré, lors de la seconde  guerre mondiale, par l’administration allemande et les nazis, quand le pouvoir allemand entreprit l’internement systématique de tous les Tziganes et leur destruction en masse dans les camps de la mort.

 

Jeudi 19 avril 2012


Discours de Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la remise des insignes de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres à Raymond Gurême.


Cher Raymond Gurême,


À Montlhéry, aujourd’hui, il y a un circuit automobile. …

Plus rien ne subsiste d’une page noire de notre histoire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, quelque 6500 femmes, hommes et enfants, forains, roms, gens du voyage, ont été internés dans une trentaine de camps gérés par l’administration française.
Ils ne seront libérés qu’en mai 1946.
Vous étiez parmi eux, avec votre famille, dans l’Essonne, au camp de Linas-Montlhéry. Vous aviez quinze ans. Vous subissez l’absence d’hygiène, le froid, la faim, la violence des gardiens, les insultes. Vous êtes aujourd’hui le dernier témoin d’une page occultée de notre passé.
Avant 1940, vos parents et leurs neuf enfants apportaient  « la civilisation dans les villages »,  grâce à leur cinéma et leur cirque ambulants. Le cinématographe,  « pour faire rêver, rire, trembler et pleurer banlieusards et provinciaux »,  comme vous l’écrivez dans votre livre.

En octobre 1940, près de Rouen, l’insouciance de ces années d’enfance cesse brutalement : les gendarmes viennent vous chercher, au petit matin. Votre père, ancien combattant de la Grande Guerre, écrit en vain au Préfet pour demander une libération. Votre famille est privée de ses effets personnels et transférée, menottée, vers le camp de Linas dans l’Essonne.

Vous tentez une évasion en 1942 : le maire de votre commune de naissance, en Seine-et-Marne, vous dénonce. 

La deuxième évasion est la bonne :
Vous survivez en travaillant dans des fermes en Bretagne. Après le vol d’un camion de ravitaillement allemand au profit de la Résistance, vous êtes de nouveau incarcéré à Angers, puis à Troyes, avant de rejoindre les camps de travail en Allemagne. Vous vous évadez à nouveau en juin 1944, et regagnez Paris caché dans la soute à charbon d’une locomotive. Vous rejoignez la Résistance dans le Nord de Paris, puis l’armée, en participant à la bataille de Bastogne.
Vous ne retrouverez les vôtres qu’en 1952, en Belgique, où votre père organise la survie en tenant un jeu de quilles. Dans la famille, le silence est de mise sur les années de souffrance. Ce n’est qu’en 2009 que vous obtiendrez une carte d’interné politique.
Aujourd’hui, alors que vous résidez à 5 kilomètres à peine de Montlhéry, vous témoignez.

Votre livre,  » Interdit aux nomades  » , écrit avec Isabelle Ligner et publié l’année dernière aux éditions Calmann-Lévy, lève le voile. Pour la mémoire de vos proches, pour vos enfants, pour vos petitsenfants.


Cet épisode de notre histoire ne figure toujours pas dans nos manuels scolaires. Pourtant, cette histoire, la vôtre, fait partie intégrante de notre histoire nationale.
Se remémorer cet épisode, c’est aussi contribuer à lutter contre les discriminations que subissent encore les Tsiganes dans notre pays, implantés pourtant sur ce territoire depuis le XVème siècle, et citoyens français à part entière.
C’est le combat que mène le collectif « Une mémoire française », composé d’associations de Tsiganes de France et d’un comité d’historiens. C’est le combat du cinéaste Tony Gatlif.

C’est un combat que je rejoins, et je tenais aujourd’hui à partager avec vous cette lutte contre l’oubli, contre le non-dit, contre l’occultation ; contre ce qui, pour reprendre les propos de votre père, « dépasse l’entendement ».
Le groupe de travail « Culture et gens du voyage », mis en place par le Secrétariat général de mon Ministère en septembre dernier, composé par les représentants des fédérations des gens du voyage, a proposé l’unanimité que vous soit remis cette distinction honorifique.

Aujourd’hui, je suis fier et honoré de vous la décerner.

Cher Raymond Gurême, nous vous faisons chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

 

La police, lors d’une opération coup de poing armé menéeà Arpajon, une petite municipalité de 10.000 habitants de la région d’Ile de France le mardi 23 septembre 2014, s’ est introduite à son domicile et celui de sa famille sans mandat de perquisition.

