KOUSSERI, Cameroun (Extrême-nord) – C’est un véritable calvaire que vivent les populations de l’Extrême-nord du Cameroun, piégées entre le marteau et l’enclume. D’une part, l’insécurité face aux attaques terroristes de Boko Haram, et d’autre part, face à celles des forces de l’ordre du Tchad, en l’occurrence, la Gendarmerie tchadienne.
Le prix conventionnel de l’essence à Kousseri est de l’ordre de 700 FCFA, plus exactement, 714 FCFA le litre. Très peu de personnes vont dans les pompes à essence, la plupart se tournant vers le « zouazoua » (l’essence frelatée) dont le prix est relative très bas. Mais, certaines personne qui ne veulent pas abîmer leurs véhicules se tournent vers le Tchad pour faire leur plein d’essence. En effet, le prix de l’essence chez le voisin tchadien est de 480 FCFA. Une grosse différence en somme.
Les habitants de Kousseri se plaignent de la violence des gendarmes tchadiens, doublée de celle de Boko Haram. Ils disent être traqués par la Gendarmerie d’Idriss Deby, à chaque fois qu’ils traversent la frontière pour faire des emplettes. En ce qui concerne l’essence, disent-ils, même si c’est pour un usage personnel, ils sont très souvent mis en garde à vue, sans raison.
Dans le même temps, selon toujours leurs témoignages, les gendarmes tchadiens ferment les yeux sur les trafiquants qui vont acheter de l’essence au Nigéria ou au Tchad pour venir le revendre au Cameroun. « Pourquoi ne sont-ils pas inquiétés », s’interrogent-ils ?
Posted on nov 5, 2014 @ 21:00
Allain Jules