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27 décembre 2024

Bientôt des S-300 pour la Syrie, assure Mouallem


 AL MANAR
Bientôt des S-300 pour la Syrie, assure Mouallem
L’équipe du site
Les S-300, c’est pour bientôt, a assuré le chef de la diplomatie syrien Walid al-Mouallem en allusion au système russe anti aérien qui permet d’abattre les chasseurs et les bombardiers. Un message adressé sans doute à la coalition menée par les Etats-Unis contre les positions de Daesh, au cas où ses raids changent de cible. Voire à la Turquie si elle envisage d’occuper la Syrie.

D’autres armes russes super sophistiquées devraient aussi être livrées à Damas, a-t-il assuré  dans un spécial entretien avec le chroniqueur du journal libanais al-Akhbar Nahed Hattar, se plaignant toutefois de la lenteur des procédures administratives des sociétés d’armements russes, « mais le problème sera rapidement résolu grâce à l’autorisation du Kremlin qui est sur le point d’être accordée ».

Membres d’une même famille, avec la Russie

Interrogé sur le prêt d’un milliard de dollars demandé par Damas à Moscou, Mouallem a démenti catégoriquement. «  Nous n’avons jamais formulé une telle demande… nous avons des facilités de paiements grâce à notre allié iranien… nous avons trouvé chez les Russes un esprit compréhensif et d’acquiescement bien plus important que le prêt : une série d’accords économiques et commerciaux conclus contribueront à soutenir l’économie syrienne, à consolider notre résistance, et à promouvoir la reconstruction ».

Mouallem a également nié l’existence de divergences avec les Russes, assurant que ce sont les Syriens qui gère la guerre « tandis que les Russes et les Iraniens adoptent des positions fermes à l’égard de la coalition américaine … ce qui devrait entraver les tendances agressives de l’occident ».

Selon Hattar, les relations entre les deux pays sont plus qu’excellentes, bien plus que des relations entre des alliés, « comme les membres d’une même famille, la Russie n’utilisant pas la Syrie pour faire chanter l’occident ».

Mouallem révèle entre autre que sa relation avec son homologue russe Serguei Lavrov est aussi solide que franche. «  Durant notre dernière rencontre, j’ai exprimé mon gêne de l’utilisation de la diplomatie russe du terme « nos partenaires occidentaux ». Ce ne sont pas les partenaires de la Russie mais ses ennemis », a-t-il rapporté.

Rassuré par la fragilité turque

Questionné sur l’éventualité d’une attaque turque contre la Syrie, le ministre syrien l’a écarté dans le proche avenir. «  Les conditions turques pour s’ingérer en Syrie sont rejetées par Washington ; de même une telle intervention ne jouit pas du consentement saoudien, le principal rival de la Turquie dans ce camp. Ce camp est déchiré par des contractions, ce qui est à notre avantage », s’est-il réjoui. Assurant que les prochaines armes russes qui seront livrées à la Syrie dissuaderont Ankara de le faire.

Selon lui, cette démarche est également exclue en raison de la fragilité de la conjoncture turque interne qui ne lui permet pas de contrer une insurrection kurde: «  la résistance de nos citoyens kurdes à Aïn al-Arab a donné un coup de frein à la politique d’Erdogan. Ce qui a fourni au président Obama une signification à sa campagne aérienne. La position turque hostile à l’offensive contre Daesh à Aïn al-Arab a mobilisé les Kurdes partout dans le monde contre la Turquie. et les Kurdes – non seulement dans l’intérieur turc où ils sont de l’ordre de 15 millions- semblent vouloir s’unir autour d’Abdallah Ogalan . Chaque jour supplémentaire dans résistance à Aïn al-Arab est une perte de plus pour Massoud Barazani et son allié Erdogan », a-t-il expliqué.