Témoignage de Raymond Gurême.
La France, contrairement à l’ Allemagne est un des pays qui n’ a pas reconnu le Génocide tsigane.
Une des filles de Raymond:
« C’est un flic de 29 ans qui a frappé mon père de 89 ans. Il faut vraiment être une crapule pour taper sur des personnes âgées. A 29 ans, c’est courageux de matraquer un homme de 89 ans !  Quand j’ai trouvé mon père dans cet état, j’ai dit au flic qui l’avait frappé   » t’as pas honte ? « .  Il m’a rigolé en pleine figure. Mon père a été interné, déporté, résistant. Il en a déjà assez vu, la police pourrait peut-être le laisser tranquille non ? Et mes frères, vous croyez que c’est juste qu’ils soient embarqués et condamnés. N’importe qui se serait énervé de voir traiter son père comme ça ».

Un autre fils de Raymond, qui a aussi cherché à le défendre et a été placé en garde à vue et condamné pour « outrage et rébellion. »

Police française!  Police Allemande  !   Avec l’accent, hein ! S’il vous plait ! … Hein! ave’ l’accin … L’accin à Lacombe Lucien ! Police Allemande !  » Vos papiers  » … Avé l’accin :  »  Police française!   Police Allemande  ! … Police française!  Police Allemande  ! …

On cogne, On rafle et On rigole !!! …   » Con ! Qu’est-ce-qu’on leur a mis ! Et au vieux … !  t’as vu sa fille !!!  » … Qu’est-ce-qu’on leur a mis !!!  »  C’est qu’on fait notre boulot !!!  On fait le jobe … !!! Avé l’accin, le méridional de Lacombe … Lacombe Lucien, Police Allemande, enrôlé volontaire,  » Lacombe Lucien, Gestapo  »  Police secrète d’état,   » On fait le jobe … !!! … Geheime StaatsPolizei … Avé l’accin :  Police française! … Police Allemande  ! …Police d’état … Police allemande ! Police secrète d’État !  Geheime StaatsPolizei … Gestapo :  Police Allemande de l’État français … ! Vos papiers !!! … Raus ! Scnhell ! …

Ce cri qui nous étouffe. Immense désarroi. Colère impuissante.   Terriblement  » courroucé  » que nous ne puissions en finir avec cet état des choses absolument lamentable.   » Suivez-nous !  » Police  » On a tous les droits ! …  »  On est le jobe  » …  » Le jobe, c’est nous  » …  » Le jobe, c’est eux … » La gueule du job ! Eux … !

Eux, …  Ces indécrottables crétins qui se la jouent Gestap’, Geheime StaatsPolizei, police secrète d’état de la police française,  nuisent plus à eux-mêmes qu’à ceux auxquels ils veulent nuire fondamentalement, n’imaginent ni cette détermination radicale comme celle de tous les très nombreux proches, même très lointain, de Raymond, pas plus que leur absence totale d’efficience quant à, en quoi que ce soit, modifier, ne serait-ce que d’un hiota, l’intrinsèque mode d’être et de vie, l’intrinsèque spiritualité des Tziganes, du monde Tzigane. Leur beauté fondamentale. Le temps des bourreaux est revenu avec son cortège d’abominations, humiliations et abjections. C’est très simple. La lecture des événements est limpide.

C’est Alexandre Romanès qui le disait, que  » C’est comme pendant la guerre … » .   » C’est comme …  »  Et, tous, hommes et femmes et enfants, tous, proches et lointains, d’Europe et du monde entier, du monde entier, très proches et très lointain de toute la planète,  nous n’avons même pas eu à choisir notre camp pour nous y retrouver. Pour nous y tous retrouver.

 » C’est la guerre … Dont acte! nous vous la ferons ! Tous, du monde entier …! Et la gagnerons … !  L’avons déjà gagnée. Vous ne ferez qu’accroitre la douleur, la grande souffrance dont jamais l’espèce ne cesse de faire endurer à son voisin, et, en définitive, à soi-même. Mais sa  bêtise, son incommensurable ignorance et bêtise conduisisirent Lucien, Lacombe Lucien,  » Police Allemande, avé l’accin si vous plait  » . le conduisit là où il devait aller, aller et finir.   Avé l’ccin, avé l’accin !

