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20 avril 2024

Irak: Les Yézidis toujours victimes de brutalités, même si les médias n’en parlent plus


Irak: Les Yézidis toujours victimes de brutalités, même si les médias n’en parlent plus

Publié par Gilles Munier sur 12 Octobre 2014, 06:52am

Catégories : #Irak

Irak: Les Yézidis toujours victimes de brutalités, même si les médias n’en parlent plus

Revue de presse: Human Rights Watch (12/10/14)*

Le groupe armé État islamique détient captifs des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants appartenant à la communauté yézidie d’Irak dans des centres de détention et d’autres lieux situés en Irak et en Syrie.

L’État islamique a systématiquement séparé les jeunes femmes et les adolescentes de leurs familles et a forcé certaines d’entre elles à épouser ses combattants, selon des témoignages recueillis auprès de dizaines de membres des familles des détenues, de 16 femmes et filles yézidies qui ont à s’enfuir, ainsi que de deux femmes toujours détenues dont Human Rights Watch a pu recueillir les témoignages par téléphone. Selon ces personnes, le groupe armé a également enlevé des garçons et ont forcé leurs captifs à se convertir à l’islam.

« La liste des crimes atroces commis par l’État islamique à l’encontre des Yézidis en Irak ne cesse de s’allonger », a déclaré Fred Abrahams, conseiller spécial à Human Rights Watch. « Nous avons recueilli des témoignages au sujet de conversions religieuses forcées et de mariages forcés, ainsi que d’agressions sexuelles et d’esclavagisme – et certaines victimes ne sont que des enfants. »

Aucune des femmes yézidies interrogées par Human Rights Watch n’a déclaré avoir été violée, mais quatre d’entre elles ont affirmé qu’elles avaient dû faire face à de violentes agressions sexuelles et que d’autres femmes et filles détenues leur avaient dit que des combattants de l’État islamique les avaient violées. Une femme a affirmé qu’elle avait vu des combattants acheter des filles, et une adolescente a affirmé avoir elle-même été « achetée » pour 1 000 dollars.

Les enlèvements systématiques de civils yézidis et les exactions commises à leur encontre sont susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité, a précisé Human Rights Watch.

Les personnes interrogées ont déclaré que les combattants de l’État islamique avaient capturé les membres de la minorité religieuse yézidie lors de leur offensive menée dans le nord-ouest de l’Irak le 3 août 2014. Durant les premiers jours, le groupe a détenu les hommes, les femmes et les enfants ensemble. Puis l’État islamique a séparé ses prisonniers en trois catégories: premièrement, les femmes les plus âgées et les mères avec de jeunes enfants, dans certains cas en compagnie des hommes les plus âgés ou de leurs maris; deuxièmement, les jeunes femmes âgées d’une vingtaine d’années et les adolescentes ; et troisièmement, les jeunes hommes jeunes et les adolescents.
L’État islamique a également enlevé au moins plusieurs dizaines de civils appartenant à d’autres minorités religieuses et ethniques, dont des chrétiens, des Chabaks chiites et des Turkmènes, selon des représentants de ces groupes et des membres des familles des détenus.

Le nombre exact des personnes détenues est inconnu, en raison de la poursuite des combats en Irak et du fait que la grande majorité des Yézidis, des chrétiens, des Chabaks chiites et des Turkmènes ont fui vers diverses régions d’Irak et vers les pays voisins quand le groupe s’est emparé de membres de leurs communautés. Des dizaines de captifs se sont échappés mais sont désormais contraints de vivre cachés, ont indiqué des activistes yézidis.

En septembre et au début d’octobre, Human Rights Watch a interrogé 76 Yézidis déplacés dans les villes de Dohouk, Zakho et Erbil, et dans les environs de ces villes, situées dans la région du Kurdistan en Irak. Ils ont affirmé que l’État islamique détient au total 366 membres de leurs familles. Les personnes interrogées ont montré à Human Rights Watch des listes, des cartes d’identité ou des photos de leurs proches qui étaient selon elles emprisonnés, ou ont indiqué leurs noms et d’autres détails les concernant. Beaucoup ont indiqué avoir eu des contacts téléphoniques sporadiques avec les prisonniers, dont certains avaient réussi à dissimuler leur téléphones.

Photo: Familles yézidies fuyant Sinjar

*Source :

Irak : Des Yézidis détenus par l’État islamique sont forcés de se marier et de se convertir à l’islam

Sur le même sujet, vient de paraitre :

Les Yézidis, ceux que l’on appelait les Adorateurs du Diable » (Récit de Joachim Menant, préfacé par Gilles Munier)

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Lire aussi:

Il a fallu un massacre de grande ampleur pour que l’on parle des Yézidis

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