La séparation kurde, impossible et inadmissible

Pour Mouallem, le dirigent du parti démocratique kurde Saleh Muslim n’a rien d’un séparatiste. « L’auto administration qu’il a instaurée dans les régions à majorité kurde a été dictée par la pression de la guerre. Il a veillé à ce qu’elle ne soit pas exclusivement formée de kurde et y a introduit des dirigeants de tribus arabes de cette région. On ne peut en aucun cas admettre la séparation des régions kurdes, Hassaké, Manbaj et Aïn al-Arab car elles ne sont pas reliées géographiquement et comptent d’autres composantes ».

Toujours selon le chef de la diplomatie syrien, la Syrie est hétéroclite dans sa composition ethnique et religieuse, toute séparation d’une entité provoquera l’effondrement de l’Etat. «  L’alternative est un Etat national civil multi communautaire et culturel capable d’évoluer démocratiquement dans le cadre de son rôle régional ».

Avec l’Iran, l’imam Khamenei tranche

Sur les difficultés qui surgissent parfois dans les relations avec la République islamique d’Iran  Mouallem n’affiche aucune inquiétude : «  toute atteinte à notre alliance avec l’Iran est inadmissible de la part de l’Imam Khamenei et son équipe. Les obstacles surgissent parfois mais ils proviennent de l’équipe libérale. Chaque fois que cela se passe, l’imam tranche en faveur de la Syrie, ainsi que les gardiens de la révolution».

Mouallem se rappelle avoir dit à son homologue iranien Mohammad Jawad Zarif, « c’est la résistance de la Syrie qui vous permet de négocier en position de force avec l’Occident sur le programme nucléaire ».

Il admet que les Iraniens conservateurs religieux sont les alliés les plus proches de la Syrie laïque « parce qu’ils sont pleinement conscients des intérêts stratégiques de leur pays et parce qu’ils sont plus libérés de l’influence occidentale ».

Soutien et regret avec l’Égypte

Sur la position syrienne de l’Égypte, Mouallem affiche un soutien à la nouvelle direction. «  Nous soutenons l’Etat et les forces armées sans équivocité, pour affronter le terrorisme, la violence et l’extrémisme religieux. Nous sommes ainsi que l’Egypte sur le même niveau stratégique », a-t-il affirmé.

Regrettant  toutefois que la position égyptienne de la Syrie malgré son aspect positif ne soit sur le même niveau de défi. «  Nous comprenons les pressions qu’affronte le Caire sur le plan économique et son besoin pour l’Arabie saoudite, mais nous voudrions qu’elle restitue son rôle arabe, qui commence par la Syrie »,  a-t-il objecté.

Pas de réconciliation avec l’Arabie, ni le Qatar

S’agissant justement de l’Arabie saoudite, il a récusé toute éventuelle réconciliation et réitéré les accusations syriennes traditionnelles : « la position de l’Arabie des « Frères (Musulmans) » s’inscrit dans le cadre de son conflit avec le Qatar et la Turquie. Mais elle soutient toujours les groupuscules armés terroristes et propulse la haine contre l’armée syrienne et contre le président Bachar al-Assad, cette politique aventurière finira par se retourner contre elle».

Expliquant les véritables raisons de l’animosité de Riad à l’encontre de Damas, il les a attribuées à « la politique indépendante de la Syrie à l’encontre du Liban et de l’Irak. « elle pense que cette politique entrave ses velléités hégémoniques régionales. De plus l’évolution accrue des relations syro-iraniennes ont irrité Riad ».

Sur une possible réconciliation Mouallem est catégorique : «  seuls ceux qui ont payé le tribu de sang décideront en fin de compte de la politique syrienne… Les Syriens ont de l’aversion à l’encontre de l’Arabie saoudite parce qu’elle a financé et soutenu l’offensive contre leur pays. Idem pour le Qatar ».

Rappelant qu’une tentative qatarie de réconciliation a été totalement rejetée. « Il faudrait d’abord arrêter de soutenir les terroristes et la campagne contre la Syrie », a-t-il posé comme condition préalable.

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