Monde édulcoré aux passions mortifères où l’on ne voit plus ce qui se passe sous nos yeux, nos fenêtres …

 

Témoignage de Raymond Gurême:
« Il était autour de 15H30. Je me reposais dans ma camping. J’ai entendu crier. Je me lève pour voir ce qui se passe. C’est alors que la porte s’ouvre. Un flic entre chez moi, la matraque en l’air. Il avait la trentaine. Je ne l’avais jamais vu sur mon terrain. Il était baraqué, les cheveux blonds coupés en brosse et avait de grandes oreilles. Je n’étais pas très réveillé, c’était comme un cauchemar. Il me repousse vers le fond de la caravane.

Je lui dis  » pourquoi tu viens chez moi ?  » Il me répond pas.

Je laisse pas tomber et le questionne encore:   » t’as un mandat pour perquisitionner « . Il me dit:  » on n’en a pas besoin, on n’est pas en Amérique ici « .

Je lui dis:  » moi non plus je suis pas en Amérique et ma caravane non plus, elle est pas en Amérique, alors sors de chez moi  » .

Il a crié  » Ferme ta gueule  »  plusieurs fois et puis c’est comme s’il avait pété les plombs, il a commencé à me taper dessus avec la matraque, une matraque en fer, télescopique. Ca faisait très mal et puis, comme j’ai que la peau sur les os, ça résonnait comme une grosse caisse.

Il y a un policier plus âgé qui lui a crié « attention, vas-y doucement c’est un vieux ! « ,  mais le jeune flic qui s’acharnait sur moi ne l’a pas écouté et l’autre a paru avoir peur et s’est mis en retrait.

J’avais très mal partout mais le pire, c’est quand il a tapé sur l’arrière de l’épaule, presque derrière le cou. Ca m’a comme paralysé. C’est à ce moment là que ça m’a fait repenser…

(la voix de Raymond Gurême se brise dans un début de sanglot vite étouffé par un raclement de gorge)…

Ça m’a fait repenser au trajet de la gare de Brétigny au camp de Linas-Montlhéry  (dans l’ancienne Seine-et-Oise, aujourd’hui en Essonne) que des policiers français nous ont forcés à faire à pied à coups de matraque et de crosse quand j’avais 15 ans –  le 27 novembre 1940. J’ai revu le visage de mes parents et de mes frères et soeurs frappés comme moi, sans raison, par la police française.

On en a pris tellement des coups ce jour-là ! On les comptait même plus. A la fin, tu ne sens plus rien tellement la douleur est forte.
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Et ça recommence, 74 ans après, alors que j’ai presque 90 ans, j’ai été frappé sans raison par un policier français. J’ai eu peur qu’il me tue dans ma caravane, cette caravane que j’ai installée face à la colline où nous avons souffert. Ce policier a aussi cassé des objets auxquels je tenais et a tout renversé dans ma camping. J’ai essayé de sortir de la caravane, de m’évader, comme je me suis nachave (« sauvé, enfui » en romanes) du camp.

Quand je suis arrivé vers la porte, il m’a pris par le cou et la peau des reins et il m’a jeté du haut de la caravane vers le bas  (la caravane de Raymond Gurême est situé en hauteur et trois marches servent à y accéder, le terrain familial étant ensuite en pente jusqu’au portail ndrl).

Je partais pour m’écraser le nez par terre mais comme je suis acrobate depuis que je suis petit, j’ai donné un coup de rein et j’ai réussi à retomber sur les pieds. Le flic m’a regardé partir en vrille. Comme il a vu que je retombais sur les pieds, il est revenu il m’a retapé à l’extérieur et après, ils étaient à deux sur moi. J’ai reçu des coups de pied en plus des coups de matraque. C’est là que certains de mes enfants (Raymond Gurême a eu 15 enfants et un total de 250 descendants) ont cherché à me défendre.

Mais un tas de policiers leur sont tombés dessus et ne leur ont laissé aucune chance. Ils étaient déchaînés. Moi je me suis mis dans la maison (qui est au centre du terrain et dans laquelle se trouve notamment la cuisine collective et la pièce où dormait la femme de Raymond avant son décès, en 2011).

Les flics ont même fouillé la pièce qui est à la mémoire de Pauline. Ils ne respectent même pas nos morts. Ils ont tapé sur tout le monde, même des femmes, qu’ils ont traitées de  » salopes  » et  « d’ordures  » .

Avant de partir comme on était sur le pas de la porte, ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes. Ils m’en ont mis en pleine figure, plein les yeux. Je ne pouvais plus respirer. Mais heureusement au moins le vent était avec nous car il leur en a renvoyé aussi.

