Les mamamouchis de la rectitude morale, surtout au ras des pâquerettes sont aux abonnés absents. Après l’assassinat macabre du frère Guide Mouammar Kadhafi, les maîtres chanteurs et menteurs médiatiques ont fait disparaître la Libye des radars médiatiques. Le Parlement libyen a été invalidé par la Cour suprême, surprenant les observateurs et prouvant que le pays est au plus mal. Merci qui ? Ambiance.
La Cour suprême libyenne a invalidé jeudi le parlement reconnu par la « communauté internationale » ainsi que toutes les décisions qu’il a prises depuis… juin. ESt-ce une surprise ? Que nenni. Cette décision, rejetée par l’assemblée, aggrave encore la crise dans ce pays rongé par les violences provoquées par la même « communauté internationale ». L’annonce, qui a surpris les observateurs, illustre l’extrême désordre régnant en Libye, dont la capitale Tripoli est contrôlée par une coalition de milices, Fajr Libya, et où de violents combats secouent la deuxième ville du pays, Benghazi.
La Chambre des représentants a estimé que cette décision avait été prise «sous la menace des armes». Elle «refuse le verdict prononcé dans ces conditions et affirme qu’elle continue ses travaux, de même pour le gouvernement qui en est issu», a-t-elle indiqué dans une déclaration officielle diffusée en direct sur la chaîne Libya Awalan. Le Parlement, qui siège loin de la capitale à Tobrouk -nouvelle capitale libyenne ?-, dans l’Est du pays, estime aussi que la Cour suprême «statue sur les lois et non sur la Constitution elle-même» et affirme qu’il est «arrivé au pouvoir grâce à des élections libres et crédibles qui traduisent la volonté du peuple libyen».
Klaxon et tirs
La Cour suprême s’est prononcée sur un recours d’Abderraouf al-Manai, qui boycotte comme d’autres élus le parlement. Il avait argué que celui-ci n’avait pas respecté la Constitution encore et encore provisoire, 3 ans après les Tomahawk de Barack Obama sur la Libye, qui stipule que la Chambre doit siéger à Benghazi, à 1 000 km à l’est de Tripoli. Le député remet ainsi en cause la constitutionnalité des décisions du parlement. Dans son arrêt, lu par son président Kamal Al-Dahan, la Cour s’est également prononcée, contre toute attente, sur un autre recours contestant un amendement de la Constitution ayant conduit aux élections du 25 juin et, de ce fait, a annulé ce scrutin ainsi que toutes les décisions qui en ont découlé. Cette décision s’avère définitive, son effet immédiat et aucun recours n’est possible.
Dès l’annonce de la Cour suprême, des concerts de klaxons et des tirs de joie ont résonné à Tripoli où les miliciens de Fajr Libya fêtaient leur «victoire». Selon l’analyste Fraj Najm, cette décision donne la «légitimité» au parlement sortant, le Congrès général national (CGN), dominé par les islamistes, qui avait déjà repris du service sous l’impulsion de Fajr Libya. En mars, le CGN avait été contraint d’amender la constitution pour organiser des élections législatives, sous la pression de la rue qui contestait sa «légitimité», dans la mesure où son mandat devait se terminer en février. Faut-il rappeler ici, que ces mouvements islamistes vont se réunir bientôt pour rallier l’Etat islamique (EI) ? Ah, belle histoire de la démocratie s’il en est !
Deux gouvernements, deux parlements
Dominée par les anti-islamistes, le parlement, issu des élections du 25 juin et largement contesté par Fajr Libya, était obligé de se réunir, depuis son élection, à Tobrouk, dans l’extrême est de la Libye, territoire dominé par les Libyens noirs. Les députés estimant que leur sécurité ne pouvait être assurée à Benghazi, théâtre de violences quotidiennes. C’est sur ces considérations géographiques que le député islamiste Abderraouf al-Manai avait fondé son recours.
Il accusait par ailleurs, avec d’autres députés islamistes, le parlement d’avoir outrepassé ses prérogatives en appelant en août à une intervention étrangère en Libye. Or, ces mêmes islamistes avaient accepté l’intervention de l’OTAN pour tuer Kadhafi. Selon les anti-islamistes, cette opération avait pour but de protéger les civils, suite à la prise de la capitale par Fajr Libya.
La Libye est donc dotée depuis début septembre de deux gouvernements et deux parlements, ce qui va rendre très complexe l’organisation d’un nouveau scrutin législatif. Malgré cette réalité, le chef du gouvernement parallèle, Omar al-Hassi, avait appelé dimanche à de nouvelles élections législatives, indispensables selon lui pour mettre fin à l’anarchie…mon oeil ! La décision de la Cour met dans l’embarras la « communauté internationale », qui avait reconnu le parlement désormais invalidé et le gouvernement qui en était issu, tout en refusant toute relation avec le CGN et le gouvernement parallèle établi à Tripoli.
Les mêmes clowns sont toujours à la manœuvre ici ou là. C’est le cas de la Syrie. N’est-il pas ? Dans quel monde vivons-nous ? Aujourd’hui donc, c’est Al-Qaïda qui dirige la Libye…Et pendant ce temps, les grandes puissance se servent bien sûr, en pétrole et en gaz…
Posted on nov 7, 2014 @ 8:48
Allain Jules