Quand j’ai pu aller vers le portail, j’ai demandé à une femme policier qui est la supérieure de tout ce monde-là si elle avait vu dans quel état m’avaient mis ses hommes. Je lui ai demandé aussi de les calmer pour qu’ils arrêtent de frapper mes enfants. Elle n’a rien fait et elle m’a dit alors qu’elle n’était pas sur place quand j’ai été tabassé   » on ne vous a pas frappé, on vous a juste un peu molesté  » . Mes enfants ont été embarqués et condamnés alors qu’ils n’ont fait que me défendre. Ca pour moi c’est inacceptable.
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J’ai la couenne dure, mais le premier soir j’avais tellement mal partout que je n’ai pas pu enlever mes habits pour dormir et m’allonger. Je suis resté sur une chaise toute la nuit. J’ai encore du mal à bouger plusieurs jours après et surtout à tourner la tête. J’ai aussi les boyaux qui me font mal.

Et puis c’est comme si je perdais l’équilibre par moment. J’avais jamais eu ça avant. J’ai été chez mon docteur qui m’a fait un  certificat médical. Je suis allé porter plainte à la gendarmerie d’Egly, où ils ont été très gentils mais ils m’ont demandé de laisser l’original du certificat médical en me disant qu’ils me le ramèneraient.

En tout cas je veux porter plainte et que ces policiers soient punis pour ce qu’ils m’ont fait. Il faut que ça cesse. Depuis que j’ai 15 ans, j’ai des képis sur le dos. J’ai presque 90 ans, je voudrais pouvoir vivre tranquillement sur mon terrain et que la police me laisse en paix ».

 » Me laissent en paix « .

 

 

Raymond, grand-père, oncle, ami…

Lorsque j’ai appris ce qui t’est arrivé, je me suis demandé : qu’aurais-je fait si cet après-midi du 23 septembre j’étais à côté de toi, en train de t’entendre raconter ton passé ou tout simplement des blagues, comme tu sais si bien le faire ? Comment aurais-je réagi en voyant un policier qui, de par son âge aurait pu être ton petit fils, te frapper ?

Raymond, grand-père, oncle, ami… ta parole si douce et si forte en a inspiré plus d’un, depuis que tu l’as libérée après l’avoir enfouie pendant 70 ans en regardant chaque matin la colline où tu avais été interné avec ta famille.

Cet été, parmi le millier de jeunes réunis à Cracovie et à Auschwitz-Birkenau, elle a rempli beaucoup de cœurs et d’esprits d’énergie et de rage de vivre debout. Elle a aussi grandi la soif de justice de ces jeunes venus de partout pour l’entendre, avec celle d’autres survivants de ce génocide que peu ont compris et que beaucoup ignorent, pendant que certains le mentionnent pour en regretter l’échec.

Ta parole, douce et forte, est un exemple pour beaucoup. Pour moi aussi. Mais cet après-midi du 23 septembre, si j’avais été assis sur les marches de ta verdine comme l’autre jour, aurais-je su me limiter à la parole? Si oui, aurais-je pu la maîtriser ?

Je ne sais pas ce que ces policiers cherchaient chez toi ce 23 septembre, ni n’ai besoin de le savoir. Ce que je sais, c’est que tu es un de ceux qui, par les armes, avez fait en sorte que ces policiers ne soient pas sous les ordres des nazis ou de leurs collaborateurs. Pour moi, comme pour toi et, j’espère pour une grande majorité, ça compte. Ce que je sais, c’est que à Birkenau tu as refusé de monter en voiture et, sous un soleil de plomb, tu as marché à pied avec nous jusqu’à l’emplacement du camp des familles tziganes. Car tu as une force admirable. C’est sans doute cette force là que ces lâches individus ont aperçue confusément et avec horreur. C’est sans doute cette force-là qu’ils ont cru pouvoir anéantir à coups de matraque.

Pauvres lâches en uniforme !

Cette force-là, ils ne peuvent pas la saisir. Ils ne sont pas équipés pour. Elle leur échappe tout comme l’esprit qui lui sert de support et la parole qui lui sert de conduit. C’est pourquoi ils se sont pris à toi physiquement Raymond, car autrement que craignaient-ils d’un homme de presque 90 ans, pesant moins de 40 kilos ? On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Ils ont des muscles, des matraques et le monopole de la violence. C’est effectivement beaucoup, pour leur regard de myope. Mais ce n’est rien face à la force que tu possèdes et que tu transmets Raymond ! Contrairement à leur brutalité, elle est d’autant plus redoutable que la brutalité ne l’entame pas

Saimir MILE
Président de La voix des Rroms

 

 

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